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Conseil du 8e arrondissement du 20 mai 2025 : je vous rends compte

Dernière mise à jour : il y a 50 minutes



Nous avons tenu mardi 20 mai 2025 notre 34e Conseil du 8e arrondissement de la mandature. Vous trouverez ici l'ordre du jour initial de la séance et ci-dessous un compte rendu synthétique de mes principales interventions. J'ai défendu deux vœux, posé une question orale et concentré mes principales interventions sur les dossiers que je considère être prioritaires pour les habitants du 8e et pour l'arrondissement.


Sommaire


PLUb : à peine adopté, le "pastillage" déjà corrigé

La Mairie de Paris a pastillé à l'aveugle et dans l'opacité, puis elle n'a jamais daigné en informer les propriétaires d'immeubles grevés d'une servitude.
La Mairie de Paris a pastillé à l'aveugle et dans l'opacité, puis elle n'a jamais daigné en informer les propriétaires d'immeubles grevés d'une servitude.

Je suis d'abord intervenue lors de l'examen de la délibération 2025 DU 125 ayant pour objet une modification du Plan local d'urbanisme bioclimatique (PLUb) dont l'encre est à peine sèche. "Un certain nombre d’erreurs matérielles et d’appréciation entachent le PLUb approuvé" le 20 novembre 2024, introduisait la délibération. Mais, dans le 8e arrondissement, seul l'emplacement réservé pour du logement social du n°6 rue Cambacérès devait être supprimé. C'était évidemment très insuffisant ! C'est pourquoi j'ai proposé un amendement afin de supprimer les emplacements de bureaux ou d'habitations réservés par le PLUb dans le 8e arrondissement pour la réalisation de logements sociaux à l'occasion d'opérations immobilières.

J'ai profité de cette intervention pour renouveler mon opposition de principe à ce fameux "pastillage", à savoir le fait que la Mairie de Paris réserve des emplacements de bureaux ou d'habitations sur lesquels elle impose des servitudes d'urbanisme pour la réalisation de logements sociaux à l'occasion d'opérations immobilières. Ces servitudes portent directement atteinte au droit fondamental de propriété. Je les ai toujours dénoncées sur le fond pour leur incohérence et sur la forme pour leur arbitraire. Sur le fond, la Mairie de Paris dévalorise les immeubles, dissuade les rénovations nécessaires et oriente la transformation du marché de bureau vers l'hôtellerie. Sur la forme, elle a pastillé à l'aveugle et dans l'opacité, puis elle n'a jamais daigné en informer les propriétaires d'immeubles grevés d'une servitude.

Ceci étant dit, j'ai tout de même voté symboliquement pour cette délibération puisqu'elle reconnaît des erreurs du "pastillage" et va dans le sens d'un premier "détricotage" du PLUb.


Un "SPR" pour mieux protéger le Paris historique et patrimonial

Il comprendrait les 7 premiers arrondissements de Paris, complétés à l'Est et à l'Ouest par les secteurs du périmètre UNESCO relevant des 8e, 12e, 13e, 15e et 16e arrondissements.
Le site patrimonial remarquable comprendrait les 7 premiers arrondissements de Paris, complétés à l'Est et à l'Ouest par les secteurs du périmètre UNESCO relevant des 8e, 12e, 13e, 15e et 16e arrondissements.

Je me suis ensuite réjouie du projet de création d'un "site patrimonial remarquable" (SPR) "Paris, rives de la Seine" porté par la délibération 2025 DU 148. Ce SPR comprendrait les 7 premiers arrondissements de Paris, complétés à l'Est et à l'Ouest par les secteurs du périmètre UNESCO relevant des 8e, 12e, 13e, 15e et 16e arrondissements. Selon le site du Ministère de la Culture, les SPR sont "les villes, villages ou quartiers dont la conservation, la restauration, la réhabilitation ou la mise en valeur présente, au point de vue historique, architectural, archéologique, artistique ou paysager, un intérêt public".

Je me réjouis de ce projet pour mieux protéger le Paris historique et patrimonial, lequel va dans le sens des propositions que la Ministre de la Culture Rachida DATI avaient formulées dans un entretien au Figaro en octobre 2024. Je m'en réjouis car un SPR permet de définir finement les règles de protection du patrimoine dans des quartiers historiques, en disant clairement ce qu’il est possible et ce qu’il est impossible de faire. Il définit les édifices à conserver, ceux qu’il est possible de remplacer, éventuellement avec le même gabarit, et ceux qu’on peut détruire. Il permet aussi d’imposer la conservation des intérieurs - escaliers, caves, boiseries, etc - qui le méritent sans avoir à les protéger individuellement.

Jusqu'à présent, seuls deux quartiers bénéficient de la protection d'un "plan de sauvegarde et de mise en valeur" (PSMV), ancêtre du SPR : le Marais et le quartier des ministères dans le 7e arrondissement.

J'ai donc voté pour ce projet de délibération.


Le périmètre du 8e arrondissement inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO (source : Mairie du 8e arrondissement).
Le périmètre du 8e arrondissement inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO (source : Mairie du 8e arrondissement).

Réquisition du gymnase Roquépine : vigilance !

Depuis que la Maire de Paris a déclaré Paris "ville refuge" et "terre d'accueil", de plus en plus de Parisiens ne retrouvent plus leur rue ou leur équipement public.
Depuis que la Maire de Paris a déclaré Paris "ville refuge" et "terre d'accueil", de plus en plus de Parisiens ne retrouvent plus leur rue ou leur équipement public.

A l'occasion de l'examen de la délibération 2025 DJS 8, j'ai évoqué l'énième occupation du gymnase Roquépine, une nouvelle fois réquisitionné pour du logement d'urgence. J'ai demandé à la Maire du 8e arrondissement de communiquer au public les informations dont elle dispose sur les motivations, le public, les modalités et la durée de cette nouvelle réquisition. J'ai aussi souhaité qu'elle rende publiques les mesures prises afin d'assurer la continuité d'activité des associations qui bénéficiaient jusqu'alors d'un créneau dans le gymnase.

Dans le cas d'espèce, il s'agit d'une cinquantaine de jeunes en attente de reconnaissance de minorité relogés pour une durée d'un mois, jusqu'à début juin.


Nous avons aussi voté 10 000 € de subventions, au titre de la quote-part du fonds d'animation locale attribuée au 8e, à 5 associations importantes de l'arrondissement : Accueil solidarité Saint-Augustin, l'AGF du 8e arrondissement, le Foyer de la Madeleine, Saint Vincent de Paul - accueil Ozanam la Madeleine et la Société nationale d'entraide de la médaille militaire).

Pour que la magie de Guignol renaisse sur la plus belle avenue du monde

ll y a urgence à redonner vie au théâtre de Guignol indépendamment du projet de réaménagement global de l’avenue des Champs-Élysées.
ll y a urgence à redonner vie au théâtre de Guignol, indépendamment du projet de réaménagement global de l’avenue des Champs-Élysées.

Mon premier vœu visait à ce que la Maire de Paris redonne vie, avant la fin de la mandature, aux marionnettes du théâtre de Guignol des Champs-Élysées. J'avais d'ailleurs écrit une lettre ouverte à la Maire de Paris sur ce sujet avec Alexandre JARDIN, écrivain et habitant du 8e arrondissement, Jean-François LEGARET, président de la Commission du vieux Paris, et Alain MALRAUX, homme de lettres, dramaturge, traducteur et habitant lui aussi du 8e arrondissement.


Il est de ces petits joyaux discrets, joyeux, enracinés dans la tradition populaire parisienne que l'on n'a pas le droit de laisser disparaître. Un Paris sans Guignol, c'est un Paris qui oublie ce qu'il est. Restaurer ce théâtre, c'est refuser une amnésie organisée. C'est offrir un sursaut !

Depuis 2019, le théâtre de plein air du "vrai Guignol" aux Champs-Elysées, dans le square Marigny, est à l'arrêt. Depuis 1818, ses marionnettes avaient pourtant fait le bonheur de nombreuses générations de jeunes Parisiens. Le théâtre de Guignol était devenu mondialement emblématique du petit patrimoine populaire parisien depuis la comédie policière "Charade" (1963), avec Cary GRANT et Audrey HEPBURN, puis la comédie d’aventure "La Grande Vadrouille" (1966), avec BOURVIL et Louis de FUNÈS.

Depuis 2019, l’état du théâtre de Guignol se dégrade lentement mais sûrement, l’ossature et les boiseries de son "castelet" atteignant désormais un degré de pourriture qui devrait nécessiter une reconstruction à l’identique. La Direction de l'attractivité et de l'emploi (DAE) de la Ville de Paris a certes attribué en 2022 la concession du théâtre de Guignol à M. François ALLAIN, lequel guignoliste a déjà su redonner vie au théâtre de Guignol du square Saint-Lambert, dans le 15e arrondissement. Toutefois, la même DAE a suspendu cette concession depuis mai 2023, invoquant alors les travaux d’embellissement de l’avenue des Champs-Élysées en amont des Jeux Olympiques.

Par ailleurs, la Maire de Paris n’a toujours pas rendu publique sa vision pour l'avenir des Champs-Élysées, notamment pour un réaménagement global de l'avenue, qu'elle a pu un temps présenter dans la continuité des 152 propositions de l'étude "Réenchanter les Champs-Élysées" remises par le Comité Champs-Élysées en mai 2024. La proposition n°47 de cette étude "Réenchanter les Champs-Élysées" recommandait d'ailleurs de "relancer le Théâtre de Marionnettes en coopération avec la ville de Lyon".

Il y a donc maintenant urgence à redonner vie au théâtre de Guignol pour que renaisse la magie de ses marionnettes, indépendamment du projet de réaménagement global de l’avenue des Champs-Élysées qui sera finalement arbitré, et que les travaux du théâtre s’effectuent dans le cadre d’une restauration ou d’une reconstruction à l’identique.

Je me suis réjouie du vœu de la majorité d'arrondissement relatif au financement de la rénovation du théâtre de Guignol du jardin des Champs-Élysées, vœu opportunément inspiré du mien. Pour ma part, je suis mue par le seul intérêt général des habitants du 8e arrondissement et c'est pourquoi j'ai soutenu et voté ce vœu de la majorité, sans la moindre réserve, tout en nous appelant collectivement à être vigilant à l'avenir pour que la Mairie de Paris ne diffère pas une nouvelle fois la remise en activité du théâtre en invoquant d'éventuels travaux de réaménagement global de la plus belle avenue du monde.

Sur ce sujet comme sur de nombreux autres, je pense par exemple à l'accueil des propriétaires de chiens dans les espaces verts du 8e, au "pastillage" du PLU ou encore au Pass culture, je me félicite de jouer le rôle "d'aiguillon" de la majorité d'arrondissement : ma mobilisation pionnière permet souvent à la majorité de prendre conscience de l'urgence d'une situation et sert de catalyseur à sa mise en mouvement.

J'ai enfin été heureuse d'apprendre que l'Adjointe à la Maire de Paris en charge notamment du patrimoine, Karen TAÏEB, veuille à son tour s'emparer du sujet.


La Ville de Paris doit respecter le droit d'accès des riverains à leur domicile avec leur véhicule

Nul riverain ne devrait encourir le risque d'une contravention pour un simple arrêt de chargement ou déchargement de son véhicule au droit de son domicile.
Nul riverain ne devrait encourir le risque d'une contravention pour un simple arrêt de chargement ou déchargement de son véhicule au droit de son domicile.

Mon second vœu avait pour objet que la Ville de Paris respecte le droit d'accès des Parisiens à leur domicile avec leur véhicule. Nul riverain ne devrait encourir le risque d'une contravention pour un simple arrêt de chargement ou déchargement de son véhicule au droit de son domicile. C'est pourtant ce que certains habitants subissent. Des riverains de plusieurs voies du 8e arrondissement - par exemple le boulevard Malesherbes, dont les 200 places de stationnement ont été supprimées, la rue de Saint-Pétersbourg, où la circulation générale a été interdite dans le sens montant, etc. - se plaignent régulièrement, y compris encore récemment en Conseil de quartier, d'être verbalisés pour un simple arrêt de leur véhicule au droit de leur domicile pour le charger ou le décharger.


Ces riverains sont verbalisés tantôt par des agents de la Police municipale physiquement présents sur le terrain, tantôt par des agents qui vidéo-verbalisent à distance, tantôt encore par des véhicules équipés d'un système à lecture automatique des plaques d'immatriculation (LAPI), et ce parfois en dépit de l'apposition d'un "disque riverain" - dont on se demande alors à quoi il sert...

La jurisprudence administrative est pourtant constante : un Maire ne peut pas interdire à des riverains d'accéder à leur domicile en voiture, que ces riverains disposent, ou non, d'un garage ou parking. La 5e Chambre de la Cour administrative d'appel de Marseille a rappelé dans un arrêt n°20MA00591 du 16 mai 2022 qu'un Maire ne pouvait légalement interdire, de façon générale et en toute circonstance, l’accès par des véhicules au domicile des riverains, sans porter une atteinte excessive à leur liberté de circulation ainsi qu’à leur droit de propriété, dont le droit d’accès à leur domicile constitue un accessoire.

De plus, la Mairie du 8e arrondissement a déjà accompagné des riverains dans la contestation et la demande d'annulation de l'amende qui leur avait été indûment infligée pour l'arrêt de leur véhicule au droit de leur domicile, en apportant les preuves de leur qualité de riverain.

C'est pourquoi j'ai proposé que la Ville de Paris :

  • rappelle sa position de principe sur le droit d'accès des Parisiens à leur domicile et la possibilité qui en découle pour tout riverain d'arrêter son véhicule au droit de son domicile pour le charger ou le décharger ;

  • clarifie la doctrine de non-verbalisation de la Direction de la Police Municipale et de la Prévention (DPMP) concernant l'arrêt des véhicules des riverains au droit de leur domicile pour le charger ou le décharger ;

  • harmonise la mise en œuvre opérationnelle de cette doctrine entre les différentes divisions territoriales de la capitale ;

  • étudie la faisabilité technique et juridique du croisement des fichiers des plaques d'immatriculation et des riverains de sorte d'exclure leur véhicule de la possibilité d'être verbalisé lorsqu'il est à l'arrêt au droit de leur domicile ;

  • mandate les Mairies d'arrondissement pour accompagner les riverains dans la contestation et la demande d'annulation de l'amende qui leur a été indûment infligée pour l'arrêt de leur véhicule au droit de leur domicile.

Je regrette que la majorité d'arrondissement ait rejeté mon vœu. Les habitants qui attendaient une solution à leur problème apprécieront...


Futures rues végétales et piétonnes : habitants et professionnels doivent être concertés

Chaque quartier verra au moins 6 de ses rues être végétalisées et piétonnisées, soit en moyenne 1 rue sur 12 par quartier et donc environ 120 places de stationnement supplémentaires supprimées.
Chaque quartier verra au moins 6 de ses rues être végétalisées et piétonnisées, soit en moyenne 1 rue sur 12 par quartier et donc environ 120 places de stationnement supplémentaires supprimées.

Enfin, ma question orale adressée à la Maire du 8ème arrondissement concernait l'information et la concertation des habitants et des professionnels du 8ème arrondissement pour l'identification des rues qui seront végétalisées et rendues piétonnes suite à la votation du 23 mars 2025. Bien que les électeurs du 8e arrondissement aient largement voté à 61,30% "contre" la végétalisation et la piétonnisation de 500 nouvelles rues dans Paris, réparties dans tous les quartiers, lors de la votation du 23 mars 2025, la Mairie de Paris a annoncé qu'elle lancerait à partir du mois d'avril, à l'échelle des arrondissements, un travail d'identification des rues, avant de réaliser les études de faisabilité, en vue de définir la programmation de l'ensemble des travaux dès 2025. Piétonniser 500 nouvelles rues, c'est supprimer 10 000 places de stationnement supplémentaires, alors que les automobilistes parisiens ont déjà des difficultés à stationner.


Ma position de principe est la suivante : oui, la végétalisation des rues de Paris est indispensable, mais non la piétonnisation ne l'est pas toujours. C'est pourquoi la végétalisation d'une "rue-jardin" ne doit pas systématiquement être couplée à sa piétonnisation. Evidemment, les Parisiens veulent plus de nature en ville. Les "rues aux écoles" sont d'ailleurs un indéniable succès plébiscité par la plupart des familles, avec au fil des réalisations moins d'inconvénients pour les riverains à mesure que la Ville de Paris acquérait de l'expérience pour ce type d'aménagement. Développer la végétalisation est une politique indispensable afin de lutter contre les îlots de chaleur. En revanche, végétaliser ne doit pas nécessairement passer par le développement de "rues-jardins" piétonnisées. Ce dispositif ne doit pas être "industrialisé" mais envisagé au cas par cas, en tenant compte des contraintes locales afin de préserver la mobilité dans les quartiers.

Puisque les 500 nouvelles rues ont vocation à être réparties dans les 80 quartiers de Paris, chaque quartier verra au moins 6 de ses rues être végétalisées et piétonnisées, soit en moyenne 1 rue sur 12 par quartier, et donc environ 120 places de stationnement supplémentaires supprimées. C'est dire combien le projet de la Maire de Paris impactera directement ou indirectement tous les habitants et professionnels du 8e arrondissement, avec notamment des reports de circulation, des rallongements des temps de parcours, des suppressions de nouvelles places de stationnement, des rues gagnant ou au contraire perdant en tranquillité, etc.

J'ai donc demandé à la Maire du 8e arrondissement les mesures qu'elle comptait prendre pour faire valoir et prendre en compte par la Mairie de Paris le vote "contre" des électeurs de l'arrondissement ? Et, dans ces circonstances exceptionnelles, compte tenu de l'ampleur des impacts prévisionnels du projet, je lui ai aussi demandé les mesures tout aussi exceptionnelles qu'elle comptait prendre pour informer et concerter les habitants et les professionnels de l'arrondissement.

Dans sa réponse, la Maire du 8e a indiqué que la Ville de Paris n'aurait pas encore commencé son travail d'identification des rues. Elle a précisé que 24 à 32 des 131 rues du 8e arrondissement seraient concernées, soit entre 18% et 24% des voies de l'arrondissement, et reconnu qu'il faudrait en conséquence concerter les habitants et les professionnels.

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