Retour exclusif sur les Assemblées plénières des Conseils de quartier du 8e arr. de l'automne 2025
- Catherine Lécuyer

- il y a 2 jours
- 16 min de lecture
Dernière mise à jour : il y a 1 jour

Les sept Conseils de quartier du 8e arrondissement ont tenu leurs Assemblées plénières de l'automne 2025 du lundi 17 novembre au lundi 15 décembre. J'ai tenu à participer à chacune d'entre elles. Ces moments d’échange sont en effet essentiels pour faire remonter les préoccupations des habitants et suivre l’avancée des projets qui transforment notre arrondissement. La plupart du temps tenues en présence d'un public relativement épars, ces Assemblées plénières ont été l'occasion d'une présentation des principaux projets d'aménagement et de travaux en cours et à venir, ainsi que d'un bilan local de l'activité de la police municipale. Vous trouverez ci-après un compte rendu synthétique de ces réunions.
Informations et sujets communs aux Conseils de quartier
Préoccupations majeures des administrés, la sécurité et la tranquillité publique ont été au cœur des discussions. Quatre ans après sa création, la Police municipale indique avoir intensifié sa présence et son activité dans le 8e. Les chiffres des verbalisations en témoigneraient. La police municipale multiplie notamment les opérations de contrôle dites "Code de la rue" pour réguler la circulation des vélos. L'anarchie de l'espace public n'en continue pas moins d'être un problème quotidien ! En coopération avec la Police nationale, elle mène des opérations conjointes contre les ventes à la sauvette sur le parvis de la gare Saint-Lazare et accentue le contrôle des nuisances sonores générées en soirée par les établissements et les terrasses dans les quartiers les plus animés.
Nombre de participants ont aussi mentionné les campements sauvages de SDF. Je suis régulièrement saisie par des riverains qui se plaignent de campements sauvages et s'interrogent sur les responsabilités des pouvoirs publics concernant leur évacuation. Vous trouverez ci-après des éléments de réponse pour mener une action à la fois ferme et humaine respectueuse des riverains et de ces personnes à la rue.
Évacuation d'un campement sur l'espace public : qui fait quoi ?
A Paris, l'évacuation d'un campement sur l'espace public est une procédure complexe qui relève principalement de l'État, en raison du statut particulier de la capitale. En résumé, l'opération d'évacuation est ordonnée et exécutée par la Préfecture de Police, mais elle est théoriquement coordonnée avec la Préfecture de Région (pour le social) et la Ville de Paris (pour la logistique et le foncier).
Contrairement aux autres communes de France, où le Maire dispose de pouvoirs de police étendus, à Paris c'est le Préfet de Police qui détient la compétence majeure en matière de maintien de l'ordre public. Voici comment se répartissent les responsabilités entre les différents acteurs.
1. Le décideur principal : le Préfet de Police. C'est l'autorité centrale pour l'évacuation stricto sensu (le démantèlement et l'usage de la force publique). Il prend la décision d'évacuer pour des motifs d'ordre public, de sécurité ou de salubrité (risques d'incendie, épidémies, rixes). L'évacuation se fonde généralement sur une décision de justice (ordonnance d'expulsion saisie par le propriétaire du terrain, souvent la Ville ou l'État) ou, en cas de péril imminent, sur un arrêté préfectoral.
2. Le responsable de l'hébergement : le Préfet de Région (Préfecture de Paris et d'Île-de-France). En France, l'évacuation de campements illicites doit s'accompagner d'une proposition de mise à l'abri. Le Préfet de Région a pour rôle d'organiser le diagnostic social en amont et de proposer des solutions d'hébergement d'urgence (gymnases, centres d'accueil, etc.) pour les occupants évacués.
3. Le rôle de la Mairie de Paris. Bien qu'elle ne dirige pas les forces de l'ordre pour l'évacuation, la Ville de Paris est une partie prenante incontournable. Si le campement est sur un terrain municipal (parc, trottoir, etc.), c'est souvent la Mairie qui saisit la justice pour demander l'expulsion. Ses services interviennent pour nettoyer le site après l'opération. Elle collabore avec l'État pour le suivi social des familles et des mineurs (via l'Aide sociale à l'enfance).
Les doléances liées à la saleté n'ont pas été en reste. Beaucoup de participants se sont plaints des dépôts sauvages (de chantiers de travaux mais aussi de matelas), des mégots de cigarettes à proximité des entreprises, etc. Les représentants de la Ville de Paris ont reconnu que trop de corbeilles avaient été retirées de l'espace public, la volonté municipale de le désencombrer allant manifestement à contre-courant du développement des repas à emporter consommé sur l'espace public.
Point d'attention méthodologique. Au cours de plusieurs Assemblées plénières de Conseil de quartier, des propositions de modification des plans de circulation et de la desserte des lignes de bus ont été inopinément formulées par certains élus et participants. Compte tenu de la complexité de ces sujets éminemment "systémiques" (si un axe de circulation ou une desserte bus est modifié(e), c'est tout l'ensemble du plan de circulation ou de desserte qui est à revoir), il n'est pas sérieux de formuler une proposition sans étude d'impact et de faisabilité préalable de la part des différentes parties prenantes compétentes.
Après une année 2024 exceptionnelle marquée par les Jeux Olympiques, la situation des terrasses sur l'espace public s'est, depuis, apaisée. La pression exercée par la municipalité et les contrôles fréquents portent leurs fruits. Au 31 octobre 2025, la quasi-totalité des terrasses estivales avaient ainsi été démontées dans les délais impartis. Les exploitants respectent globalement mieux le règlement, permettant de libérer l'espace public pour les piétons. Je suis moi-même moins souvent saisie sur ce sujet qu'auparavant.
Interpellés sur la gestion du ramassage des feuilles cet automne, les services de la propreté de la Ville de Paris ont expliqué avoir été "saturés" par la chute simultanée de la quasi-totalité du feuillage. Il faudra bien sûr que les moyens soient mieux anticipés et adaptés lors des prochains épisodes...
Rappel des outils de signalement pour agir. Deux outils sont à la disposition de tous les administrés pour signaler les divers problèmes dans l'espace public aux services compétents :
L'application "Dans ma rue" pour les incivilités ponctuelles (dépôts sauvages, graffitis, objets encombrants).
"Solen" (via Paris.fr) pour signaler des problèmes récurrents nécessitant une intervention de fond ou pour demander un contact avec la Police municipale.
Conseil de quartier Hoche-Friedland le 17 novembre


L'Assemblée plénière du Conseil de quartier Hoche-Friedland s'est tenue lundi 17 novembre à l'école polyvalente publique Louis de Funès.
Le projet de transformation de l'immeuble de bureaux du 15 rue Beaujon en équipement d'intérêt collectif à usage de lieu de culte (PC 075 108 25 V0016) a été présenté. Il s'agit de la création d'un centre culturel et cultuel pour la communauté des Ismaéliens. L'établissement comptera une salle de culte, des espaces d'exposition et plusieurs terrasses végétalisées. Les travaux préparatoires ont débuté en novembre ; le gros-oeuvre s'étalera de février à novembre 2026 puis le second oeuvre de décembre 2026 à décembre 2027 ; le projet sera livré au 1er trimestre 2028.
Dans le cadre de l'aménagement de la rue Washington, deux options d'élargissement des trottoirs avaient été présentées en juin : soit un élargissement symétrique des deux trottoirs, soit un élargissement plus marqué côté impair avec un projet de végétalisation, en l’occurrence des jardinières. Si l'élargissement des trottoirs pour le confort des piétons est consensuel, des riverains expriment des réserves sur une végétalisation qui pourrait transformer les jardinières en "poubelles" ou "cendriers" à ciel ouvert eu égard à l'intense vie nocturne locale. Le "Collectif Washington" souhaite davantage de précisions techniques avant de prendre position.
La sécurisation de la rue aux écoles rue de Monceau a été une nouvelle fois évoquée. Aujourd'hui, le dispositif des barrières pivotantes n'est pas satisfaisant : du stationnement demeure, des automobilistes s'engagent sans faire attention, les barrières restent parfois ouvertes après le passage d'un véhicule, les cyclistes passent sans respecter l'allure au pas. Des mesures correctives sont prévues, avec notamment la fermeture permanente (sauf secours) de la barrière côté rue de Courcelles et la pose de barrières le long de l'école pour canaliser la sortie des enfants. A la date du 12 décembre, ces mesures n'avaient toujours pas été prises. La sécurité des enfants ne saurait attendre plus longtemps : j'ai donc saisi la Maire du 8e arrondissement de ce problème par un courrier.
Un point de situation a été réalisé sur le campement de SDF place Georges Guillaumin. Je suis déjà intervenue à trois reprises sur ce sujet en saisissant les autorités compétentes. Une procédure d'expulsion a été engagée, mais il subsiste encore des divergences d'appréciation sur l'atteinte caractérisée à l'ordre public. Je pense que l'atteinte à l'ordre public est évidemment caractérisée. La Mairie du 8e le pense aussi. Mais, jusqu'à présent, le Préfet de police de Paris a considéré que l'atteinte à l'ordre public n'est pas caractérisée. Dans l'attente, le nettoyage hebdomadaire est maintenu. Je vais remonter au créneau auprès du nouveau Préfet de police de Paris, Patrice FAURE.
Le stationnement anarchique de véhicules de luxe (locations, plaques étrangères) reste un fléau dans le secteur de l'Etoile. La Ville de Paris peine à lutter efficacement car les sociétés de location de ces véhicules sont immatriculées à l'étranger et difficile à verbaliser. La Police municipale a beau verbaliser, elle se heurte aussi à des difficultés d'enlèvement, entre autres parce que les fourrières ne sont pas adaptées en termes d'assurances à ces véhicules de très grande valeur. Je plaide moi aussi pour une évolution législative afin de sanctionner plus efficacement ces "business" indésirables qui accaparent indûment l'espace public.
Des problèmes de sécurité liés au stationnement en double file des taxis au droit de l'Hôtel du Collectionneur (51-57 rue de Courcelles) ont à nouveau été signalés, notamment pour les cyclistes qui se trouvent ainsi mis en danger. J'ai immédiatement écrit un courrier à la Direction du Collectionneur pour lui demander d'améliorer cette situation, d'autant plus inacceptable que l'hôtel bénéficie déjà de zones réservées pour la dépose de ses clients.
Des participants se sont également plaints des nuisances diverses générées par les tournages de film. Je demande à la Mairie du 8e arrondissement d'édicter des prescriptions plus fermes pour la réalisation de tournages. Les demandeurs doivent en effet :
réduire au maximum les nuisances sonores aux riverains ;
limiter au strict nécessaire la neutralisation dans le temps comme dans l'espace de places de stationnement ;
soumettre en amont à la Mairie le projet de lettre d'information (avec le n° de portable du responsable du tournage sur place) qu’ils diffuseront aux riverains ;
veiller avec une attention toute particulière à l’observation de ces bonnes pratiques vis-à-vis des riverains sur les sites "sensibles" où se déroulent de nombreux tournages chaque année.
Enfin, des participants ont pointé le cumul des nuisances aux riverains résultant de la concomitance des chantiers du 15 rue Beaujon et du 52 avenue Hoche.
Dans le cadre du Budget participatif, plusieurs projets ont été votés pour la rénovation des aires de jeux du parc Monceau du côté des petits lacs et l'installation de nouvelles corbeilles plus esthétiques.
Conseil de quartier Saint-Augustin le 1er décembre


L'Assemblée plénière du Conseil de quartier Saint-Augustin s'est tenue lundi 1er décembre en Mairie du 8e arrondissement. La réunion a été riche en annonces concernant les projets d'urbanisme et d'aménagement de la circulation.
La Société de transports et entrepôts frigorifiques (STEF) lance la rénovation complète de son siège social historique qu'elle occupe au 93 boulevard Malesherbes depuis 1962. Le projet consiste en une restructuration lourde de ce bâtiment à usage mixte, combinant bureaux et habitation, aux fins de mise aux normes environnementales (labels HQE et Biodiversity). Le dossier technique prévoit des interventions majeures sur l'enveloppe du bâtiment, notamment la modification des façades sur rue et sur cour, le ravalement complet, le remplacement des menuiseries extérieures ainsi que la réfection des bow-windows. En toiture, le projet inclut le redressement de la couverture et la modification des lucarnes existantes. À l'intérieur, la restructuration vise à moderniser les espaces de travail et de vie. Cela comprend la fermeture d'une courette, le réaménagement des espaces extérieurs, la redistribution totale des plateaux et la modification des circulations verticales telles que les ascenseurs et escaliers. Une phase de démolition partielle est prévue avant la reconstruction.
Les travaux de curage ont démarré à l'automne 2025. Le gros oeuvre s'étendra de janvier à avril 2026 en vue d'une livraison finale en novembre 2027. Une seule voie de circulation sera maintenue boulevard Malesherbes au niveau du chantier. La piste cyclable et le cheminement piéton seront dévoyés en conséquence.
L'immeuble du Monoprix Saint-Augustin va lui aussi faire peau neuve avec une rénovation d'ampleur pour restructurer les surface et régler certains problèmes de livraison. Le magasin va devoir fermer ses portes pendant 2 ans. Quoiqu'il s'agisse d'une fermeture temporaire pour travaux, et non d'une fermeture définitive comme certaines rumeurs persistantes pouvaient un temps le laisser craindre, l'annonce est évidemment lourde de conséquences pour la vie locale.
C'est la raison pour laquelle j'ai saisi la direction de l'enseigne Monoprix (ici) et les services de la voirie de la Ville de Paris (ici) pour leur demander que ce chantier soit le mieux-disant possible en termes de continuité de service pour les clients fragiles, d'encadrement strict des nuisances, de sécurisation de l'espace public et de la voirie, de communication et de médiation.
Il faut d'abord garantir la continuité de service pour les clients fragiles : livraison gratuite ou à tarif réduit depuis les autres magasins Monoprix proches, maintien d'un "corner" de première nécessité type "Monop" avec les produits essentiels, etc.
Il faut ensuite encadrer strictement les nuisances du chantier : signature d'une "charte de qualité de chantier" pour réduire le bruit et la poussière, avec notamment la restriction des horaires de travaux bruyants (pas avant 8h30 / 9h00 et après 17h30/18h00) et la gestion ordonnée et silencieuse des matériaux de chantier.
Il faut aussi sécuriser l'espace public et la voirie : protection des passages piétons, nettoyage quotidien des abords du chantier, habillage soigné des palissades de chantier - éventuellement avec un trompe-l'œil ou une exposition historique sur le quartier.
Il faut enfin mettre en place un dispositif de communication et de médiation : nomination d'un référent chantier avec un numéro de téléphone dédié, réunion publique d'information en Mairie ou sur site avec la direction du magasin, affichage clair et régulièrement mis à jour du calendrier des travaux.
Une "charte de qualité de chantier" est un contrat de confiance signé par la Mairie d'arrondissement avec le maître d'ouvrage et le maître d'oeuvre pour responsabiliser ces derniers sur la conduite d'un chantier à faibles nuisances environnementales pour les riverains, en les engageant sur des conditions mieux-disantes pour les riverains sur le bruit, la propreté, la gestion des livraisons et l'information de leur chantier.
Le chantier de l'immeuble de l'ancienne pharmacie Bailly des 15-17 rue du Rocher a pris du retard en raison de difficultés d'approvisionnement de la marquise. La livraison est par conséquent reportée à la fin de l'année 2026. Pour mémoire, l'immeuble fait l'objet d'une rénovation à destination inchangée - commerces et bureaux. Aux étages, l'immeuble est ravalé et les menuiseries extérieures sont remplacées. La célèbre marquise d'origine doit être également changée tandis que la devanture commerciale fait l'objet d'une réfection.
L'avenir de la parcelle en friche des 25-27 rue de Constantinople est toujours incertain. En l'état des informations dont je disposais jusqu'à récemment au terme de mes propres recherches, la Ville de Paris, le Préfet de la région Île-de-France et l'Agence régionale de santé (ARS) Île-de-France avaient lancé le 17 juin 2025 un appel à projets - dont la date limite de dépôt des candidatures était le 15 octobre dernier - "pour la création d'un établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) de 90 à 100 places d'hébergement permanent intégrant 1 PASA*, et, de manière facultative, un centre d'hébergement d'urgence de 25 à 50 places adossé à l'EHPAD", et dont la localisation, non précisée, pouvait correspondre à la parcelle. (* Un PASA est un "pôle d'activités et de soins adaptés"). Le 12 décembre, le Directeur de cabinet de la Maire du 8e arrondissement m'a toutefois indiqué que cet appel à projets ne concernait pas la parcelle des 25-27 rue de Constantinople "car elle est trop petite pour cela", précisant que "le 2e appel à projets est 100% EHPAD, avec un nombre de lits supérieurs". Je m'en réjouis.
L'ordre du jour de l'Assemblée plénière a aussi porté sur le plan de circulation du quartier. Plusieurs participants ont fait part de leur mécontentement. D'aucuns ont pointé la dangerosité et l'incohérence de l'aménagement de la "rue aux écoles" rue du Rocher, ses modalités d'accès et sa propreté. D'autres ont une nouvelle fois appelé l'attention sur la dangerosité de la piste cyclable de la rue de la Pépinière, tout particulièrement au niveau de son arrivée sur la place Saint-Augustin. Une demande des riverains pour inverser le sens de la circulation du segment de la rue de Miromesnil entre la rue de Naples et la rue de Monceau est à l'étude pour réduire le trafic de transit. Je suis réservée sur la méthode, une étude d'impact préalable des services techniques compétents étant selon moi indispensable, et sur le fond de ce projet car il reviendrait à créer un nouveau "verrou" provoquant localement des reports de circulation et un rallongement des temps de parcours.
La réunion s'est achevée sur la rénovation en cours de l'aire de jeux du square Marcel Pagnol. Les travaux, prévus pour se terminer en mars 2026, doivent permettre d'offrir une aire de jeux accessible aux personnes à mobilité réduite et protégée du soleil par des voiles d'ombrage.
Conseil de quartier Saint-Philippe-du-Roule le 4 décembre


L'Assemblée plénière du Conseil de quartier Saint-Philippe-du-Roule s'est tenue jeudi 4 décembre à l'école polyvalente publique Paul Baudry.
Les travaux de la rue Paul Baudry suivent leur cours. La plantation des arbres et de la strate basse est en cours. La pose des barrières devait intervenir d'ici le 15 décembre. La pose de l'enrobé est prévue en février 2026, sous réserve des conditions météo.
Le chantier de la section de la rue de Ponthieu entre la rue La Boétie et la rue de Berri est en revanche emblématique de la mauvaise gestion municipale des travaux publics que nous dénonçons régulièrement. Alors que les maîtres d'oeuvre avaient démarré leurs interventions, le chantier a été suspendu par la Maire de Paris au prétexte d'un moratoire sur tous les travaux pendant la période de "réserve électorale" qui précède les élections de mars 2026. Il ne reprendra donc qu'en avril 2026. Résultat : les travaux ne seront pas achevés au moment de l'ouverture en février 2026 de l'espace de logistique urbaine "Bright House" (sur l'ancien parking du 66 avenue des Champs-Elysées, avec une porte d'entrée des véhicules au 49 rue de Ponthieu et une rampe de sortie des véhicules au 128 rue La Boétie), obligeant les camions à réaliser un détour inutile dans le quartier... Pour ma part, je crois surtout que la majorité a "cramé la caisse", pour reprendre une expression malheureusement en vogue, et n'a plus les moyens de financer les travaux annoncés...
Je suivrai avec beaucoup de vigilance les impacts des premières semaines de fonctionnement de l'espace de logistique urbaine "Bright House" : les riverains ne sauraient subir les inconvénients du projet en termes d'aggravation de la congestion routière, de nuisances sonores et de pollution atmosphérique, sans bénéficier du moindre de ses avantages en termes de logistique. Ce serait alors la confirmation que la Mairie de Paris fait une nouvelle fois prévaloir les intérêts des acteurs économiques de l'avenue des Champs-Elysées sur ceux des commerçants et des habitants du quartier des Champs-Elysées.
Alors que la Police municipale rappelait que le secteur Berri - Colisée - La Boétie - Ponthieu faisait l'objet d'une surveillance prioritaire, j'ai signalé une nouvelle fois la persistance d'un point de deal rue du Colisée et renouvelé ma demande d'une action ferme.
Enfin, l'installation de barrière amovibles a été confirmée pour la "rue aux écoles" Paul Baudry afin de sécuriser les abords.
Conseil de quartier Europe le 8 décembre

L'Assemblée plénière du Conseil de quartier Europe s'est tenue lundi 8 décembre à l'école maternelle publique Moscou.
Les enjeux d'aménagement et de circulation rue de Saint-Pétersbourg ont constitué le principal point à l'ordre du jour de la réunion. Les travaux d'aménagement de la rue avancent. Les élargissements des trottoirs côté pair sont terminés et se poursuivent maintenant côté impair. La Place de Dublin a rouvert à la circulation le 3 décembre. La Mairie annonce une fin des travaux (hors asphalte) pour le 19 décembre. La pose définitive des asphaltes n'aura lieu qu'en février 2026, en raison de la fermeture des centrales à enrobé en janvier.
Nul riverain ne devrait encourir le risque d'une contravention pour un simple arrêt de chargement ou déchargement de son véhicule au droit de son domicile : c'est pourtant ce que les habitants de la rue de Saint-Pétersbourg continuent de subir ! Je suis mobilisée sur ce sujet auprès des services de la Ville de Paris et de la Préfecture de police de Paris depuis 2023. La situation est ubuesque. Parce que résidant sur le trottoir pair de la rue, du côté du contresens "bus" créé depuis la place de l'Europe vers la place de Clichy, lequel est interdit à la circulation générale "sauf bus, vélos, livraisons, taxis et véhicules de propreté", les riverains ne peuvent plus accéder à leur domicile avec un véhicule, même pour un simple arrêt de déchargement, sans encourir le risque d'une contravention. Ce qui est en jeu, ce n'est rien de moins leur liberté de circulation et leur droit d'accès à leur domicile !
Il a été rappelé que le panneau "Interdit sauf riverains" n'existe pas stricto sensu dans le Code de la route, créant un vide juridique. Un choix devra donc être fait sur la signalétique, sachant que cette tolérance induit souvent le passage de véhicules non-riverains.
La jurisprudence administrative est pourtant constante : un Maire ne peut pas interdire à des riverains d'accéder à leur domicile en voiture, que ces riverains disposent, ou non, d'un garage ou parking. La 5e Chambre de la Cour administrative d'appel de Marseille l'a rappelé dans un arrêt n°20MA00591 du 16 mai 2022 en considérant qu'un Maire ne pouvait légalement interdire, de façon générale et en toute circonstance, l’accès par des véhicules au domicile des riverains, sans porter une atteinte excessive à leur liberté de circulation ainsi qu’à leur droit de propriété, dont le droit d’accès à leur domicile constitue un accessoire.
C'est pourquoi j'ai une nouvelle fois saisi les services locaux de la Police nationale, de la Direction de la police municipale et de la prévention (DPMP) et de la Direction de la voirie et des déplacements (DVD) de la Ville de Paris, pour leur demander :
les modifications qu'ils feront apporter dans les meilleurs délais à l'aménagement de la rue de Saint-Pétersbourg de sorte de restaurer la liberté de circulation et le droit d'accès à leur domicile des habitants de la rue de Saint-Pétersbourg qui en sont privés ;
les mesures de remboursement qui seront prises en faveur des riverains indûment verbalisés ayant dû s'acquitter d'une contravention.
Concernant les vibrations des immeubles causées par le passage des autobus, une réunion était prévue le 10 décembre avec la RATP et Île-de-France Mobilités pour tenter de trouver une solution. Le dévoiement de la ligne 80 de la rue de Saint-Pétersbourg ferait partie des options. Je vous rendrai compte ultérieurement du relevé de décisions de cette réunion.
Si des améliorations sont progressivement apportées aux aménagements de la rue de Saint-Pétersbourg, je regrette vivement le manque d'anticipation sur la synchronisation des feux ou la gestion des flux de bus qui dégradent la qualité de vie des riverains. Je resterai vigilante quant à la promesse de la pose des asphaltes en février et sur les solutions trouvées pour la ligne 80.
La réunion a ensuite porté sur des points de sécurité et de tranquillité à l'attention de la Police municipale. La vitesse inadaptée des vélos aux abords du Collège Condorcet inquiète les parents d'élève et la communauté éducative. Si la présence policière a été renforcée depuis la rentrée, des aménagements sont aussi à l'étude. La pose de ralentisseurs est impossible en raison de la présence de pavés, mais un passage piéton surélevé est envisagé. Plusieurs riverains ont signalé des nuisances très matinales liées aux livraisons du supermarché Auchan du boulevard des Batignolles à proximité de la rue de Saint-Pétersbourg. La Police municipale s'est engagée à rencontrer le directeur de l'établissement. Des nuisances liées à certains cafés ont aussi été évoquées, la police confirmant avoir identifié les établissements problématiques.
Afin de contribuer à solutionner les problèmes d'engorgement du carrefour Liège - Amsterdam - Moscou, un arrêté municipal interdit désormais la circulation rue d'Amsterdam des véhicules de plus de 10 mètres. De son côté, la DVD va enfin adapter la synchronisation des feux - elle n'avait jamais été révisée depuis la transformation du quartier ! Les riverains proposent, eux, la mise en sens unique de la rue de Vienne dans le sens place de l'Europe vers rue Rome.


Commentaires