Nous avons tenu lundi 22 mai notre 21e Conseil du 8e arrondissement de la mandature (2020-2026). Le menu était "copieux", avec un nouvel usage discutable de la dénomination des voies publiques, la privatisation souhaitable de la collecte des ordures ménagères après les trop nombreuses semaines de grève du mois de mars, l'indispensable sécurisation de la piste cyclable des Batignolles, l'actualité du programme de construction de l'opération au 25-27 rue de Constantinople, l'attribution aux scolaires de billets pour les JO de Paris 2024, sans oublier le "plat de résistance" : la révision du Plan local d'urbanisme (PLU) de Paris, avec entre autres la politique d'accélération à marche forcée du logement social dans la capitale en général et dans le 8e arrondissement en particulier.
Vous trouverez ici l'ordre du jour initial, ici l'ordre du jour complémentaire de la séance, ici le compte rendu intégral et ci-dessous un compte rendu synthétique de mes principales interventions et prises de position.
Soutenir la Société Historique et Archéologique du 8e arrondissement
J'ai voté "pour" le projet de délibération 2023 DAC 254 prévoyant un soutien financier de 23 000 € à neuf associations, dont la Société Historique et Archéologique (SHA) des 8e et 17e arrondissements, ayant pour objet l'étude et la transmission de l'histoire et du patrimoine de nos arrondissements parisiens, via la recherche, l'archivage et la valorisation des savoirs et des savoir-faire locaux.
Depuis sa création en 1899, la SHA des 8e et 17e a pour objet d'étudier l'histoire des rues, des monuments, des œuvres d'art et des hommes célèbres qui se rattachent à ces arrondissements. Dans ce but, elle publie un bulletin, elle organise des conférences, des expositions, des visites et des promenades à destination du grand public. Plus généralement, elle favorise par tous moyens la recherche et la conservation des souvenirs du passé local.
Vous connaissez mon attachement à la préservation du patrimoine de notre arrondissement, notamment son patrimoine architectural, historique et cultuel. C'est pourquoi j'ai considéré que l'activité de la SHA des 8e et 17e arrondissements méritait d'être soutenue. La délibération a été adoptée à l'unanimité.
Un nouvel usage discutable de la dénomination des voies publiques
A l'occasion de l'examen de deux projets de délibération, la 2023 DEVE 25 et la 2023 DEVE 42, j'ai exprimé des réserves sur le nouvel usage discutable de la dénomination des voies publiques fait par la Mairie de Paris.
La première délibération - pour laquelle j'ai tout de même voté et qui a ainsi été adoptée à l'unanimité - visait à attribuer la dénomination "jardin de Kyiv" au jardin situé 14 Cours la Reine. Si je partageais l'objectif de la délibération d'honorer les Ukrainiens qui résistent à l'envahisseur russe, j'ai exprimé des réserves sur le nom retenu. "Jardin d'Ukraine" ou "Jardin de la résistance ukrainienne" n'aurait-il pas été plus compréhensible pour le grand public que cette "double métonymie" qui consiste à désigner le mouvement de résistance d'un pays par sa seule capitale ?
La seconde délibération - sur laquelle je me suis en revanche abstenue et qui a été adoptée en dépit des divisions de la majorité d'arrondissement - visait à attribuer la dénomination "jardin des Ambassadeurs-Line Renaud" au jardin des Ambassadeurs situé dans le jardin des Champs Élysées. J'étais réservée sur ce projet car la règle en usage, issue d'une délibération du Conseil de Paris en date du 23 décembre 1932, veut que le nom d’une personnalité ne peut être attribué à une voie publique que 5 ans, au moins, après son décès. En voulant distinguer pour la toute première fois une personnalité de son vivant, le Conseil de Paris prend le risque que sa décision soit perçue comme une démarche plus intéressée, avec par exemple la recherche d'une contrepartie clientéliste, aux dépens même de la personnalité honorée…
Deux délibérations pour une même tentation municipale : celle d'instrumentaliser l'actualité en cours - d'un mouvement ou d'une personnalité - à des fins de communication politique, sans plus attendre patiemment son entrée dans l'histoire...
PLU : un autre urbanisme est souhaitable (et possible) pour Paris et les Parisiens
Après avoir voté contre le projet de délibération 2023 DLH 91 prévoyant la préemption puis la location sociale de l'immeuble du n°31 rue de Berne, en faveur de laquelle la majorité a en revanche voté, je me suis opposée à la délibération 2023 DU 33 concernant l'arrêt du projet du futur PLU bioclimatique de Paris.
Au terme de deux années de concertation, nous entrons enfin dans la dernière phase de la révision du Plan local d'urbanisme (PLU) en vigueur depuis 2006, qui doit aboutir à la finalisation et à l'adoption du futur "PLU bioclimatique de Paris". Du 6 au 9 juin, le Conseil de Paris va arrêter le projet de futur PLU. Le texte fera ensuite l'objet d'un ensemble de consultations prévues par le Code de l'urbanisme (État, Autorité environnementale, Région Île-de-France, Métropole du Grand Paris, Chambres consulaires, Île-de-France Mobilités, etc.). Puis il sera soumis à une enquête publique début 2024. Enfin, le PLU bioclimatique sera approuvé par le Conseil de Paris au 2nd semestre 2024.
Le PLU est un document transversal structurant. Il planifie l'aménagement, l'organisation et la transformation de l'urbanisme et du territoire de la commune pour les 20 prochaines années. Il concerne tous les Parisiens le temps d'une génération sur des enjeux majeurs pour la capitale : logements, bureaux, commerces, mobilités, environnement, nature, patrimoine, paysage de la rue, etc. Ce nouveau PLU intervient dans un contexte parisien particulier. Paris est en effet devenu difficile à vivre et à travailler pour les Parisiens et ses usagers, notamment pour les familles et les classes moyennes. La capitale a perdu 123 000 habitants en 10 ans et le nombre d'habitants est désormais à son plus bas niveau depuis 20 ans. Environ un tiers des Parisiens envisagent de déménager. Le nombre des naissances et des enfants de moins de 3 ans continue de baisser. Pour tenir compte de cette évolution à la baisse de la démographie scolaire, des fermetures de classe sont d'ailleurs programmées dès la rentrée 2023 dans le 8e arrondissement, dans les écoles Baudry, Bienfaisance, Monceau et Robert Estienne. Et la multiplication des canicules confirme les faiblesses de notre territoire urbain face aux impacts du dérèglement climatique... Sans oublier toutes les autres politiques municipales dont l'échec contribue à dégrader le rapport avantages / inconvénients de vivre et travailler à Paris : embouteillages, insécurité, intranquillité, saleté, etc.
La révision du PLU était donc une occasion exceptionnelle à saisir pour proposer un autre urbanisme pour Paris et pour les Parisiens. En préalable, je dois confesser que la lecture de ces pages de logorrhée procédurale et de novlangue conceptuelle, s'attachant aux objectifs généraux plus qu'aux mesures opérationnelles, célébrant - je cite - un "dispositif de concertation sans précédent" et les bienfaits d'une "ville du quart d'heure" en dépit des contraintes d'une "ville du déjà-là", fut pour le moins éprouvante. Et je regrette vivement que nous n'ayons disposé que de quelques jours, de surcroît au cœur du week-end de l'Ascension, pour étudier et analyser des milliers de pages... Si l'Exécutif municipal cherchait à empêcher les élus parisiens de contrôler son action et ses projets dans de bonnes conditions, il ne s'y prendrait pas différemment !
Certes, le projet de PLU bioclimatique prévoit plusieurs mesures positives. Je m'étais d'ailleurs mobilisée pour certaines d'entre elles. Je pense notamment :
à la protection des commerces et de l'artisanat, avec l'interdiction du changement de destinations des locaux de commerce et d'artisanat situés en rez-de-chaussée sur certaines voies protégées ;
à la lutte contre le développement des meublés touristiques ;
à l'interdiction des dark stores et des dark kitchens dans les terrains comportant de l'habitation, ainsi qu'à l'interdiction de la transformation à cette fin de locaux situés en rez-de-chaussée ;
ou encore à l'accroissement de la végétalisation de la ville, avec l'augmentation des emprises libres de construction et l'introduction de plus de pleine terre dans les projets.
Mais ce projet de PLU bioclimatique prévoit aussi beaucoup de mesures négatives, contre lesquelles je m'étais également déjà mobilisée. Dans le domaine du logement, il poursuit un objectif idéologique qui va bien au-delà de l'obligation prévue par la loi relative à la solidarité et au renouvellement urbain (SRU) de 25% de logement social d'ici 2025 : il prévoit 40% de logements publics à Paris en 2035, dont 30% de logements sociaux et 10% de logements abordables. Pour cela, il s'appuie sur la possibilité d'imposer la réalisation de logements sociaux à l'occasion d'opérations immobilières, en abaissant le seuil de déclenchement, en augmentant la part minimale de logements sociaux à réaliser ou encore en multipliant le nombre des "emplacements réservés".
Pour "rééquilibrer l’habitat et l’emploi sur un territoire" et y "réaliser certains types de logements", le futur PLU bioclimatique grève de prescriptions de mixité fonctionnelle et de mixité sociale les projets immobiliers de "construction neuve, de restructuration lourde, d’extension, de surélévation ou de changement de destination". Si ces projets concernent des surfaces dédiées à l’activité économique, ils devront comprendre dorénavant 11% de surfaces dédiées à l’habitation. Les projets concernant des surfaces dédiées à l’habitation devront comprendre de 35 à 50% de logement social, suivant que la zone est déficitaire ou hyper-déficitaire en logement social ; or, l'essentiel du 8e arrondissement se trouve en "zone hyper-déficitaire en logement social". Enfin, 97 emplacements sont aussi réservés dans l'arrondissement pour réaliser certains types de logements, en l’occurrence exclusivement du logement social.
Cette politique d'accélération à marche forcée du logement social est d'autant plus inacceptable qu'elle raréfie les surfaces de bureaux pourtant indispensables au dynamisme économique de la capitale, a fortiori dans le quartier central des affaires, qu'elle raréfie aussi les logements disponibles sur le marché locatif privé, et que les préemptions représentent un coût exorbitant pour le contribuable parisien.
Alors, quelles sont les priorités d'un élu de droite pour un autre urbanisme au bénéfice de Paris et des Parisiens dans le cadre du futur PLU bioclimatique ?
Premièrement, dans le domaine du logement, la priorité devrait être de maintenir les familles et les classes moyennes dans la capitale. Pour cela, il faudrait développer l'offre d'appartements familiaux et relancer l'accession sociale à la propriété, y compris en transformant 1% du parc de logements sociaux en "bail réel solidaire" (BRS), le dispositif d'accession sociale à la propriété en zone tendue pour les ménages modestes créé par la "loi Macron" du 6 août 2015 et qui dissocie la propriété du bâti du foncier qui est loué. Ainsi, l'acquéreur devient-il propriétaire des murs de son logement mais pas du sol qu'il loue à un organisme foncier solidaire (OFS). Mais ce dispositif n'est pas prévu par le PLU dans le 8e arrondissement…
Pour lutter contre la surdensification du bâti et la bétonisation, la priorité devrait être d'accélérer la lutte contre la vacance et l'insalubrité des locaux (aujourd'hui, 3% des bureaux et 8,5% des logements sont vacants), de limiter la hauteur des immeubles à 37 m (voir 25 m et 31 m dans certains quartiers et aux abords de la Seine) et de réviser toutes les opérations d'aménagement dans le sens de projets "à taille humaine".
Afin d'améliorer la qualité de vie, la priorité devrait être de fluidifier les déplacements, de rendre Paris enfin accessible pour tous (aux personnes en situation de handicap, aux seniors, aux familles avec enfant en bas âge, etc.), ou encore de redynamiser les rez-de-chaussée commerciaux vacants avec des services de santé.
Dans le domaine de l'environnement et des espaces verts, la priorité devrait être de renforcer la protection des "espaces verts protégés", créés par l'ancien Maire de Paris Jacques CHIRAC, de créer de nouveaux espaces verts et de préserver, autant que possible, la pleine-terre.
Pour préserver l'attractivité économique et commerciale, la priorité devrait être de ne pas excessivement compliquer le travail dans la capitale et de veiller à limiter les conséquences négatives de certains aménagements pour les habitants comme pour les commerçants.
Enfin, il faudrait résolument préserver l'esthétique parisienne et entretenir le patrimoine architectural, historique et cultuel de la capitale.
En contradiction directe avec la position de vote de la droite parisienne et du groupe Changer Paris au Conseil de Paris, sans explication véritablement convaincante autre que sa connivence habituelle avec la Maire de Paris, la Maire du 8e arrondissement a voté "pour" le projet de PLU bioclimatique. Les élus de sa majorité ont suivi. Pour ma part, j'ai voté "contre" ce projet. Sophie SEGOND s'y est aussi opposée.
Mme d'HAUTESERRE a par ailleurs défendu sur cette délibération un vœu V08 2023 06 "relatif à une production équilibrée de logements pour le 8e arrondissement". Si je pouvais partager l'objectif de ce vœu allant dans le sens de la position que je venais d'exprimer sur le projet de futur PLU pour maintenir les familles et les classes moyennes dans la capitale, j'ai toutefois posé une condition à mon soutien. J'aurais en effet préféré que le "dispositif" de la majorité n'adhère pas, sans la moindre réserve, à l'objectif purement idéologique de la Ville de Paris de 30% de logements sociaux d'ici 2035, un objectif qui va bien au-delà de l'obligation prévue par la loi SRU de 25% de logement social. J'aurais pour ma part retenu la répartition suivante : 45% pour le logement privé, 30% pour le "bail réel solidaire" et les 25% légaux pour le logement social - ni plus, ni moins ! La majorité d'arrondissement ayant préféré maintenir le taux de 30% de logement social, j'ai finalement dû m'abstenir sur son vœu. Nul n'est tenu de soutenir l'insoutenable...
Hausse des tarifs des services municipaux : une politique de Gribouille
J'avais prévu de profiter de l'examen du projet de délibération 2023 SG 13 relatif au quotient familial applicable aux services publics de la Ville de Paris pour dénoncer brièvement le mauvais bilan de la politique de révision de la grille tarifaire des services municipaux menée par la Maire de Paris depuis 2015 pour remplir les caisses de la Ville vidées par sa mauvaise gestion. L'impatience manifeste de la majorité à conclure au plus vite la séance de notre Conseil d'arrondissement m'a dissuadée...
Depuis 2015, Anne HIDALGO a en effet modifié la grille tarifaire de nombreux services municipaux : les cantines scolaires, les activités périscolaires, les conservatoires, etc. Avec une constante : les nouveaux tarifs ont été significativement augmentés pour les familles dites "aisées". Ainsi le tarif d'un repas pour la tranche n°10 (quotients familiaux élevés) de la grille tarifaire s'appliquant à l'ensemble des écoles maternelles et élémentaires publiques, des collèges publics et des lycées municipaux de Paris, atteint-il par exemple 7 €, soit le double d'autres grandes villes telles que Lyon, Bordeaux, Nice ou Toulouse !
Le résultat, c'est que Paris est devenu difficile à vivre pour les familles. La capitale a perdu 123 000 habitants en 10 ans et le nombre d'habitants est désormais à son plus bas niveau depuis 20 ans. Environ un tiers des Parisiens envisagent de déménager... C'est une politique de Gribouille !
Après des semaines de grève, privatisons la collecte des ordures ménagères dans le 8e
J'ai défendu un vœu V08 2023 07 pour que la Maire de Paris privatise la collecte des ordures ménagères dans le 8e arrondissement de Paris. Le 8e a en effet été jonché de tonnes d'ordures pendant de trop nombreuses semaines, du 6 au 29 mars 2023, du fait d'une grève de la collecte des ordures ménagères par les éboueurs de la Ville de Paris. Cette interruption d'un service public pourtant essentiel a créé un risque sanitaire et sécuritaire démesuré pour les habitants et les commerçants, ainsi qu'un risque de "réputation" pour l'arrondissement. Ce risque a du reste été matérialisé par de dangereux feux de poubelles à l'occasion de manifestations nocturnes sauvages et violentes en marge de la protestation contre la loi réformant le système des retraites.
Pour des raisons historiques, un compromis politique remontant au premier Maire de Paris élu Jacques CHIRAC pour éviter - déjà - la reproduction de la grève massive de la CGT de 1977, l'organisation de la collecte des ordures ménagères à Paris a été subdivisée et diffère suivant les arrondissements. Les services municipaux assurent la collecte en régie dans la moitié des arrondissements, le 8e ainsi que les 2e, 5e, 6e, 9e, 12e, 14e, 16e, 17e et 20e arrondissements, tandis que des prestataires privés (Derichebourg Polysotis, Urbapropreté, SEPUR, Pizzorno Propolys, Derichebourg Polyreva) assurent la collecte en délégataires du service public dans l'autre moitié des arrondissements, les 1er, 3e, 4e, 7e, 10e, 11e, 13e, 15e, 18e et 19e arrondissements.
Alors que la Ville de Paris a pourtant l'obligation de collecter les déchets des ménages, la Maire de Paris a préféré soutenir la grève et refuser la réquisition de certains personnels grévistes, plutôt que de défendre les intérêts de ses administrés et mandants. Les habitants du 8e arrondissement subissent ainsi une inégalité de traitement du fait de ce système de collecte à deux vitesses. Ces habitants n'accepteront pas la reproduction dans l'arrondissement de la situation honteuse du mois de mars 2023.
Contrairement à ce que certains allèguent paresseusement, en répétant une nouvelle fois les éléments de langage de la Maire de Paris sur la possibilité de grève des salariés des entreprises privées, et comme la Cour régionale des comptes l'a encore rappelé dans un rapport de mars 2022, la privatisation de la collecte des ordures ménagères permettrait d'améliorer la gestion et la productivité des personnels, de réduire le coût de la collecte à la tonne et de redéployer des agents municipaux sur le nettoyage des rues.
Enfin, la propreté est un enjeu réputationnel crucial pour la ville hôte des JOP de Paris 2024 et le 8e arrondissement accueillera des épreuves olympiques sur les sites de la place de la Concorde, du Grand Palais et du pont Alexandre-III.
C'est pourquoi j'ai proposé à notre Conseil du 8e arrondissement de demander à la Maire de Paris de privatiser la collecte des ordures ménagères dans le 8e arrondissement de Paris. L'attente locale est très forte. La pétition en ligne que j'ai lancée fin mars pour privatiser la collecte des ordures a d'ores et déjà recueilli plus de 2 000 signatures. Bien sûr, la privatisation n'est pas la panacée... Mais elle est un moindre mal !
Pour rejeter mon vœu, alors même que d'autres arrondissements de droite ont défendu et adopté des vœux allant dans mon sens, la Maire du 8e arrondissement a fait feu de tout bois argumentaire : les éboueurs des entreprises privées et les personnels en charge des incinérateurs peuvent également faire grève, le 8e arrondissement aurait été nettoyé plus rapidement que d'autres arrondissement en sortie de grève du mois de mars, etc. Les administrés apprécieront...
Clarifier et sécuriser le tracé de la piste cyclable des Batignolles
J'ai ensuite défendu un vœu V08 2023 08 pour clarifier et sécuriser le tracé de la piste cyclable des Batignolles. Le tracé de la piste cyclable du boulevard des Batignolles - mitoyenne des 8e et 17e arrondissements - est dangereux pour tous les usagers de l'espace public, à commencer par les cyclistes et les piétons, sur tout son tracé, depuis la jonction des boulevards de Courcelles et des Batignolles à l'Ouest, jusqu'à la place de Clichy à l'Est.
Ce tracé est d'abord compliqué et source de confusion. Le parcours s'apparente à un véritable "gymkhana", avec des allers-retours entre le terre-plein central et la circulation générale latérale, ainsi que plusieurs virages à quasi angle droit. La signalisation horizontale et verticale est peu lisible, parfois même effacée.
Ce tracé est ensuite "conflictogène". La piste cyclable est toujours à proximité immédiate des espaces dédiés au cheminement des piétons, y compris les passages pour piétons. Les cheminements cyclistes et piétons se croisent en plusieurs endroits, des situations génératrices de conflits potentiels entre les différents usagers de l'espace public. Et lorsque les piétons veulent quitter le terre-plein central, ils doivent franchir la piste cyclable sans que cette possibilité de franchissement soit matérialisée par une ligne discontinue, comme si les cyclistes avaient la priorité réglementaire sur les piétons, pourtant usagers les plus vulnérables.
C'est pourquoi j'ai proposé que notre Conseil du 8e arrondissement demande à l'Adjoint à la Maire de Paris en charge de la transformation de l’espace public, des transports, des mobilités, du code de la rue et de la voirie, M. David BELLIARD (auquel j'avais déjà adressé un courrier), de prendre dans les meilleurs délais des mesures de correction et de réaménagement afin de clarifier et de sécuriser, pour les piétons et pour les cyclistes, le tracé de la piste cyclable du boulevard des Batignolles.
A l'occasion de la discussion de ce vœu, qui n'a finalement pas été adopté, nous avons appris qu'une réflexion commune des 8e et 17e arrondissements sur le réaménagement des espaces verts du terre-plein central et mitoyen était en cours. A suivre attentivement donc.
Proposer une alternative aux tensions sur la billetterie des JOP de Paris 2024
Nous avons aussi débattu du vœu V08 2023 09 de notre collègue Sophie SEGOND "relatif à l'accompagnement des centres de loisirs parisiens et des écoles parisiennes à venir assister à des épreuves lors des JOP 2024".
C'était prévisible : les JOP de Paris 2024 étant un événement à dimension nationale et internationale, son système de billetterie est sous tension, et les modalités d'attribution ainsi que les prix des tickets suscitent des critiques. Ce sujet de la billetterie est complexe. N'oublions pas, par exemple, que les bénéfices réalisés sur les billets les plus chers compensent les déficits générés par les billets les moins chers, une compensation obligatoire selon le Comité d'organisation pour atteindre l'objectif de 1,4 G€ de recettes avec la billetterie, soit ⅓ de son budget global.
En sa qualité de ville hôte, la Ville de Paris bénéficie d'un accès prioritaire à une "billetterie territoriale", afin d'acquérir des billets pour les redistribuer à des publics qu'elle a définis comme "prioritaires", principalement les jeunes Parisiens et les contributeurs actifs à l'événement. Je ne suis pas dans le secret des dieux de l'Hôtel de Ville, mais je présume que la clef de répartition de ces billets de la Ville de Paris est extrêmement contrainte.
Dans ces conditions, j'aurais voulu avoir le temps de rappeler deux principes et de formuler une proposition alternative. Le premier principe, c'est que le contribuable parisien - autrement dit, malheureusement, nos enfants et petits-enfants à travers la dette… - subventionne le moins possible l'achat de billets. Le second principe, c'est que la Ville de Paris se coordonne avec les autres collectivités éligibles à la "billetterie territoriale" - l'État, la Région Île-de-France et la Métropole du Grand Paris - pour ne pas doublonner les publics parisiens bénéficiaires.
Dans ce contexte de billetterie contrainte, qui rend finalement peu probable qu'une majeure partie des billets acquis par la Ville de Paris "soit dédiée à cette action" pour les centres de loisirs parisiens et les écoles parisiennes comme le voulait le dispositif du vœu de notre collègue, ma proposition aurait été une alternative : c'est que la Ville de Paris permette a minima aux écoles parisiennes et aux centres de loisirs parisiens d'être téléspectateurs des épreuves dans de bonnes conditions, à défaut de pouvoir en être spectateurs. Là comme ailleurs, l'événement est parfois plus intéressant et spectaculaire à la télévision que dans le stade. A fortiori pour des enfants, alors que le Premier président de la Cour des comptes a encore récemment émis des points de vigilance sur le dispositif de sécurité des JOP.
Où en est le programme de construction prévu au 25-27 rue de Constantinople ?
J'ai enfin posé une question orale à la Maire du 8e arrondissement sur l'actualité et le calendrier du programme de construction de l'opération au 25-27 rue de Constantinople. En effet, le permis de construire du programme de construction de l'opération des 25-27 rue de Constantinople n'est toujours pas déposé sur le site de la Ville de Paris dédié aux demandes et autorisations d'urbanisme.
Cette opération de construction d'un groupe scolaire de 8 classes, de près de 50 logements sociaux et d'une cuisine de production est programmée depuis bientôt 10 ans. En 2015, la Maire du 8e arrondissement avait elle-même indiqué avoir obtenu des assurances pour l'édification d'un nouveau groupe scolaire avant 2020 et la fin de la précédente mandature. Le concours d'architecture date déjà, quant à lui, de 2018. Et la DASCO a autorisé dans le budget 2023 la somme de 4 951 000 € pour l'opération libellée "Constantinople (8e) - EP 8 classes".
De son côté, la Direction de l'Académie de Paris a confirmé que le Conseil départemental de l'éducation nationale (CDEN) du 6 mars 2023 avait acté des fermetures de classes dès la prochaine rentrée dans les écoles Baudry, Bienfaisance, Monceau et Robert Estienne, pour tenir compte de l'évolution à la baisse de la démographie scolaire à Paris en général et dans le 8e arrondissement en particulier.
J'ai donc demandé à la Maire du 8e arrondissement de confirmer l'actualité du programme de construction de l'opération au 25-27 rue de Constantinople, y compris son "volet scolaire", et, le cas échéant, d'en préciser le calendrier prévisionnel.
Dans sa réponse, Mme d'HAUTESERRE a indiqué que le permis de construire devait être affiché dans les tout prochains jours. L'agence en charge du projet est l'agence DATA Architectes. L'école devrait être livrée au début de l'année 2026. Là aussi, à suivre.
Comments