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Conseil du 8e arrondissement du 2 décembre 2025 : je vous rends compte

Conseil du 8e arrondissement du 2 décembre 2025 : je vous rends compte

Nous avons tenu mardi 2 décembre 2025 notre 38e Conseil du 8e arrondissement de la mandature. Vous trouverez ici l'ordre du jour de la séance et ci-dessous un compte rendu synthétique de mes principales interventions. J'ai posé une question orale à la Maire du 8e arrondissement, défendu deux vœux à l'attention de la Ville de Paris, et concentré mes principales interventions sur les dossiers que je considère être prioritaires pour les habitants du 8e et pour l'arrondissement.



Sommaire


PLU bioclimatique et gestion du patrimoine : l’amateurisme et l’insécurité juridique continuent

PLU bioclimatique et gestion du patrimoine : l’amateurisme et l’insécurité juridique continuent

Je suis d'abord intervenue sur la délibération 2025 DU 213 pour dénoncer les incohérences persistantes du PLU Bioclimatique (PLUb) et la gestion calamiteuse du patrimoine municipal dans notre arrondissement. Derrière des ajustements présentés comme "techniques" par la Ville de Paris, c'est en réalité une instabilité juridique et une gabegie financière que nous voyons perdurer.

La délibération visait à corriger le PLUb récemment voté. L'ampleur des corrections nécessaires prouve, comme nous l'avions souligné, que le document initial a été préparé dans la précipitation. Mais le problème de fond est plus grave : il concerne le respect du droit de propriété et la confiance des Parisiens.

J'ai tenu à alerter de nouveau sur le mécanisme opaque et stigmatisant des "pastillages" de tout ou partie des immeubles marqués par la Ville pour la création de logements sociaux. Les propriétaires n'ont pas été notifiés individuellement, limitant leurs possibilités de recours. Lorsqu'un propriétaire exerce son droit de délaissement en demandant à la Ville d'acquérir son bien "pastillé" et que la Ville refuse, cette "pastille" reste inscrite au PLUb. Concrètement, même si la Ville renonce à acheter, la servitude pèse toujours sur le bien, empêchant sa bonne valorisation et freinant les projets. Ce faisant, l’exécutif parisien maintient volontairement une pression foncière permanente, produit de l’incertitude, gèle des situations et fragilise les acteurs. C'est une insécurité juridique inacceptable !

Au-delà des règles d'urbanisme, j'ai aussi pointé un cas précis d'une gestion qui interroge dans notre arrondissement : le local commercial appartenant à la Ville situé au 1 rue Treilhard. La situation est aberrante : ce local est vide depuis plus de 4 ans, ce qui représente environ 150 000 € de loyers non perçus pour la collectivité. Elle est aussi source de confusion puisque le bailleur social Elogie semble proposer ce bien à la location sous une autre adresse (42 rue de la Bienfaisance), illustrant un manque de suivi dossier...

Alors que le quartier a besoin de professionnels de santé et que le PLUb autorise les activités médicales dans les locaux commerciaux, la Ville s'obstine à maintenir un classement rigide en "protection du commerce". J'ai demandé le reclassement de ce local pour y installer un cabinet médical. Cela permettrait de répondre aux besoins de santé des habitants du 8e, de stopper l'hémorragie financière des loyers perdus et de redynamiser une rue qui pâtit de cette vacance. La Mairie centrale refuse, préférant manifestement un local vide "protégé" à un local utile et occupé...

Face à ce mélange d'opacité procédurale sur le PLUb et de gestion inefficace du patrimoine municipal, j'ai choisi de m'abstenir. La Ville de Paris doit cesser de faire peser l'incertitude sur les propriétaires et doit montrer l'exemple en optimisant son propre patrimoine plutôt qu'en le laissant à l'abandon par pur dogmatisme.


Logement social : distinguer la création utile de la préemption idéologique

Logement social : distinguer la création utile de la préemption idéologique

Nous avons ensuite été amenés à nous prononcer sur deux projets immobiliers distincts portés par la Ville de Paris et le bailleur social Élogie-Siemp. Les deux délibérations 2025 DLH 378 et 2025 DLH 379 illustrent parfaitement la ligne de fracture qui m'oppose à la politique du logement social menée par l'exécutif actuel. Si je soutiens avec pragmatisme la création de nouveaux logements, je refuse fermement la logique de préemption qui chasse les classes moyennes de notre arrondissement.

J'ai voté pour la création de logements sociaux au 23 boulevard de Courcelles (voir la fiche technique du projet). Ce projet est l'exemple type d'une opération intelligente. Il ne s'agit pas ici de racheter des appartements existants, mais de transformer un ancien garage Art Déco de 1930 en un ensemble mixte de qualité. Transformer des bureaux et un garage en lieux d'habitation, c'est un apport réel au parc de logements, sans assécher l'offre privée disponible. La participation de la Ville s'élève à environ 260 000 €, une somme raisonnable pour un projet de cette envergure qui vise une haute performance énergétique. Enfin, le programme intègre des logements sociaux (PLAI, PLUS, PLS) mais aussi de l'accession privée et des bureaux. C'est finalement une opération équilibrée qui respecte le patrimoine tout en répondant aux besoins sociaux sans dogmatisme.

Au contraire, j'ai voté contre le conventionnement de logements sociaux au 52 rue de Londres. Ce dossier est symptomatique de la politique du chiffre menée par la Mairie de Paris, au détriment des classes moyennes et de la sociologie réelle de nos quartiers. Il s'agit ici d'une opération d'acquisition-amélioration d'un immeuble de 27 logements, avec une subvention municipale massive de plus de 5,7 M€.

Je me suis opposée à ce projet pour deux raisons majeures.

  1. C'est d'abord une attaque contre les classes moyennes. En transformant des logements privés en logements sociaux majoritairement très sociaux (14 PLAI sur 27), la Ville réduit l'offre locative accessible aux travailleurs de la classe moyenne. Où logerons-nous demain nos infirmières, nos enseignants, nos policiers ou nos jeunes actifs qui ne sont pas éligibles au logement très social mais qui ne peuvent plus se loger dans le parc privé parisien ? Cette politique de préemption aggrave la tension sur le marché au lieu de la résoudre !

  2. C'est ensuite une incertitude inacceptable pour les locataires en place. Le sort des occupants actuels de cet immeuble est flou. Rien ne garantit leur maintien dans les lieux sur le long terme, ni leur relogement dans le quartier à conditions équivalentes. L'idéologie ne doit pas se faire au mépris des habitants actuels du 8e arrondissement !

En conclusion, ma ligne de conduite est claire : oui à la construction et à la transformation intelligente qui crée de l'offre ; non à la préemption coûteuse qui remplace une population par une autre et fragilise la diversité sociale de notre arrondissement. Je continuerai à défendre une politique du logement juste, qui n'oublie pas ceux qui font vivre Paris au quotidien.


Le maintien des décharges de direction d'école acté grâce à notre mobilisation

Le maintien des décharges de direction d'école acté grâce à notre mobilisation

Je suis intervenue dans la discussion de la délibération 2025 DASCO 152 sur un dossier crucial pour le bon fonctionnement de nos écoles publiques et la qualité de l’encadrement de nos enfants : le financement des décharges d’enseignement des directrices et directeurs d’école.

La décharge d'enseignement permet aux directeurs d'école d'être libérés de leurs obligations de classe pour se consacrer pleinement à la direction de l'établissement, à la gestion des équipes et au lien avec les familles. La délibération en question entérine une nouvelle convention entre la Ville de Paris et l’État. Elle prévoit :

  • Le maintien de la décharge totale d’enseignement à Paris pour les écoles à partir de 5 classes (contre un seuil national souvent plus élevé).

  • Une dépense annuelle de 12 M€ pour la Ville.

  • Une application dès le 1er septembre 2026 pour une durée de 3 ans.

Si je me réjouis de cette issue positive, il est important de rappeler que ce maintien n'était pas acquis d'avance. C'est le résultat direct de la pression et de la vigilance exercées par mon groupe politique, Changer Paris, depuis des mois. Cette décharge avait d’ailleurs déjà été maintenue à la rentrée 2025 grâce à un courrier de Rachida DATI à la ministre de l’Éducation nationale. Sans ces interventions décisives, ce dispositif essentiel risquait d'être raboté, au détriment direct de la communauté éducative.

Je resterai attentive à la bonne application concrète de ces moyens dans nos écoles du 8e arrondissement, pour une école publique de qualité et des conditions de travail dignes pour les directeurs d'école.


Réseau de chaleur : oui à la modernisation mais n'oublions pas les vagues de chaleur

Réseau de chaleur : oui à la modernisation mais n'oublions pas les vagues de chaleur

La délibération 2025 SG 36 portait sur un dossier majeur pour Paris : le renouvellement de la concession du chauffage urbain parisien, le plus grand réseau d'Europe, pour les 25 prochaines années et pour un montant d'environ 15 Md€. La Ville a fait le choix de confier ce service public à une nouvelle société (SEMOP), détenue à 49 % par la Ville et gérée par le groupement Dalkia–Eiffage–RATP, aux dépens de l'opérateur historique, Engie.


Le réseau de chaleur parisien en chiffres : 530 km de canalisations souterraines fournissent le chauffage et l’eau chaude à 6 000 bâtiments de la capitale, chauffant plus de 450 000 logements, soit près de 1 million de Parisiens.

Si j'ai salué la volonté de décarbonation et d'extension du réseau (+200 km), j'ai alerté sur trois points de fragilité :

  • Le calendrier. L'objectif de 100 % d'énergies renouvelables en 2050 repose sur des projets complexes (géothermie, CSR) et des filières encore émergentes.

  • Le coût pour les usagers. Les tarifs promis à la baisse dépendent d'hypothèses de subventions très optimistes. Il faudra garantir que les frais de raccordement ne deviennent pas un frein pour les copropriétés.

  • La transition opérationnelle. Le changement de concessionnaire après un siècle de gestion historique par Engie est un défi industriel risqué pour la continuité du service.

Au-delà de la technique, mon intervention a porté sur l'angle mort de la politique énergétique parisienne. En 2025, nous ne pouvons plus penser l'énergie uniquement sous le prisme du chauffage. C’est un paradoxe majeur : nous investissons massivement pour nous chauffer l'hiver, mais nous sommes aveugles au confort d'été, alors même que les canicules tuent désormais davantage que le froid.

Paris étouffe chaque été, et pourtant, le réseau de froid urbain - solution écologique, 100 % renouvelable et non émettrice de chaleur dans les rues - est le grand absent de cette stratégie. C'est une faute pour la protection de nos hôpitaux, de nos EHPAD et de nos écoles.

J'ai donc plaidé pour une vision coordonnée "chaud + froid". Moderniser le chauffage est indispensable, mais cela ne suffit plus. Pour protéger les Parisiens, notamment les plus vulnérables, la Ville doit impérativement corriger le tir et déployer un véritable plan d'adaptation aux canicules.

Une fois ces réserves formulées, j'ai voté pour cette délibération.


Sauver la Madeleine sans alourdir l’impôt : le choix du bon sens et du patrimoine

Sauver la Madeleine sans alourdir l’impôt : le choix du bon sens et du patrimoine

J'ai soutenu la délibération 2025 DAC 493 portant sur le renouvellement de la convention d'occupation du domaine public permettant l'installation de bâches publicitaires sur les échafaudages de l'église de la Madeleine.

Dans un contexte budgétaire parisien extrêmement tendu, ce dispositif est bien plus qu'une simple mesure technique : c'est un levier indispensable pour la survie de notre patrimoine.

Certains s'opposent par principe à la publicité dans l'espace public. Je leur réponds qu'il n'y a ici aucune contradiction, mais une gestion intelligente. La loi de 2007 a été conçue précisément pour cela : mettre l'affichage commercial temporaire au service d'un intérêt culturel supérieur.

Les chiffres parlent d'eux-mêmes. Depuis 2017, ce mécanisme a permis de financer 24 M€ de travaux sur les monuments parisiens sans solliciter le contribuable :

  • La Madeleine : 9,8 M€ déjà financés sur la façade principale.

  • Saint-Augustin : un tiers du budget de restauration couvert (sur 4,7 M€).

  • Des édifices comme Saint-Eustache, la Trinité ou l’Hôtel de la Marine en ont également bénéficié.

Ici, la publicité n’est pas une intrusion mais un outil, un levier, au service d’un objectif culturel majeur.

Il faut aussi avoir le courage de regarder la réalité en face. La Ville de Paris est propriétaire d'un patrimoine colossal (96 édifices cultuels, 40 000 œuvres d'art) dont l'entretien est coûteux... Parallèlement, la dette de la ville atteindra les 12 Md€ en 2026 !

Dans ce contexte, refuser les recettes publicitaires issues des bâches d'échafaudage serait irresponsable. Pour l'église de la Madeleine, il reste 19 M€ à trouver pour restaurer les autres façades. Le legs d'Amélie DAOUT (5 M€), bien que précieux, ne suffira pas.

En soutenant cette délibération, j'ai finalement tenu à réaffirmer trois principes qui guident mon action d'élue locale :

  • La protection du patrimoine : garantir la transmission de nos monuments aux générations futures.

  • Le respect du contribuable : utiliser des financements privés pour ne pas alourdir la charge fiscale des Parisiens.

  • L'attractivité de Paris : une ville qui prend soin de son histoire est une ville qui rayonne.

C'est donc le choix du patrimoine durable et de la crédibilité budgétaire !


Sécurité de nos enfants à l’école : vite, une réforme structurelle immédiate !

Sécurité de nos enfants à l’école : vite, une réforme structurelle immédiate !

Mon 1er vœu avait pour objet que la Ville de Paris déploie d'urgence un plan révisant le recrutement et le statut des animateurs périscolaires à Paris. Les récentes révélations de la presse sur la gestion des écoles parisiennes sont en effet glaçantes. Les chiffres sont, eux, accablants : 88 agents suspendus depuis 2023, dont 52 pour des faits à caractère sexuel !

Ces faits ne sont pas des cas isolés ; ils sont le symptôme d'une défaillance structurelle de la Mairie de Paris. L’aveu de recrutements effectués parfois sur simple CV est inacceptable. Plus grave encore, la réaction de l’Exécutif a été marquée par une forme de lâcheté politique : il a fallu attendre le scandale médiatique pour que la Ville bouge, prouvant qu'elle a trop longtemps sacrifié la sécurité des enfants sur l’autel de la gestion budgétaire.

Le plan de lutte présenté in extremis par la Mairie est une réponse technocratique insuffisante, un cautère sur une jambe de bois, qui tente bon gré mal gré de pallier sa mauvaise gestion mais ignore la racine du mal : la crise de vocation et la précarité du métier d'animateur.

Face à l'inquiétude légitime des parents qui exigent un service public irréprochable, j'ai donc déposé et défendu un vœu demandant des mesures drastiques et immédiates :

  • Une formation généralisée. J'ai demandé que la formation obligatoire et éliminatoire de deux jours ne soit pas réservée aux seuls nouveaux vacataires, mais étendue sans délai à l'ensemble des 14 000 animateurs de la Ville d'ici le premier semestre 2026.

  • La transparence totale. J'ai exigé qu'un audit externe et indépendant soit lancé pour évaluer toutes les procédures de recrutement et de contrôle, avec publication des résultats.

  • La tolérance zéro. Toute suspension pour des faits présumés à caractère sexuel doit entraîner une interdiction définitive d’exercer au contact de mineurs au sein de la Ville.

  • La revalorisation du métier. Pour garantir la sécurité, il faut attirer les meilleurs profils. J'ai demandé un plan ambitieux de revalorisation salariale et statutaire pour mettre fin à la pénurie de personnel qualifié.

La sécurité de nos enfants n'est pas négociable ! Je continuerai à me battre pour que la Mairie de Paris prenne enfin la pleine mesure de ses responsabilités.


Grèves des éboueurs : privatisons la collecte dans le 8e !

Grèves des éboueurs : privatisons la collecte dans le 8e !

Mon 2nd vœu visait la privatisation de la collecte des ordures ménagères dans le 8e arrondissement. Face à la nouvelle grève qui a paralysé la collecte des déchets dans notre arrondissement du 12 au 17 novembre derniers, quelques mois à peine après celle de juillet, je suis de nouveau montée au créneau.

J'ai rappelé une réalité que nous ne connaissons que trop bien : Paris et le 8e arrondissement se transforment régulièrement en dépotoir à ciel ouvert. Entre les poubelles éventrées, les odeurs nauséabondes et la prolifération des rats, l'image de notre arrondissement et de notre capitale est salie, et notre cadre de vie dégradé. Plus grave encore, cette situation fait peser sur nous des risques sanitaires et d'incendies inacceptables.

Les Parisiens n'en peuvent plus de cette culture de la grève et de l'inaction de la Mairie de Paris qui, par idéologie, sacrifie notre sécurité et la propreté de nos rues. Il est même déjà arrivé à l'Hôtel de Ville et à la Maire du 8e arrondissement de soutenir les grévistes !

Comme je l'avais déjà fait le 22 mai 2023, j'ai réitéré ma demande avec fermeté : il est temps de privatiser la collecte des ordures ménagères dans le 8e arrondissement, une solution efficace qu'il faudra ensuite étendre à tout Paris.


Interpellation sur l'état critique de l'éclairage public

Interpellation sur l'état critique de l'éclairage public

Ma question orale à la Maire du 8e arrondissement portait sur l'audit et la remise en état urgente de l'éclairage public dans l'arrondissement. J'ai interpellé Madame la Maire sur les pannes récurrentes d'éclairage public qui plongent plusieurs quartiers du 8e arrondissement dans l'obscurité. J'ai notamment cité la place de la Concorde, l'avenue Hoche, la rue de Vienne et l'espace Beaujon, où la situation perdure malgré les nombreux signalements effectués par les élus et les riverains.

J'ai rappelé que ces dysfonctionnements ne sont pas seulement gênants, ils compromettent la sécurité des biens et des personnes. Face à cette inertie, j'ai demandé la mise en œuvre urgente d'un audit, éventuellement indépendant, pour établir un diagnostic précis du réseau.

Enfin, j'ai exigé que la Mairie obtienne de l'opérateur Cielis un calendrier de remise en état qui soit contractuel et contraignant, afin de garantir aux habitants une solution pérenne et d'éviter que ces défaillances ne se reproduisent.


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