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  • "Embellir votre quartier - Triangle d'Or" : première contribution, dans l'attente d'une véritable concertation

    Au cours de la réunion publique d'information organisée le 5 mars 2024 par la Mairie du 8e arrondissement et la Mairie de Paris sur la démarche "Embellir votre quartier - Triangle d'Or", un "schéma directeur" avait été présenté. Ce schéma listait et cartographiait des "propositions de projets" qui devaient être arbitrées au cours de la phase de concertation organisée par la Ville de Paris du 5 mars au 15 mai 2024. Dans la perspective de contribuer à flécher au mieux les 5 millions d'euros de crédits budgétaires alloués à cette démarche "Embellir votre quartier - Triangle d'Or", j'avais donc lancé un questionnaire à l'attention des habitants, des professionnels et des usagers du quartier, afin de recueillir leurs observations, leurs positions et leurs suggestions sur les "propositions de projets" du "schéma directeur". Finalement, la consultation en ligne de la Ville de Paris n'est pas une véritable "concertation" à proprement parler sur ces "propositions de projets" de ce "schéma directeur" présenté le 5 mars, mais une simple "boîte à idées", certaines recevables sur le plan politique, financier et technique, d'autres non. C'est regrettable. Je ne manquerai pas de rappeler à la Mairie de Paris qu'annoncer une véritable concertation sur des projets municipaux précis ce n'est pas réaliser une simple consultation ouverte à toutes les idées citoyennes. Lancer un appel aux idées n'est pas s'accorder sur la mise en oeuvre d'un projet. Ce sont deux exercices différents qui, de surcroît, n'ont pas vocation à être menés au même stade de la conception d'un projet. Dans l'attente de pouvoir faire connaître et valoir mes observations, mes positions et mes suggestions - nourries par les réponses à mon questionnaire des habitants, des professionnels et des usagers du quartier - sur les "propositions de projets" du "schéma directeur", je rappelle ici quelques positions de principe préalables concernant la reconquête de l'espace public, la facilitation du cheminement piéton, la végétalisation et le renforcement du cheminement cyclable dans le quartier Triangle d'Or. Premièrement, la Mairie de Paris devrait reconquérir un espace public à l'abandon, en faisant enfin de la propreté la priorité des priorités, en investissant prioritairement dans la maintenance du patrimoine de voirie, en favorisant la mobilité des personnes âgées, des personnes handicapées et des familles, en faisant respecter le Code de la route par la sanction immédiate, en restaurant plus largement le civisme et en préservant l'esthétique du paysage et du patrimoine parisiens. Deuxièmement, un aménagement qui vise à sécuriser le cheminement piéton devrait toujours être prioritaire parmi les aménagements. En cas d'élargissement du trottoir, la Mairie de Paris devrait s'engager formellement à ne pas accorder de nouveaux droits de terrasse et d'étalage (et de contre-terrasse et de contre-étalage). Troisièmement, toute végétalisation devrait être de préférence en pleine terre, plutôt qu'en pot. Le cas échéant, les pots devraient être esthétiques et de qualité, de préférence "jardinière Cribier" ou "bac orangerie", mais pas de "bac en bois", de "bac en métal", de "jardinière pot en roto moulé" ou de "bac Léon séché" (pour en savoir plus, voir la nomenclature dans Le Manifeste pour la beauté de la Ville de Paris). Quatrièmement, les contresens cyclables ne devraient être aménagés que dans les rues suffisamment larges, de sorte que les automobilistes et les cyclistes puissent se croiser sans l'appréhension d'une mise en danger. Le renforcement du cheminement cyclable impliquerait aussi, logiquement, davantage d'accroches pour les vélos.

  • "Réenchanter les Champs-Élysées" : la Maire de Paris doit maintenant élargir les bénéficiaires du projet et limiter le financement municipal

    Le Comité Champs-Élysées a dévoilé et remis à la Ville de Paris le 27 mai les 152 propositions de l'étude de 1 800 pages pour "Réenchanter les Champs-Élysées" qu'il avait initiée et financée, à hauteur de 5 millions d'euros. Tout en reconnaissant qu'un réaménagement de "la plus belle avenue du monde" puisse être justifié 30 ans après celui de 1992-1994, je pointe les objectifs contradictoires du projet, juge que les propositions sont de qualité très inégale, demande à la Maire de Paris d'élargir les bénéficiaires du projet mais d'en limiter le financement municipal, et interpelle Mme HIDALGO sur sa préférence touristique marquée. Sommaire Rappel du calendrier prévisionnel et des principaux enjeux Des objectifs contradictoires Des propositions de qualité très inégale Des habitants plus bénéficiaires et des Parisiens moins contributeurs Une préférence touristique marquée qui interpelle Les 152 propositions de l'étude "Réenchanter les Champs-Élysées" présentée par le Comité Champs-Élysées. Les visuels ci-dessus sont extraits de l'étude "Réenchanter les Champs-Élysées" présentée par le Comité Champs-Élysées et ont été principalement réalisés par l'agence d'architecture, d’architecture intérieure et d’urbanisme PCA-STREAM. Rappel du calendrier prévisionnel et des principaux enjeux L'avenue des Champs-Élysées a déjà fait l'objet, avant les Jeux Olympiques et Paralympiques (JOP) de Paris 2024, d'un "embellissement" d'un montant de 30 millions d'euros financé par la Ville de Paris. Elle devrait bientôt faire l'objet d'un "réaménagement global", après les JOP, lorsque la Ville de Paris, la Préfecture de police de Paris et l'Etat auront décidé de la suite à donner à tout ou partie des 152 propositions de l'étude "Réenchanter les Champs-Élysées", puis que les études opérationnelle et réglementaire (étude d'impact, concertation) auront été menées. Parmi les enjeux de cette future décision de la puissance publique figurent notamment le champ géographique du projet et la répartition de la charge de son financement, estimé à environ 250 millions d'euros. Je serai aussi particulièrement vigilante à ce que le "réaménagement global" envisagé respecte scrupuleusement la vocation historique et patrimoniale, ainsi que la circulation giratoire, de tous les secteurs des Champs-Élysées, depuis la place de l'Étoile jusqu'à la place de la Concorde, en passant par l'avenue haute, l'avenue basse et les jardins. Des objectifs contradictoires Je veux d'abord pointer les objectifs contradictoires du projet. D'un côté, le Comité Champs-Élysées affirme vouloir retrouver le caractère "populaire" de l'avenue des Champs-Élysées pour la "redonner" aux Parisiens et aux Franciliens. De l'autre, l'association centenaire assume agir "en faveur du développement, de la promotion et de la notoriété internationale de l'avenue". Elle se réjouit qu'un "réenchantement" de l'avenue puisse accélérer sa fréquentation touristique internationale et la montée en gamme de l'offre commerciale amorcée ces dernières années, avec une multiplication des ouvertures d'enseignes au profit des grands groupes de luxe (LVMH, Dior, Yves Saint Laurent, Cartier, etc.). Si les causes sont multiples, l'effet d'éviction est évident sur certains types de commerces plus populaires mais moins rentables. Après la fermeture à venir ce 13 juin de l'UGC Normandie, il ne restera par exemple qu'un cinéma sur l'avenue des Champs-Élysées, le cinéma Publicis. Fin 2023, le Gaumont Marignan avait déjà fermé ses portes, précédé par l’UGC George V en 2020 et par le Gaumont Ambassade en 2016. La plus belle avenue du monde a perdu plus de vingt écrans en moins de dix ans. Des propositions de qualité très inégale Il y a décidément à boire et à manger parmi les 152 propositions du Comité Champs-Élysées ! Certaines propositions sont intéressantes. Ainsi de la n° 4, "faciliter la traversée de l'avenue par un meilleur positionnement et l'élargissement des passages piétons de 5 à 6 mètres" ; de la n° 28, "installer de manière urgente un réseau de sanitaires gratuits" ; de la n° 60, "recréer un marché de Noël de qualité (sur le modèle de Strasbourg)" ; ou encore de la n° 85, "augmenter de 120% les surfaces de sols perméables". Plus généralement, la plupart des propositions visant à valoriser les jardins des Champs-Elysées vont dans le bon sens. D'autres propositions sont inadaptées, notamment au regard des besoins et des attentes des habitants du 8e arrondissement. Ainsi de la n° 8, "créer un marché bihebdomadaire alimentaire de proximité", alors que le secteur compte peu d'habitants et que le marché de la Madeleine se trouve déjà en grande difficulté ; de la n° 44, "sonoriser l'avenue de manière permanente", laquelle pourrait ouvrir la boîte de Pandore des ambiances musicales commerciales sur l'axe ; de la n° 55, "créer de grands événements gratuits et fédérateurs place de la Concorde", alors que tout réaménagement de la place doit, au contraire, être strictement encadré en termes d'occupations événementielles, commerciales ou non ; de la n° 139, "inciter aux livraisons entre 2 heures et 6 heures du matin", les habitants du quartier subissant déjà les nombreuses nuisances sonores générées par les établissements de nuit ; ou encore de la n° 140, "inciter aux livraisons par l'arrière des magasins", ce qui reviendrait à faire peser sur les habitants du quartier de nouvelles externalités négatives liées aux activités de l'avenue. D'autres propositions relèvent encore d'une volonté de micro-management intrusif, empiétant sur les prérogatives de la Ville de Paris et de la Préfecture de police de Paris, pourtant décideurs en dernier ressort, avec l'Etat. Ainsi de la n° 66, "veiller à ce que les véhicules de police du commissariat du 8e arrondissement et de la surveillance de l'Elysée soient correctement garés" ; ou de la n° 98, "modifier les limites de gestion au sein des services de la Ville de Paris entre la DEVE et la DVD à la suite de l'agrandissement des surfaces de pelouse des jardins". FOCUS / Concernant la réduction de 12 à 8 voies de la largeur de la chaussée du rond-point de l'Etoile, pour permettre l'élargissement de l'anneau central piéton, je veux faire valoir plusieurs points. Je rappelle d'abord la nécessité impérieuse de disposer d'une étude d'impact sur les reports de circulation et le rallongement des temps de parcours pouvant résulter de la réduction de 12 à 8 voies de la largeur de la chaussée du rond-point de l'Etoile. Je demande ensuite une nouvelle fois - comme je le fais régulièrement depuis la défense en Conseil de Paris d'un vœu dédié en 2016 - la réouverture du tunnel de l'Etoile à la circulation générale. Autrefois très utile pour les habitants du 8e et du quartier, mais fermé à la circulation générale depuis 2015, le tunnel de l'Etoile est aujourd'hui sous-exploité. Quoique réservé aux cyclistes, la plupart d'entre eux considèrent son infrastructure trop anxiogène. Il doit faire l'objet d'une rénovation légère avant les JOP de Paris 2024. Une fois cette rénovation achevée, il faudra remettre le tunnel aux normes pour le rouvrir à la circulation générale. Des habitants plus bénéficiaires et des Parisiens moins contributeurs Je demande ensuite à la Maire de Paris d'élargir les bénéficiaires du projet aux habitants du quartier et d'en limiter le financement municipal pour les contribuables parisiens. Depuis l'origine du projet, considérant qu'en l'état sa finalité est principalement commerciale et touristique, profitant d'abord à l'avenue et aux touristes, plutôt qu'au quartier et aux habitants, je me mobilise de longue date pour que son contenu soit élargi aux habitants du quartier et pour que son financement - environ 250 millions d'euros - soit partagé entre les enseignes de l'avenue des Champs-Élysées, les sociétés foncières et la Ville de Paris. La Ville de Paris n'a pas vocation à "réenchanter" les Champs-Élysées aux frais des contribuables parisiens et dans l'intérêt premier des acteurs privés de l'avenue. Elle n'a pas vocation à être le principal financeur de la stratégie de montée en gamme d'une artère qui se dédie manifestement au tourisme de luxe. Je plaide notamment pour inclure dans le projet les rues adjacentes du Colisée, La Boétie, de Berri, de Ponthieu, Washington, Balzac, Lord Byron et Chateaubriand. Le projet présenté par le Comité Champs-Élysées exclut les habitants du quartier, lesquels peuvent légitimement éprouver, une fois de plus, le sentiment de vivre dans l'arrière-cour délaissée de la plus belle avenue du monde, avec notamment des problèmes de troubles à l'ordre public. Il est encore temps pour la Ville de Paris d'éviter que la concertation n'apparaisse rétrospectivement comme un simulacre, un énième "civic washing" emblématique du "faites ce que je dis, pas ce que je fais" municipal. Je m'interroge aussi sur l'équilibre du partenariat entre la Mairie de Paris, les 180 adhérents du Comité Champs-Élysées et les 18 autres partenaires du projet. Un partenariat public-privé, c'est lorsque le public fait appel au privé pour financer un projet contribuant au service public. Ici, c'est le contraire de l'esprit d'un partenariat public-privé : c'est le contribuable qui finance les besoins préalablement diagnostiqués et exprimés par des intérêts particuliers. Dès lors, c'est plutôt un lobbying efficace du privé sur le public... De deux choses l’une : soit la Ville n’avait pas d’idées pour réaménager les Champs-Élysées, soit elle n’avait pas d’équipe à dédier à un tel réaménagement. En tout état de cause, cette externalisation durable, sur plusieurs années, des études et de la conception d'un projet à des acteurs privés soulève des questions dans une collectivité qui compte déjà plus de 50 000 agents. Une préférence touristique marquée qui interpelle J'interpelle plus largement la Maire de Paris sur une préférence touristique marquée de la Ville. Lorsque leurs intérêts sont en conflit sur une politique municipale existante ou en projet, trop d'arbitrages sont en effet rendus en faveur des touristes et aux dépens des habitants. Pendant que les loyers ont été encadrés, Airbnb a ainsi pu se développer sans régulation jusqu'à faire de la capitale son premier marché mondial, asséchant l'offre et renchérissant les prix. La création de la zone à trafic limité (ZTL) Paris Centre va accentuer la touristification de l'économie et de l'habitat des arrondissements du centre de Paris, avec nombre d'externalités négatives pour la vie locale et quotidienne des habitants et des commerçants de proximité. Dernier exemple en date : Mme HIDALGO a invoqué les JO pour étendre jusqu'à minuit les horaires d'ouverture des terrasses estivales, contre la volonté des associations de riverains. Il en va de même dans le domaine de la fiscalité locale. Afin de renflouer les caisses de la Ville, alors que la dette a plus que doublé et que les dépenses continuent d'augmenter, la Maire a progressivement renié une à une les promesses de la candidate, augmentant les droits de mutation, les tarifs des services municipaux, ceux du stationnement ou encore la taxe foncière. Seule la taxe de séjour acquittée par les touristes reste relativement basse à Paris, en comparaison avec d'autres capitales touristiques. Or, cette taxe a précisément vocation à ne pas faire supporter aux seuls contribuables parisiens les frais divers liés à l'activité touristique du territoire.

  • Point de vue | Un plongeon qui valait 1,4 milliard. Se baigner dans la Seine : le pari précipité, coûteux et fragile d'Anne Hidalgo

    Dans ce "point de vue", je montre que la Maire de Paris a précipité son pari d'une Seine baignable, ce qui l'a rendu exorbitant et incertain. La Maire de Paris a annoncé qu'elle effectuerait son "grand plongeon" dans la Seine le 23 juin , affichant ainsi sa volonté de mettre un terme à cent ans d'interdiction de la baignade dans la capitale et de tenir une promesse faite par son prédécesseur Jacques Chirac. Ce sera toutefois au petit bonheur la chance. Car les progrès restent fragiles en dépit des investissements réalisés . Mme Hidalgo aurait-elle confondu vitesse et précipitation pour tenir un agenda politique personnel ? Le sens de l’histoire urbaine Se baigner à nouveau dans la Seine devait de toute façon advenir, moyennant une dizaine d'années de décalage . Cela va dans le sens de l'histoire urbaine. Depuis une trentaine d'années, la plupart des villes fluviales se réapproprient leur fleuve et valorisent ses berges. Elles se montrent soucieuses du maintien d'espaces naturels et d'amélioration du cadre de vie, dans la perspective d'une ville re-développée de façon plus durable et plus vivable, mieux adaptée au réchauffement climatique et plus agréable au quotidien. Ces villes remettent le fleuve en leur cœur et rendent à nouveau ses berges accessibles. Elles les reconvertissent, leur redonnent une fonction urbaine, les remettent en valeur, les redynamisent. Il s'agit le plus souvent de rétablir une relation au fleuve qui fut à l'origine du développement économique et du patrimoine identitaire de la ville. La démarche de la baignade vise enfin à se mettre en conformité avec les directives européennes sur la qualité des eaux. Ainsi la baignade urbaine est-elle déjà une réalité à Berlin (Sprée), Copenhague (bras de la mer Baltique), Oslo (Akerselva), Vienne (Danube) ou Zurich (Limmat) . A Paris, elle est encore limitée au bassin de La Villette. Mais l'évolution est enclenchée. Ce n'est qu'une question de temps. Mme Hidalgo n'avait politiquement plus ce temps. Elle a donc voulu profiter des JOP pour inaugurer la baignade dans le fleuve et annoncer trois sites de baignade dès l'été 2025 - Bercy, Bras Marie, Bras de Grenelle. Un coût qui n’a pas de prix Pour tenir ce calendrier, un "plan baignade" a donc été lancé dès 2020 . Des travaux d'assainissement de la Seine ont été réalisés par l'État et les collectivités locales pour retenir les eaux "indésirables", afin d'améliorer la qualité microbiologique de la Seine et sa baignabilité. Pour un montant cumulé de 1,4 milliard d'euros , un nouveau collecteur d'eaux usées relie désormais Athis-Mons et Valenton, une station de dépollution des eaux de pluie a été créée à Champigny-sur-Marne, 20 000 logements ou bâtiments val-de-marnais ainsi que 255 péniches parisiennes ont été raccordés au réseau sanitaire, le nouveau réservoir grand format parisien d'Austerlitz vient d'être inauguré début mai. Si le coût des travaux est largement justifié par l'importance des besoins d'assainissement, tenir des délais aussi serrés a entraîné des surcoûts. Si l'urgence n'avait pas de prix aux yeux de Mme Hidalgo, elle a eu un coût pour le portefeuille des contribuables . Précipitations et précipitation Pour autant, en dépit de ces investissements, la baignabilité de la Seine est loin d'être garantie. La qualité des eaux de la Seine reste tributaire des aléas météos . Les fortes pluies et les gros orages finissent en effet par saturer le système d'assainissement, ce qui provoque des rejets d'eaux usées dans le fleuve. A l'été 2023, deux annulations de compétitions sportives dans la Seine ont inquiété. A telle enseigne que la Grande-Bretagne a décidé de vacciner ses athlètes qui nageront dans le fleuve. Cet été, des orages durables pourraient donc contraindre les organisateurs à tout simplement annuler les épreuves. Il existe pourtant une autre façon efficace de retenir les eaux indésirables. C'est de mener une politique volontaire et complémentaire de "désimperméabilisation" des sols et de facilitation de l'infiltration des eaux de pluie au niveau de la parcelle, seule méthode pour une gestion véritablement durable de l'eau qui réduise les risques d'inondation. Toutefois, depuis 2014, Mme Hidalgo a largement bétonné et minéralisé la capitale. Surtout, cette politique de désimperméabilisation prend du temps, ce qui était peu compatible avec l'agenda politico-olympique d'une Maire de Paris abordant le dernier tiers de son mandat. Ainsi a-t-elle finalement précipité son plongeon, le rendant coûteux et fragile. En un mot, insensé...

  • La Chambre régionale des comptes d'Île-de-France publie son rapport critique sur la politique des mobilités de la Ville de Paris

    La Chambre régionale des comptes d'Île-de-France (CRC IDF) a publié fin 2023 un rapport d'observations sur la politique parisienne des mobilités menée par la Ville de Paris depuis le début de la première mandature de Mme HIDALGO jusqu'à la fin de l'année 2022. Dans ce rapport nuancé de 92 pages, la juridiction administrative financière salue " des réalisations indéniables depuis 2015 ". Mais elle pointe aussi les limites à la politique municipale des mobilités : le morcellement des politiques de transport à l'échelle métropolitaine, l'absence d'un Plan local de mobilité (PLM) depuis 2021, l'insuffisante maintenance du patrimoine de voirie, ou encore la baisse des recettes de stationnement , ce qui interroge d'ailleurs sur la soutenabilité financière à moyen terme de cette politique coûteuse. Sommaire Des réalisations indéniables Des limites évidentes Trois priorités pour le futur PLM : liberté, sécurité et environnement Des réalisations indéniables " Dans la mise en oeuvre de sa politique de mobilités, la Ville de Paris peut se prévaloir de réalisations indéniables depuis 2015 ", introduit la CRC IDF . Elle inscrit à l'actif municipal la diminution de l'usage de la voiture, l'appui à la circulation piétonne ou encore l'augmentation de l'usage du vélo, avec l'extension du réseau de pistes cyclables et la création de places de stationnement dédiées. Cet essor du vélo doit encore être confirmé car les objectifs initiaux pour sa part modale n'ont pas été atteints, ce qui expliquerait du reste la préférence de la Mairie de Paris pour communiquer sur les kilomètres de pistes cyclables créés plutôt que sur leur fréquentation... La Chambre régionale des comptes rappelle par ailleurs que les conflits d'usage, difficiles à réguler, ont finalement abouti à l'interdiction de certaines nouvelles pratiques de mobilité , à l'instar des 38 000 trottinettes en libre-service qui circulaient en 2022 sur l'espace public parisien, finalement retirées à l'été 2023 après l'organisation d'une votation au printemps . Des limites évidentes Mais la politique municipale des mobilités trouve des limites. Les premières résident " dans le morcellement, à l’échelle métropolitaine, des politiques de transport et d’urbanisme " . Les acteurs publics sont en effet nombreux : Ville de Paris, Préfecture de police de Paris, Métropole du Grand Paris, Région Île-de-France, sans oublier l'autorité organisatrice des mobilités, le syndicat "Île-de-France Mobilités", ainsi que le syndicat Vélib'Métropole. Les intérêts et les orientations de ces acteurs divergent inévitablement, jusqu'à parfois s'opposer sur des dossiers pourtant prioritaires. Florilège... La Ville de Paris prétend par exemple décider seule, envers et contre tous, sans la moindre concertation de ses voisins, de l'avenir des accès, des usages et de la limitation de la vitesse autorisée sur le boulevard périphérique, pourtant emprunté par une majorité de Franciliens, et non de Parisiens. Elle se "chamaille" toujours avec l'Etat et la Préfecture de police de Paris sur le périmètre et les modalités concrètes de mise en oeuvre du projet de zone à trafic limité (ZTL) dans le centre de Paris. A contrario , la Métropole du Grand Paris étant désormais seule compétente en matière de lutte contre la pollution de l'air, la décision du report de la prochaine étape de la zone à faible émission (ZFE) a complètement échappé à Mme HIDALGO. " La lisibilité et la prévisibilité de la politique de la Ville de Paris en la matière [des politiques de mobilités] s’en trouvent nécessairement affectées , pour elle-même comme pour l’ensemble des parties prenantes des politiques de mobilités, qui sur le territoire parisien, relèvent de nombreuses autorités, dont la région Île-de-France, la métropole du Grand Paris et la préfecture de police de Paris. " (page 13 du rapport de la CRC-IDF ). La politique municipale des mobilités trouve aussi ses limites dans l'absence d'un Plan local de mobilité (PLM) depuis 2021 . C'est pourtant une obligation prévue par l'article L1214-1 du Code des transports . Certes, le Conseil de Paris du 8 juin 2023 a relancé l'élaboration d'un PLM pour formuler et expliciter les grandes orientations de la politique municipale dans ce domaine. Et les élus parisiens ont arrêté le 8 février 2024 un projet de plan local de mobilité qui propose une trajectoire pour contribuer à la diminution des émissions de gaz à effet de serre liées au déplacement sur le territoire de la ville. " Le plan de mobilité détermine les principes régissant l'organisation de la mobilité des personnes et du transport des marchandises, la circulation et le stationnement dans le ressort territorial de l'autorité organisatrice de la mobilité . Il est élaboré par cette dernière en tenant compte de la diversité des composantes du territoire ainsi que des besoins de la population, en lien avec les collectivités territoriales limitrophes. Le plan de mobilité vise à contribuer à la diminution des émissions de gaz à effet de serre liées au secteur des transports, selon une trajectoire cohérente avec les engagements de la France en matière de lutte contre le changement climatique, à la lutte contre la pollution de l'air et la pollution sonore ainsi qu'à la préservation de la biodiversité. " ( Article L1214-1 du Code des transports ) Le problème, c'est que, dans l'attente de son adoption définitive, des décisions structurantes pour la mobilité en termes d'orientations et d'aménagements - la ZTL dans Paris Centre , l'avenir du périphérique post Jeux Olympiques , le réaménagement de la place de la Concorde , etc. - pourraient encore être prises, sans que la bonne cohérence de l'ensemble soit assurée à l'échelle locale, notamment pour la circulation des véhicules de sécurité et de secours. " La Ville de Paris indique avoir démarré en 2021 le processus d’élaboration ou de révision de son PDM/PLM, ce qui signifie qu’elle ne dispose pas de document cadre actualisé alors qu’elle développe une politique locale de mobilités, à l’image de la zone à trafic apaisé dans le centre de Paris. On peut ainsi s’étonner qu’une telle zone puisse être mise en place à l’horizon 2024 (initialement 2022) en l’absence d’un plan local de mobilité actualisé, a fortiori quand le code des transports prévoit une procédure de participation du public préalablement à l’adoption de ce plan. " (page 13 du rapport de la CRC-IDF ). La Ville de Paris navigue donc à vue sur sa politique des mobilités depuis quatre ans . L'absence de PLM est d'autant plus problématique que s'y ajoute trop souvent l'absence d'études d'impact publiques sur les reports de circulation, le rallongement des temps de parcours et le déplacement des pollutions atmosphérique et sonore, ce qui explique une mobilité toujours plus contrainte, chaotique et accidentogène. Le nouveau plan de circulation du quartier Europe illustre de façon emblématique cette politique de navigation à vue de la Ville de Paris . Le plan de circulation a fait l'objet de nombreuses modifications dans le cadre de la démarche municipale "Embellir votre quartier" lancée en 2021, avec une "vélorue" rue d'Amsterdam, une piste cyclable rue de Londres, deux "rues aux écoles" rue de Florence et rue de Moscou, une mise en voie unique rue de Saint-Pétersbourg, la végétalisation des rues de Clapeyron et de Turin, divers aménagements sur la place de Dublin et à la sortie du métro Liège, ainsi que les déviations de plusieurs lignes de bus. Pour les habitants, les aménagements réalisés se traduisent par un véritable "gymkhana" et de très nombreux embouteillages qui vont jusqu'à figer la circulation, y compris celle des véhicules des services de secours et de sécurité, tout particulièrement sur la place de l'Europe et dans le secteur de la rue de Liège. Même le "célèbre" chroniqueur de l'émission "C dans l'air" sur France 5, Patrick COHEN, a rendu compte de certains aménagements aberrants réalisés dans le quartier en évoquant des riverains, ceux de la rue d'Amsterdam, qui découvrent du jour au lendemain que leurs lignes de bus ont été supprimées ! La politique municipale des mobilités trouve également une limite dans le fait que " les investissements nouveaux se font au détriment de la maintenance du patrimoine de voirie " (page 77) selon les magistrats de la Chambre régionale des comptes . Autrement dit, la Ville déshabille Pierre pour habiller Jacques, aux dépends de l'entretien du patrimoine de voirie. Cette voirie est pourtant un précieux actif du patrimoine commun des Parisiens qui mérite d'être entretenu. Or, les crédits budgétaires dédiés à la maintenance et à la rénovation de la voirie ont significativement baissé ces dernières années, avec encore une chute de -39% entre 2021 et 2022. Aujourd'hui, ils sont très insuffisants au regard des besoins. La Maire de Paris préfère manifestement financer son héritage (démarche "Embellir votre quartier", aménagement des places et des portes, etc.) plutôt que le quotidien des Parisiens. C'est un arbitrage de court terme, comme le rappellent les auteurs : " le report de dépenses de grosses réparations, dont le coût peut être fortement majoré si les couches de structure de la chaussée continuent de se dégrader, peut avoir d’importantes conséquences budgétaires " (page 77). C'est précisément parce je considérais que ce n'était pas une priorité budgétaire dans l'arrondissement que je m'étais opposée à l'aménagement à finalité commerciale de la rue du Faubourg Saint-Honoré, un nouvel investissement peu justifié au regard des nombreux besoins non satisfaits, ailleurs, dans l'arrondissement. La politique municipale des mobilités trouve enfin une limite, selon la Chambre régionale des comptes, dans l'une de ses externalités négatives pour le budget de la Ville : la baisse des recettes de stationnement résultant de la suppression de la moitié des 120 000 places de stationnement de surface . Ces recettes de stationnement représentaient l'essentiel des recettes de la fonction "transports" de la Ville de Paris. Leur baisse motiverait-elle les hausses brutales et considérables de tous les tarifs de stationnement - pour les visiteurs, pour les deux-roues motorisés et bien sûr bientôt pour les "SUV" ? Quoi qu'il en soit, cette baisse interroge sur la soutenabilité financière à moyen terme d'une politique des mobilités coûteuse, dont le rapport des dépenses et des recettes est de plus en plus déséquilibré. Plus largement, elle interroge une nouvelle fois sur la gestion financière municipale et les voies et les moyens de compenser un déficit chronique qui s'aggrave, par l'envolée de la dette et / ou la hausse des impôts. Trois priorités pour le futur PLM : liberté, sécurité et environnement Dans ce contexte, j'ai la conviction que ce PLM attendu doit être élaboré autour de trois valeurs comme autant d'axes prioritaires : la liberté des déplacements, la sécurité des piétons et l'amélioration de l'environnement atmosphérique et sonore . Dans cette perspective, la liberté des déplacements doit être garantie avec des plans de circulation élaborés à partir des besoins quotidiens des Parisiens , sans oublier les Franciliens qui viennent et travaillent à Paris. Le PLM devra être compatible avec le Plan des mobilités en Île-de-France (ex Plan de déplacements urbains d'Île-de-France, PDUIF). Le "mix mobilités" devra optimiser la "coexistence pacifique" entre les différents modes de transport, en garantissant un maximum de fluidité pour un maximum d'entre eux. La voiture ne devra plus être appréhendée sous le seul angle étroit de sa place en ville, sans tenir compte de ses apports sociaux et sociétaux pour répondre aux besoins des ménages, à commencer par ceux des familles. Pour répondre à la division par deux des 120 000 places de stationnement de surface à l'horizon 2026, la Ville de Paris devra aussi travailler à faire rapidement aligner les tarifs du stationnement en sous-sol (environ 200 euros mensuels) sur ceux du stationnement de surface (environ 40 euros mensuels), de sorte que le premier devienne une alternative crédible au second. Pour améliorer leur sécurité, la priorité doit être donnée aux piétons en toute circonstance . Les trottoirs devront être sanctuarisés. La police municipale devra être mobilisée sur cette mission essentielle qui est de discipliner les usages de mobilité sur l'espace public. Le PLM devra donc être l'occasion de consolider les différents plans sectoriels récemment adoptés par la Ville ("Plan piéton", "Plan vélo", etc.) et de renforcer la force juridique des dispositions du "Code de la rue" adopté par le Conseil de Paris le 6 juillet 2023, aujourd'hui une simple "charte de bonne conduite", qui reste largement au milieu du gué, faute de volonté politique pour renforcer la police municipale et donner la priorité aux sanctions pour faire respecter le Code de la route. Enfin, la lutte contre la pollution et le bruit doit être accélérée pour améliorer l'environnement atmosphérique et sonore . Nous voulons tous que les politiques de la mobilité soient "durables", en poursuivant notamment des objectifs de qualité de l'air et de santé publique, tant le trafic routier est responsable de nombreux problèmes de santé, chez les adultes et chez les enfants - allergies, gênes respiratoires, problèmes cardiovasculaires, cancers, etc. La réduction de la pollution atmosphérique et des nuisances sonores est un enjeu décisif de santé publique et de qualité de vie à Paris, l’une des capitales les plus denses au monde. Dans cette perspective, l'accélération - en l'accompagnant plus et mieux - de l'électrification des flottes de véhicules professionnels et particuliers apparaît comme le levier optimal pour décarboner la mobilité. Il faut aussi améliorer et sécuriser dans les meilleurs délais le réseau des pistes cyclables, comme je le plaide de longue date par exemple dans le 8e arrondissement pour les pistes de la rue de la Pépinière et du boulevard des Batignolles .

  • Pétition​ | Rendre le 8e arrondissement plus accueillant pour les propriétaires de chiens et plus sûr et tranquille pour les autres usagers

    Aujourd'hui, la situation des chiens dans les espaces verts du 8e arrondissement n'est satisfaisante pour personne, ni pour les propriétaires de chiens, ni pour les autres usagers. Certains propriétaires de chiens se plaignent que plusieurs espaces verts du 8e ne soient pas accessibles aux chiens tenus en laisse et qu'aucun espace ne soit dédié aux chiens dans l'arrondissement. Au contraire, certains usagers se plaignent que des chiens troublent leur tranquillité et qu'ils ne soient pas toujours tenus en laisse, gambadant alors librement sur les pelouses. A l'automne 2023, j'avais pris l'initiative d'un questionnaire pour mieux connaître les besoins et les attentes des propriétaires de chiens du 8e arrondissement. Plusieurs centaines d'entre eux ont répondu aux questions. Afin que l'arrondissement soit un territoire plus accueillant pour les propriétaires de chiens, tout en améliorant la tranquillité et la sécurité des autres usagers, les répondants se sont très majoritairement exprimés en faveur de l'aménagement d'un espace canin dans l'arrondissement. Ils demandent aussi que plus de parcs, jardins, squares et espaces verts du 8e arrondissement soient accessibles aux chiens tenus en laisse. C'est pourquoi j'ai lancé une pétition pour demander à la Maire de Paris de rendre le 8e arrondissement plus accueillant pour les propriétaires de chiens et plus sûr et tranquille pour les autres usagers : en créant un espace canin dans le 8e arrondissement, clôturé, spacieux et équipé de jeux, en rendant plus de parcs, jardins, squares et espaces verts du 8e arrondissement accessibles aux chiens tenus en laisse. Sommaire : mieux prévenir certains conflits la réglementation en vigueur les espaces canins Mieux prévenir certains conflits Cette demande apparaît légitime compte tenu du bien-être que le chien procure à son maître citadin, ainsi que du lien social qu'il permet de tisser entre différentes populations de propriétaires, a fortiori dans une grande ville parfois génératrice de solitude. La création d'un espace canin contribuerait à clarifier l'application du cadre réglementaire et à prévenir certains conflits survenant parfois, dans les espaces verts, entre les propriétaires de chiens et les autres usagers. Un espace canin clôturé sera en effet le seul espace où les propriétaires de chiens pourront, sous certaines conditions strictes, laisser leur animal gambader sans laisse. En contrepartie de cette possibilité, la non-tenue en laisse des chiens sera plus fermement sanctionnée ailleurs dans les espaces verts. A la question du choix du lieu pour l'aménagement d'un espace canin dédié, les répondants à mon questionnaire ont exprimé, à titre indicatif, une préférence pour le parc Monceau, le jardin de la Mairie du 8e arrondissement et les jardins des Champs-Elysées. La réglementation en vigueur Le premier alinéa de l'article 11 "Accès des animaux de compagnie" de la Réglementation générale des parcs, jardins et espaces verts de la Ville de Paris dispose que "l’accès des animaux de compagnie tenus en laisse est autorisé au sein des jardins ne comportant pas d’aires de jeux pour enfants et dans certains parcs signalés comme tels. Dans ces sites, leur présence et leur circulation sont autorisées dans les allées et interdites sur les pelouses et dans les massifs végétalisés". Pour motiver la tenue en laisse des chiens, la Ville de Paris invoque principalement la sécurité de l'animal et des personnes à proximité : passants, enfants, cyclistes, etc. Pour l'interdiction des pelouses et des massifs végétalisés, elle allègue la limitation de l'impact sur la biodiversité et la protection de la faune et de la flore sauvage. Dans le 8e arrondissement, les espaces verts accessibles aux chiens tenus en laisse sont les suivants - au nombre de six : Parc Monceau, Promenade du Cours Albert 1er, Promenade du Cours la Reine, Jardin des Champs-Elysées, Jardin des abords du Petit Palais et Jardin de la Mairie du 8e. A contrario, ne sont pas accessibles les espaces verts suivants - au nombre de quatre : Square de Berlin, Square Marcel-Pagnol, Square Louis XVI, Square de l'Hôtel Salomon Rothschild. Les espaces canins Le deuxième alinéa de l'article 11 de la Réglementation générale des parcs, jardins et espaces verts de la Ville de Paris dispose que "l’accès des chiens est également autorisé dans les espaces canins potentiellement ouverts dans les parcs et jardins, sous la responsabilité de leur propriétaire". Dans le cadre de la mise en œuvre de la stratégie "Animaux en ville", adoptée par le Conseil de Paris des 14, 15 et 16 novembre 2018, la ville a en effet décidé de créer des espaces canins sur son territoire. Ces espaces canins ont été conçus afin de permettre aux propriétaires de chien de promener leur animal sans laisse, "courir en toute liberté et exprimer ses comportements naturels dans le respect de ses congénères et des autres utilisateurs". Ces espaces canins sont constitués de divers équipements, à savoir une clôture sur 1 mètre de hauteur avec un sas d’entrée, un panneau d’affichage présentant les règles à respecter dans l’espace canin, des bancs et des poubelles. D’autres équipements peuvent être installés selon les sites en fonction des faisabilités techniques : piquets pour chiens, jeu d’agilité, fontaine, etc. Lorsque l’espace canin est situé dans un espace vert de la Ville de Paris, il reste obligatoirement accessible au public aux heures d’ouverture de celui-ci. L’utilisation de ces espaces canins nécessite le respect de certaines règles, définies dans la Charte d'usages des espaces canins à Paris, afin de garantir une bonne cohabitation entre tous les usagers de l’espace public et des espaces verts. A date, 17 espaces canins sont ouverts au public à Paris, principalement dans les parcs et jardins parisiens. Le 8e arrondissement n'en compte aucun.

  • Point de vue | Grève des ordures à Paris : stop aux maîtres-chanteurs !

    Dans ce "point de vue", je déplore que le chantage au conflit social soit devenu une nouvelle discipline olympique et appelle la maire de Paris à mettre en place des solutions de court, moyen et long termes. La honte ! En mars 2023, les trottoirs et les chaussées de la capitale ont été jonchés pendant des semaines de centaines de tonnes d'ordures ménagères et de poubelles éventrées. Cette situation porta atteinte à la salubrité publique, créa un risque d'épidémie et d'incendie, et dégrada l’image de Paris. Le tout avec la complicité de Mme Hidalgo qui avait préféré soutenir la grève contre la réforme des retraites du Président Macron plutôt que de rendre à ses mandants le service public qui leur est dû. Aujourd'hui, les syndicats des services municipaux qui assurent la collecte des ordures ménagères multiplient à nouveau les préavis de grève avant et pendant les Jeux Olympiques et Paralympiques (JOP) de Paris. Plus largement, le chantage au conflit social devient discipline olympique dans tous les secteurs. Abus du droit de grève La collecte des ordures ménagères est pourtant un service public. L'une des limites au droit de grève est précisément la continuité du service public, principe de valeur constitutionnelle fondé sur la nécessité de satisfaire en permanence certains besoins d'intérêt général. Ainsi de nombreux agents publics ne disposent pas du droit de grève (militaires, magistrats, etc.) ou ne disposent que d'un droit de grève limité par le service minimum (contrôleurs aériens, personnel hospitalier, etc.). Parce qu'un droit doit toujours être exercé de façon proportionnée par rapport aux objectifs de sa création et aux droits des tiers, le droit de grève n'a jamais été illimité. La liberté d'aller et venir, la liberté d'accès aux services publics, la liberté du commerce, la liberté du travail, le droit de mener une vie familiale normale, sont des libertés tout aussi fondamentales et des principes à valeur tout aussi constitutionnelle que le droit de grève. A l'approche des JOP, l'abus du droit de grève et de la menace de la grève est ainsi manifeste. Un compromis originel bancal A Paris, pour des raisons historiques, un compromis politique remontant au premier maire de Paris élu - Jacques Chirac - pour éviter la reproduction de la grève massive de la CGT de 1977, l'organisation de la collecte des ordures ménagères a été subdivisée et diffère suivant les arrondissements. Les services municipaux assurent la collecte en régie dans la moitié des arrondissements de Paris (2e, 5e, 6e, 8e, 9e, 12e, 14e, 16e, 17e, 20e) et des prestataires privés assurent la collecte en délégataires du service public dans l'autre moitié (1er, 3e, 4e, 7e, 10e, 11e, 13e, 15e, 18e, 19e). Cette organisation baroque génère une inégalité des Parisiens face à la grève, dans une ville la cinquième plus dense au monde déjà très exposée aux enjeux sanitaires. Dans le 8e arrondissement, une situation de grève pendant les JOP serait ainsi très dommageable alors que celui-ci accueillera des épreuves sur les sites et les abords de la place de la Concorde, du Grand Palais et du pont Alexandre III. Courage politique Des solutions existent afin de mettre définitivement Paris à l'abri du chantage à la grève des ordures et de restaurer un peu de souveraineté municipale face aux intimidations corporatistes. Bien sûr, elles exigent du courage politique. L'actuelle maire de Paris pourrait répondre aux besoins de court terme. Son successeur, à ceux de moyen et long termes. A court terme, il faut d'abord anticiper le recours à des prestataires privés pour pallier toute grève, dans les prochaines semaines, des services municipaux qui assurent la collecte dans la moitié des arrondissements. A moyen terme, il faut ensuite privatiser la collecte des ordures ménagères dans tout Paris, en permettant aux prestataires privés d'assurer la collecte en délégataires du service public dans les vingt arrondissements. A plus long terme, il faut enfin instaurer une véritable obligation de service public minimum, laquelle implique un pouvoir de réquisition et de sanction. Les parlementaires parisiens pourraient prendre l'initiative d'une loi générale qui arbitre secteur par secteur, y compris pour la collecte des ordures ménagères, l'équilibre à trouver entre continuité du service public et droit de grève. Ainsi les maîtres-chanteurs ne pourront-ils continuer de chanter, ou en tout cas un ton en dessous.

  • Révision du PLU - un autre urbanisme est souhaitable et possible à Paris : retrouvez ma tribune dans Le Figaro et mon entretien sur Europe 1

    Alors que s'achève le 29 février l'enquête publique sur la révision du PLU, je me suis mobilisée afin de plaider qu'un autre urbanisme est souhaitable et possible pour Paris et pour les Parisiens . Le projet de futur PLU ne va effectivement pas dans le bon sens pour le cadre et la qualité de vie des Parisiens. Je dénonce aussi la "chasse aux sorcières" de la Maire de Paris contre les établissements catholiques de la capitale. Par souci d'incarner une opposition crédible, je formule bien sûr des propositions alternatives. Vous trouverez ci-après mes dernières interventions sur ce thème dans les médias , à la suite de la diffusion d' un communiqué de presse , avec une tribune publiée dans Le Figaro , un premier article des journalistes Eugénie BOILAIT et Caroline BEYER, un second article de la journaliste Stéphane KOVACS dans le même quotidien, deux articles dans lesquels je suis largement citée, un article du Nouvel Économiste , ainsi qu' un entretien avec le journaliste Dimitri PAVLENKO dans l'émission "Europe 1 Matin" sur la station Europe 1. RAPPEL . L'enquête publique sur la révision du Plan local d'urbanisme (PLU) de la Ville de Paris est ouverte depuis le 8 janvier et jusqu'au 29 février 2024 . En Mairie du 8e arrondissement, la Commission d'enquête tiendra encore une permanence et un registre papier le jeudi 22 février de 14h à 19h15. Vous pouvez aussi formuler vos observations par courriel à l'adresse participer@enquete-publique-plu-paris.fr , en ligne sur la page dédiée du site de la Ville de Paris ; ou encore par courrier à l’attention de M. Marcel LINET, Président de la commission d’enquête sur le PLU (adresse : Mairie Paris Centre, 2, rue Eugène-Spuller, 75003 Paris). Le communiqué de presse La tribune dans Le Figaro Révision du PLU : un autre urbanisme est souhaitable et possible à Paris Cette tribune a été publiée sur le site web du Figaro le mercredi 14 février 2024 avec le titre "Plan local d’urbanisme : quand Anne Hidalgo veut mettre des HLM dans des écoles privées catholiques" Alors que s'achève l'enquête publique sur la révision du PLU, la Conseillère du 8e arrondissement considère que le projet de futur PLU ne va pas dans le bon sens pour le cadre et la qualité de vie des Parisiens, et formule des propositions alternatives. Les Parisiens ont de plus en plus de difficultés à vivre et à travailler à Paris. Principal document réglementaire et stratégique de planification de l'urbanisme et d'aménagement du territoire, l'actuel PLU est en cours de révision avant une adoption définitive fin 2024. Ses enjeux sont majeurs : logement, économie, mobilité, environnement, patrimoine, etc. Mais au terme de l'étape de l'enquête publique, le projet de futur PLU ne va pas dans le sens d'une amélioration du cadre et de la qualité de vie des Parisiens. Avec la collectivisation des logements, la décroissance économique, la densification à outrance, il poursuit sur la voie sans issue d'un urbanisme qui a déjà contribué à la fuite de plus de 125 000 habitants en à peine 10 ans. Fuite en avant La politique du logement social devrait mieux loger les familles et les classes moyennes. Mais la politique de production et d'attribution menée par Mme HIDALGO est un échec. Elle raréfie les logements disponibles sur le marché locatif privé, y compris avec le conventionnement stérile de logements existants. Elle représente un coût exorbitant pour le contribuable parisien, avec des préemptions ruineuses, la Ville se félicitant par exemple de créer des logements sociaux avenue George V alors qu'elle pourrait en réaliser trois fois plus dans des quartiers moins chers. Enfin, elle raréfie les surfaces de bureaux indispensables au dynamisme économique de la capitale. Le tout avec toujours moins de diversité sociale. Mais pour Mme HIDALGO, la capitale sera toujours déficitaire en logements sociaux. Alors elle poursuit une politique d'accélération à marche forcée, avec un objectif idéologique bien au-delà de l'obligation légale SRU. Pour cela, elle grève les projets immobiliers de prescriptions d'urbanisme - de mixité fonctionnelle et de mixité sociale - qui portent d’autant plus atteinte au droit fondamental de propriété que les propriétaires ne sont pas informés ! L'effet pervers est immédiat : certains établissements recevant du public "pastillés" pour des logements sociaux vont y réfléchir à deux fois avant d'engager un projet de rénovation ou de reconstruction. C'est la situation absurde dans laquelle se trouvent plusieurs établissements scolaires privés catholiques de la capitale contre lesquels la Mairie de Paris est manifestement partie en croisade à l'occasion du PLU. La gauche parisienne continue ainsi de malmener l'école privée quand elle est catholique… c'est inacceptable ! L'illusoire ville du quart d'heure Le futur PLU bioclimatique cherche à développer la "ville du quart d’heure", afin " que les habitants puissent trouver tout ce qui est essentiel à la vie quotidienne autour de chez eux ". Apparu il y a 30 ans, ce concept d'urbanisme est présenté comme une alternative au modèle du zonage à usage unique. Il a connu un succès à l'occasion des confinements de la crise sanitaire qui ont amené à repenser les espaces et les déplacements urbains. Mais pour favoriser l'accessibilité piétonnière et une certaine forme de vie en communauté géographique, dans des quartiers "d'un quart d'heure" qui seraient "complets" ou "autonomes", la Ville de Paris fait flèche de tout bois pour réduire la circulation dans la capitale, en la compliquant, en la gênant, en la dissuadant, en l'interdisant. Elle le fait sans proposer de solutions alternatives, ni faire améliorer les transports en commun. Elle contribue donc à aggraver une forme d'assignation à résidence et de ségrégation spatiale, c'est-à-dire aussi économique et sociale. La "ville du quart d'heure" s'avère ainsi contraire à l'objectif même d'une " ville inclusive et solidaire " visé par le PLU… Priorités aux familles Ma conviction est la suivante : un autre urbanisme est souhaitable et possible pour Paris et pour les Parisiens. La priorité doit être donnée au maintien des familles, des classes moyennes et d'un tissu économique dynamique, à la préservation de notre patrimoine, à la valorisation des espaces verts et de l’environnement. Cet autre urbanisme devrait comprendre un moratoire sur la transformation de logements libres en logements sociaux ; le redéploiement des crédits d'investissement de la préemption vers la rénovation du parc social, en réservant la préemption aux seuls immeubles durablement vacants et insalubres ; le rééquilibrage de la politique d'attribution des logements sociaux en faveur des classes moyennes ; la construction de logements plus grands adaptés aux familles dans chaque programme de construction ; ou encore l'inscription de la politique du logement dans une politique plus globale de l'habitat. La priorité des priorités est de retenir les Parisiens dans la capitale. A cette fin, il faut préserver une mixité fonctionnelle et sociale qui prenne enfin en compte leur cadre et leur qualité de vie. Si Mme HIDALGO continue de se comporter de façon autoritaire et sectaire, je me réjouis que le nouveau Premier ministre ait en revanche récemment annoncé, dans sa déclaration de politique générale, vouloir intégrer le logement intermédiaire dans les quotas de logement social. Sur le principe d'une telle mesure favorable aux classes moyennes, je soutiens l'Exécutif. L'article du Figaro d'Eugénie BOILAIT et Caroline BEYER "C’est une chasse aux sorcières" : l’enseignement catholique vent debout contre le nouveau plan d’urbanisme parisien RÉCIT - La mairie de Paris s'est fixé l'objectif d'atteindre 30% de logements sociaux dans la capitale d’ici 2035. Une disposition qui inquiète les établissements privés susceptibles d’être en partie transformés en cas de travaux de grande ampleur. «On a l’impression que c’est fait pour ne pas être compris», tranche d’emblée Catherine Lécuyer, conseillère (divers droite) du 8ème arrondissement de Paris, à propos du plan local d’urbanisme (PLU) parisien. Un document «très long, très lourd et plein d’abréviations» qui doit pourtant définir les grandes orientations d'aménagement et réglementer toutes les constructions de la capitale pour les années à venir. Et dans son PLU, dit «bioclimatique» , la mairie de Paris s’est fixé l’objectif d’atteindre 40% de logements publics à Paris en 2035, dont 30% de logements sociaux et 10% de logements abordables. L’objectif est «d’avoir une ville plus verte et plus sociale», justifie le cabinet du premier adjoint à la Maire de Paris en charge de l'urbanisme, Emmanuel Grégoire. En ajoutant que près de 70% des Parisiens sont d’ailleurs éligibles. Un "pastillage" qui fait débat Pour ce faire, la mairie de Paris a donc «réservé» des emplacements. «C’est ce qu’on appelle le pastillage», détaille le cabinet du premier adjoint. Il permet d’identifier «des biens parisiens qui pourraient être transformés en logements sociaux». Sur quels critères ? «Cela s’est fait de manière objective. On a choisi des bâtiments avec peu de propriétaires, d’une surface de plus de 1000 m2 avec un potentiel de logement d’au moins 500 m2 et on a regardé si c’était transformable en logement», explique le cabinet d’Emmanuel Grégoire. Les particuliers, les établissements scolaires, les universités ou encore les maisons de retraite peuvent donc être «pastillés». Concrètement, ces «emplacements réservés» correspondent à «des parcelles désignées dans lesquelles tout projet doit affecter au moins une partie de sa surface de plancher à de l'habitation (dont une part minimale doit être allouée au logement social, intermédiaire ou en bail réel solidaire selon les parties du territoire)». Pour être concernés, les bâtiments pastillés doivent entreprendre des travaux qui nécessitent un permis de construire, tels que des projets de «construction neuve, de restructuration lourde, d’extension, de surélévation ou de changement de destination». En fonction de la classification du terrain, les nouveaux projets devront être dédiés de 30% à 100% au logement social. Au sein d’une grande infrastructure autrefois exclusivement scolaire, pourraient donc cohabiter, à terme, des salles de classe et des logements sociaux. «C’est le Paris de demain qui est en jeu», assure Catherine Lécuyer, conseillère du 8ème arrondissement de Paris (divers droite). Et d’après elle, le «pastillage» qui a été effectué par la mairie interroge. Car pas moins de «sept établissements privés catholiques » ont été catégorisés ainsi, déplore-t-elle. Et d’abonder : «En plus, ce sont de grandes structures qui sont concernées, cela représente beaucoup d’élèves». La conseillère fait notamment référence au douzième arrondissement où près de trois établissements parisiens - l'école Saint-Éloi, le collège Saint-Clotilde et le lycée Saint-Michel de Picpus - ont été pastillés sur le même îlot urbain. «On peut tout pastiller, mais pourquoi cibler ces établissements qui remplissent une fonction d’éducation et qui font entièrement partie du système éducatif français», s’interroge Catherine Lécuyer avec colère. En assumant : «Pourquoi toucher à des établissements qui fonctionnent très bien et qui ont même des listes d'attente ? On pourrait y voir une dimension idéologique». «Je n'entrerai dans le détail des intentions de la Mairie de Paris, mais si elles étaient politiques, ce serait un non-sens», résume de son côté Jean-François Canteneur, directeur diocésain de l'enseignement catholique de Paris. La conseillère du 8ème arrondissement établit également un lien avec la récente affaire «Stanislas» , provoquée par les propos de l’ancienne ministre de l’Éducation nationale Amélie Oudéa-Castéra. «Au dernier Conseil de Paris, il y avait tout un débat au sujet des subventions allouées par la commune à Stanislas avec une prise de position très claire de la mairie qui voulait que l’établissement se mette en conformité», poursuit la conseillère. Il y a donc eu un «cumul en très peu de temps», prouvant que les écoles privées sont certainement «dans le collimateur» de la Ville de Paris. "De la malhonnêteté" Qui le conteste fermement et qui tient à rappeler, tout en restant assez vague, qu’«une trentaine d'établissements, dont à peu près la moitié d’établissements publics» seraient concernés. Et toutes ces pastilles ne sont pas récentes, assure encore le cabinet d’Emmanuel Grégoire. Dans ce nouveau plan, «nous avons ajouté à peu près 800 pastilles à celles déjà existantes», détaille-t-il en renvoyant à l’ancien PLU de 2006 ainsi qu’aux quelques réajustements effectués en 2016. Et parmi les sept établissements privés «pastillés» et cités dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux par Catherine Lécuyer, près de quatre l’étaient déjà depuis 2006, rétorque le cabinet. Mais pourquoi ces établissements n’étaient-ils donc pas au courant ? La conseillère évoque un manque de «publicité» sur le PLU. «On a l'impression qu'il faut que le moins de monde soit au courant de cette affaire», s’agace-t-elle. «Certains particuliers l’ont découvert en allant chez le notaire ou en voulant faire des travaux». Et pour cause, le document qui contient la liste des bâtiments concernés ne fait pas moins de 187 pages. Et ce ne sont pas les noms des institutions qui sont inscrits dans le document mais les adresses seulement. «Comment s’y retrouver?», s’interroge encore Catherine Lécuyer. «La mairie devrait au moins prévenir les propriétaires». De façon surprenante, la Ville déclare ne pas connaître ces derniers... Et affirme surtout avoir «bien communiqué». «Nous avons organisé des conférences citoyennes, porté le sujet à la concertation, partagé sur les réseaux sociaux», assure le cabinet du premier adjoint. «Le PLU ne remet pas en cause le principe de propriété privée. Nous avons besoin de logements sociaux» et il existe plusieurs manières d’agir pour les propriétaires concernés, argue le cabinet du premier adjoint. Ils ont notamment un «droit de délaissement», c’est-à-dire la faculté de faire entièrement racheter leur bien par l’État et au prix du marché. Les bâtiments ne sont par ailleurs pas concernés en cas de projet de «rénovation thermique», de «ravalement de façade» ou de mise aux normes, poursuit le cabinet. Avant de se prévaloir finalement de protéger la ville des «spéculations immobilières». Si un propriétaire souhaite en effet céder son bien et qu’il est pastillé, il ne pourra pas le vendre à des promoteurs immobiliers, explique-t-il. «Il y a donc un malentendu, si ce n’est de la malhonnêteté car on ne veut pas détruire les établissements privés», s’agacent les proches d’Emmanuel Grégoire. Et de poursuivre : «Le diocèse voulait certainement faire des manœuvres immobilières et a pris peur». "Mauvaise relation" Mais c’est le rôle de l’«opposition» de faire valoir son avis, poursuivent-ils en tenant à rappeler que le PLU n’est pas encore validé. Si un plan a en effet été arrêté par la ville de Paris le 5 juin dernier, ce dernier fait actuellement l'objet d'une enquête publique dématérialisée et organisée par une commission d'enquête. Cette dernière, encadrée par une commission, se clôturera le 29 février. L’enseignement catholique a donc l'intention ferme d’y participer afin d'infléchir le projet. «Plusieurs établissements ont déjà prévenu les parents pour leur dire d’intervenir et de contribuer à l’enquête publique. Des établissements non concernés aident aussi par solidarité», détaille Catherine Lécuyer, qui attend toutefois de voir les effets concrets de cette enquête. «Comment prévenir tout le monde si rapidement, alors que cela se termine dans 15 jours ? On espère surtout que la mairie prendra bien en compte les résultats de l’enquête publique». Pour la commune, cette phase est primordiale car elle est «encadrée par une commission qui va émettre un avis sur la manière dont la mairie va répondre aux Parisiens». Ce PLU entrera ensuite en vigueur, à la fin de l'année 2024, à l'issue du vote du Conseil de Paris. «Les relations entre la Mairie de Paris et l'enseignement catholique sont détestables depuis cinq ans, explique finalement un proche du dossier. Les choses se sont tendues à la fois pour des raisons budgétaires et idéologiques». Sur les réseaux sociaux, Anne Coffinier, figure de l'enseignement hors contrat a apporté son plein soutien aux établissements catholiques. «Il est inconcevable de vouloir faire disparaître petit à petit ces établissements qui ont toute leur place dans notre Ville et participent à l'excellence académique de notre Nation», dénonce-t-elle. À l'heure où la Mairie de Paris demande le «déconventionnement» de Stanislas, l'affaire du PLU pourrait bien créer des remous. L'article du Figaro de Stéphane KOVACS «C’est une forme d’expropriation!» : ces «pastillages» d’immeubles par Hidalgo qui scandalisent les propriétaires parisiens DÉCRYPTAGE - Le nouveau plan local d’urbanisme, qui impose une «servitude de mixité sociale» sur un millier d’immeubles, suscite une levée de boucliers. Y aura-t-il bientôt des logements sociaux aux Champs-Élysées, rue de la Paix ou sur l’île de la Cité? Afin de répondre à «deux urgences: le climat et le logement», la ville de Paris a redéfini ses règles d’urbanisme. Mais ce nouveau plan local d’urbanisme (PLU)«bioclimatique» qui doit «dessiner le visage de la capitale pour 2030» suscite une levée de boucliers: abasourdis, investisseurs institutionnels, entrepreneurs, établissements scolaires privés ou encore congrégations religieuses découvrent ce «pastillage», qui impose une «servitude de mixité sociale» sur un millier d’immeubles. Obligeant les propriétaires, en cas de gros travaux, à en affecter une partie en logements sociaux. «Une atteinte au droit de propriété!», s’insurgent les élus d’opposition. Arrêté par le Conseil de Paris en juin 2023, le projet de PLU bioclimatique fait l’objet d’une enquête publique, jusqu’au 29 février, durant laquelle les Parisiens peuvent formuler des observations. Il sera soumis au vote fin 2024, pour entrer en vigueur début 2025. Instauration d’une «servitude de mixité fonctionnelle» - qui impose que tout projet de plus de 5 000 m2 consacre 10 % de sa surface à des logements -, création d’une «zone d’accélération de la solidarité», «rééquilibrage Ouest-Est en termes de logement social»… L’objectif est d’atteindre 40 % de logements publics en 2035, dont 30 % de logements sociaux et 10 % de logements abordables. «Il y a aussi des emplacements réservés pour des espaces verts. Nous voulons une ville plus verte et plus sociale», scande le cabinet du premier adjoint à la maire de Paris en charge de l’urbanisme, Emmanuel Grégoire, qui fait valoir que près de 70 % des Parisiens sont éligibles au logement social. «Sauvons l’école du PLU!» «Le pastillage est un outil très commun, souligne le cabinet du premier adjoint. On explique aux propriétaires des immeubles désignés qu’en cas de travaux nécessitant un permis de construire, comme une restructuration, une extension ou une surélévation, il faudra que leur projet contienne par exemple des logements, des équipements culturels, une crèche ou un espace vert.» Comment ces plus de mille immeubles ont-ils été choisis? «On a d’abord regardé ceux dans lesquels il y avait une chance de transformation, explique le conseiller d’Emmanuel Grégoire. On a donc pris des bâtiments avec peu de copropriétaires, d’une surface de plus de 1 000 m2, avec un potentiel de logement d’au moins 500 m2.» Une première liste ayant été arrêtée en septembre 2022, «nous avons eu de nombreux retours de propriétaires qui nous ont démontré que ce n’était pas possible, poursuit-il. La liste a été réduite de 157 emplacements, mais 150 autres ont été rajoutés. Aujourd’hui, nous sommes dans l’ultime phase, et nous avons de nouvelles remontées, que nous accueillons avec bienveillance.» Des acronymes en pagaille, une multitude de chiffres, des milliers de pages… «Le PLU est tellement long et technique qu’on a l’impression que tout est fait pour qu’il soit très peu accessible et compréhensible!, s’irrite Catherine Lécuyer, conseillère divers droite du 8e arrondissement. Ce pastillage paraît surréaliste: c’est une forme d’expropriation! Il est vrai que le nouvel adjoint au logement est communiste, comme le précédent. Dans mon arrondissement, on est passé de 7 parcelles dans l’ancien PLU à 97 aujourd’hui. Et bien peu de propriétaires sont au courant.» La direction diocésaine de l’enseignement catholique a recensé sept établissements privés concernés dans la capitale, et appelle les parents d’élèves à signaler leur désapprobation en participant à l’enquête publique. Une pétition, «Sauvons l’école du PLU!», a déjà rassemblé plus de 5 800 signatures. Dans le 17e arrondissement, le maire LR, Geoffroy Boulard, a «listé un certain nombre de pastillages qui n’ont aucun sens». «Pourquoi a-t-on pastillé un centre de formation, la caisse de retraite des médecins libéraux, une congrégation de sœurs franciscaines?, s’indigne-t-il. Près d’une cinquantaine abrite des entreprises classiques. Il y a aussi des bâtiments remarquables pour lesquels on avait demandé une protection à la ville, et résultat, elle les pastille!» Roland habite dans un immeuble dont il utilise un étage pour son activité professionnelle, et dont le reste des bureaux est loué à d’autres sociétés. «Ce bien est dans la famille depuis cent trente ans, décrit-il. Aujourd’hui en indivision entre cinq cousins, il représente une grande partie des revenus de certains d’entre nous. On n’a pas de projet de gros travaux, mais ce sera peut-être le cas dans quelques années: on veut en tout cas l’entretenir convenablement pour le transmettre à nos enfants. Pastillé, notre immeuble est devenu complètement illiquide. Personne n’achètera un bien avec cette épée de Damoclès au-dessus de la tête!» Avec son escalier monumental, ses boiseries, ses 4 mètres de hauteur sous plafond, «l’immeuble ne paraît pas approprié pour être transformé en logements sociaux, plaide Roland, qui se démène pour faire retirer sa «pastille». Mais entre les frais d’avocat, les techniciens, les acousticiens et les architectes, ce dossierm’a déjà coûté plus de 7 500 euros…» «Spoliation» Avocat en droit de l’urbanisme, Me Vincent Guinot accompagne «un grand nombre de clients - essentiellement des institutionnels, mais aussi quatre SCI familiales - réclamant le “dépastillage” de leurs biens.»«Un emplacement réservé ne vous empêche pas d’utiliser normalement votre propriété tant que vous ne faites pas de gros travaux, observe-t-il. Mais lorsque les propriétaires concernés devront ou voudront procéder à une restructuration lourde, ils seront censés transformer leur immeuble de bureaux qui vaut 20 000 euros le mètre carré en moyenne en logement social, qui vaut 4 000 à 5 000 euros du mètre carré. C’est là que l’on voit le caractère contre-productif de ce PLU bioclimatique: car, finalement, ils risquent d’abandonner leur projet de rénovation énergétique et de ne faire des travaux qu’a minima, pour ne pas entrer dans le champ de la restructuration lourde.» À la mairie, on réfute le terme de «spoliation», arguant que les propriétaires bénéficient d’un «droit de délaissement», c’est-à-dire la possibilité de faire racheter leur bien par la ville de Paris, au prix du marché. Et «si la ville ne se porte pas acquéreur, la pastille tombe». Mais comment la mairie s’imagine-t-elle payer, avec sa dette exorbitante?, interroge l’opposition. «Avec toujours plus de préemptions ruineuses, toujours plus de conventionnements stériles de logements existants, toujours plus de densification dégradant le cadre de vie, fustige Catherine Lécuyer, la politique municipale a déjà provoqué la fuite de plus de 125 000 habitants en à peine dix ans.» L'entretien sur Europe 1

  • Point de vue | Dix ans d'HIDALGO, un triste anniversaire pour les Parisiens

    Dans ce "point de vue", je dresse un bilan critique de l'action municipale et forme le vœu que les Parisiens puissent bientôt reconquérir un cadre et une qualité de vie synonymes d'opportunités et non de contraintes. Vivre et travailler à Paris est-il encore une chance et une promesse ? Depuis avril 2014, HIDALGO a largement desservi les intérêts de Paris et des Parisiens. Certes, il n'y a pas eu que des fiascos. Le vélo a fait son retour, bien que le "tout-vélo" ne soit pas l'alpha et l'oméga des mobilités et que la gestion du changement de prestataire Vélib' en 2018 fut calamiteuse… Le Budget participatif a permis de flécher des crédits budgétaires plus près du terrain, quoiqu'il ne soit souvent qu'une cautère sur la jambe de bois de la politique de proximité… Mais se déplacer, se loger, élever des enfants, développer une activité, sont plus difficiles. Des atteintes ont été portées aux libertés et droits fondamentaux d'aller et venir, de sûreté, du travail, de mener une vie familiale normale. Plus de 120 000 habitants, l'équivalent de la ville de Metz, principalement des familles de la classe moyenne, ont fui. Guerre de tous contre tous Le cadre et la qualité de vie ont été saccagés. L'espace public a été abandonné. Paris est sale. Certains quartiers sont en voie de "bidonvillisation". Des touristes sont même frappés d'un "syndrome de Paris" quand la réalisation du décalage entre l'image et la réalité de la capitale provoque chez eux un choc psychologique. Les grands aménagements, aussi coûteux qu’inutiles, ont siphonné le financement dédié à l'entretien de la voirie. Des places emblématiques ont été défigurées : République, Madeleine, Bastille. Peut-être bientôt la Concorde, si nous n'y prenons garde. Les panneaux de signalisation ne sont plus à jour. Le moindre déplacement est désormais un véritable gymkhana. HIDALGO a créé des embouteillages la nuit, enclavé certains quartiers, rallongé les temps de parcours. Elle a promu une politique des mobilités individuelles provoquant l'anarchie et la guerre de tous contre tous. L'encombrement des trottoirs a compliqué la marche des piétons. La multiplication des nids-de-poule a suscité l'interrogation sur une volonté cynique de négliger la chaussée pour y réduire la circulation. La restructuration des lignes de bus a dégradé la desserte et le service. D'autant que la Maire a développé une mentalité obsidionale peu propice à la coopération avec l'État et la Région sur les dossiers d'intérêt commun - périphérique, transports en commun, voies sur berges. L'insécurité a explosé. Les pouvoirs publics semblent s'être résignés à une délinquance de voie publique permanente. Faute d'autorité, des comportements inacceptables pourrissent la vie quotidienne. "Des pickpockets peuvent être présents en station ou à bord des trains. Fermez bien vos sacs et soyez vigilants en utilisant votre smartphone" : cette annonce sonore de la RATP illustre le fatalisme ambiant jusque dans les sous-sols de la capitale. Les tergiversations municipales ont fait perdre un temps précieux. Ce n'est qu'après s'y être opposée que la Maire s'est résolue à créer une police municipale et à installer des caméras de vidéoprotection. Enfin, campements sauvages et délinquance de survie ont essaimé depuis qu'Hidalgo a ouvert la ville à tous les vents migratoires. Paris, pour qui ? Habiter Paris nécessite dorénavant d'être aisé ou aidé. La politique du logement a contribué à l'éviction des classes moyennes et des familles. Des logements intermédiaires ont été reconventionnés en logements sociaux. Le nombre de Parisiens inscrits sur la liste des demandeurs d'un logement social n'a cessé de croître. Les difficultés d'accès au logement ont été aggravées par une politique touristique court-termiste. Pendant que les loyers ont été encadrés, Airbnb a pu se développer sans régulation et faire de la capitale son premier marché mondial, asséchant l'offre et renchérissant les prix. Plus globalement, trop de projets d’aménagement et d’urbanisme ont été conçus d'abord pour les touristes. Réaménager l'artère du luxe des Champs-Elysées aux frais du contribuable parisien était-il prioritaire ? Non. Dernier exemple : HIDALGO a invoqué les JO pour étendre jusqu'à minuit les horaires d'ouverture des terrasses estivales, contre la volonté des associations de riverains. La situation des commerçants n'est pas meilleure. Loyers exorbitants, foncier inabordable, taxe foncière en hausse : le nombre de locaux vacants augmente. Non seulement la plupart des politiques municipales sont des fiascos, mais leur financement est une gabegie. Afin de renflouer les caisses de la Ville, alors que la dette a plus que doublé et que les dépenses continuent d'augmenter, la Maire a progressivement renié une à une les promesses de la candidate, augmentant les droits de mutation, les tarifs des services municipaux, ceux du stationnement ou encore la taxe foncière. Dix ans après son entrée en fonction, HIDALGO n'inspire plus confiance. Elle n'est plus à l'écoute des préoccupations des Parisiens et n'est plus présente sur le terrain. Elle défend d'autant moins bien leurs intérêts qu'elle n'a plus de vision et de projet pour Paris. En 2022, la candidate à l'élection présidentielle n'a recueilli au 1er tour que 23 000 voix à Paris, soit 2,17% des suffrages exprimés. En 2026, après un quart de siècle de socialisme municipal, les Parisiens souhaiteront une alternance politique. La droite et le centre auront la responsabilité de la rendre possible. Avec une ambition forte : redonner aux Parisiens un cadre et une qualité de vie synonymes de libertés et d'opportunités, non de contraintes.

  • Horaires des terrasses estivales : la mairie de Paris invoque les Jeux Olympiques pour passer une nouvelle fois en force

    Invoquant les festivités des Jeux Olympiques et Paralympiques (JOP) de Paris, la Maire de Paris a décidé d'étendre jusqu'à minuit, au lieu de 22 h, les horaires d'ouverture des terrasses estivales du 1er juillet au 8 septembre 2024 . Elle est ainsi passée une nouvelle fois en force, contre la volonté des associations de riverains et en faisant des habitants la cinquième roue du carrosse municipal, après les touristes, après le lobby des intérêts économiques de la nuit, etc. Dans le 8e arrondissement, les habitants les plus concernés, par exemple dans le quartier de la rue de Ponthieu, apprécieront... En conséquence de cette décision municipale, trois associations de riverains et de lutte contre les nuisances sonores ont annoncé quitter le Conseil de la Nuit et ont demandé la démission de Frédéric HOCQUARD, Adjoint à la Maire de Paris en charge du tourisme et de la vie nocturne, par ailleurs ancien Directeur d'Arcadi, organisme culturel d'Île-de-France. Le Parisien en a rendu compte dans un article de son édition du 19 mars . Pour ma part, j'ai la conviction que nous avons atteint les limites d'une politique et d'un système de la nuit . Une analyse de l'association de riverains "Droit au sommeil" le chiffre. Il faut maintenant renforcer la prévention, les contrôles et les sanctions. Il faut aussi nous interroger sur le Paris que nous voulons et pour qui. ​Depuis la réforme du Règlement des étalages et terrasses de juin 2021, des "terrasses estivales” peuvent être installées sur l’espace public chaque année, du 1er avril au 31 octobre, avec fermeture obligatoire à 22 h . Ces terrasses - qui s'ajoutent aux terrasses habituelles - sont soumises à une autorisation que les commerçants doivent demander avant l’installation. Au 1er avril de l'année concernée, seuls les commerçants ayant reçu cette autorisation peuvent installer leur terrasse. Sommaire : une Maire de Paris velléitaire plus que volontaire des Pierrots de la Nuit ni efficaces ni efficients renforcer la prévention, les contrôles et les sanctions quel Paris voulons-nous ? Une Maire de Paris velléitaire plus que volontaire Dans sa lutte contre les terrasses bruyantes et pour faire respecter la tranquillité des riverains, la Maire de Paris apparaît plus velléitaire que volontaire, qu'il s'agisse de la prévention, des contrôles ou des sanctions . " Nos demandes de régulation, aux assemblées plénières, sont systématiquement refusées ", déplorent les associations pour motiver leur défection. " Aucun objectif chiffré de la réduction de la pollution sonore n'est fixé, aucune action n'est jamais menée après exploitation des données des capteurs de Bruitparif ", regrettent-elles encore. La réduction des nuisances sonores est pourtant un enjeu décisif de santé publique et environnementale, ainsi que de qualité de vie à Paris, l’une des capitales les plus denses au monde . A côté du bruit routier, le bruit de voisinage, notamment celui des terrasses bruyantes et des établissements de nuit, est l'autre source de nuisances sonores dans la capitale. Selon la propre communication de la Ville de Paris, le bruit fait perdre aux Parisiens plus de 8 mois d’espérance de vie en bonne santé. Ses effets extra-auditifs sont nombreux : troubles du sommeil, gêne, risques cardiovasculaires accrus, difficultés de concentration, retards dans les apprentissages, etc. Des Pierrots de la Nuit ni efficaces ni efficients Parmi les actions que la Ville de Paris mène, sans grande conviction, figure le dispositif " Les Pierrots de la Nuit " . Chargée par la Ville de Paris d'effectuer de la médiation entre clients, gérants de bars ou de restaurants et riverains, l'association créée en 2010 au lendemain des " Etats Généraux de la Nuit ", se présente ainsi : " Les Pierrots de la Nuit mènent des actions de médiation et de conseil pour prévenir les nuisances sonores liées aux lieux de vie nocturne (restaurants, bars, clubs, salles de concerts, festivals). Ils sensibilisent également les noctambules par des interventions artistiques dans les rues animées. L’objectif de l’association est de préserver la vitalité de la nuit parisienne dans le respect du cadre de vie des riverain-e-s (sic) ". Le bilan de l'action des Pierrots de la Nuit interroge . Les nuisances sonores causées par les terrasses n'ont guère diminué depuis la création de l'association. Pour autant, elle a perçu plus d'un million d'euros de subventions de la Ville de Paris depuis 2010. Elle n'est donc ni efficace ni efficiente. Surtout, le but poursuivi par l'association est ambigu : cherche-t-elle à modifier un statu quo insatisfaisant en réduisant les nuisances sonores causées aux riverains, ou veut-elle simplement maintenir ce statu quo en se contentant de mettre de l'huile dans les rouages des relations entre parties prenantes, de sorte que l'activité des bars et restaurants puisse se poursuivre, tant bien que mal ? Nous atteignons ici les limites d'une démarche " collaborative ", de " dialogue " et de " concertation " entre des parties prenantes dont les intérêts sont objectivement difficiles à concilier . Au-delà d'un certain niveau de nuisances sonores, ma conviction est que la solution réside moins dans la médiation que dans la sanction. N'oublions pas les vertus préventives de cette dernière. Renforcer la prévention, les contrôle et les sanctions Afin de préserver un équilibre et une cohabitation aussi harmonieuse que possible entre vivre et travailler à Paris, l a Maire de Paris doit renforcer la prévention, les contrôles et si besoin les sanctions de l'activité des terrasses estivales. De son côté, comme je l'avais défendu dans un vœu au cours de notre Conseil d'arrondissement du 22 janvier, la Mairie du 8e arrondissement doit mettre en place un Comité local d'évaluation, de contrôle et de réduction des nuisances sonores dans l'arrondissement, à l'instar de l'expérience réussie dans le 17e arrondissement voisin . Ce Comité serait chargé de suivre la mise en œuvre du "Plan parisien d'amélioration de l'environnement sonore" dans le 8e arrondissement, de prioriser dans l’arrondissement les espaces stratégiques en termes de nuisances sonores, et de formuler des propositions - en concertation avec les membres des conseils de quartier concernés - pour contribuer à améliorer l’environnement sonore dans l’arrondissement. Ce Comité sera notamment destinataire d'un premier bilan, puis de bilans périodiques, sur l'utilisation du sonomètre par la police municipale dans le 8e arrondissement. Quel Paris voulons-nous ? Le passage en force de l'extension horaire des terrasses estivales renvoie, plus largement, à la question des finalités et des bénéficiaires des politiques de la municipalité actuelle . Pour qui Anne HIDALGO gère-t-elle la capitale et quel avenir lui prépare-t-elle ? Depuis 2014 et son premier mandat, à chaque fois que les intérêts des Parisiens sont entrés en conflit avec les intérêts d'autres parties prenantes de la vie de la capitale, la Maire de Paris a trop souvent arbitré en faveur des seconds et aux dépens des premiers. La capitale est ainsi devenue le premier marché mondial de la plateforme de location de logements entre particuliers Airbnb, avec les effets pervers bien connus d'éviction des habitants et de renchérissement des loyers . C'est pourtant le même Frédéric HOCQUARD, cette fois avec sa casquette "tourisme" et non "vie nocturne", qui avait dénoncé les comportements de certains professionnels de l'immobilier participant d'un " capitalisme de prédation ". L'enjeu de la régulation du tourisme est celui d'un tourisme plus durable, " qui tienne pleinement compte de ses impacts économiques, sociaux et environnementaux, actuels et futurs, répondant aux besoins des visiteurs, des professionnels de l’environnement et des communautés d’accueil ", suivant la définition de l’Organisation mondiale du tourisme (OMT). Bien sûr, "Paris est une fête". Il existe une culture parisienne de la sortie , dans les clubs, les salles, etc. Des événements - au demeurant plus ou moins réussis - sont aussi organisés : festivals des arts de la rue, fêtes de quartier, Nuit blanche, Paris plages, fête de la musique, etc. Mais Paris n'est pas qu'une fête . Paris, ce n'est pas seulement "l'homo festivus". Améliorer le cadre et la qualité de vie à Paris doit être une priorité pour enrayer la fuite des Parisiens. C'est un cercle d'autant plus vertueux que ce sont les Parisiens et leur mode de vie "à la vie parisienne" qui, avec le riche patrimoine culturel de la capitale, sont à la source même du succès touristique durable de Paris. A condition que soient aussi améliorées les politiques municipales dans les domaines de la propreté, de la sécurité et des déplacements...

  • Zone à trafic limité dans le centre de Paris : le 8e arrondissement est concerné par ses "effets de bord", participez à l'enquête publique !

    La Ville de Paris a ouvert une enquête publique , depuis le 11 avril et jusqu'au 13 mai, sur le projet de zone à trafic limité (ZTL) dans Paris Centre . Cette ZTL devrait être mise en place à l'automne 2024, après les Jeux olympiques et paralympiques. Son périmètre correspondrait au secteur de Paris Centre, à savoir les 1er, 2e, 3e et 4e arrondissements ; l'inclusion, ou non, dans ce périmètre des îles et des quais hauts de la rive droite doit encore être arbitrée. Pour les habitants et les commerçants qui se trouvent à proximité immédiate de la future ZTL, les externalités négatives pourraient être nombreuses , avec des "effets de bord" en termes de reports de circulation, de rallongements des temps de parcours et de déplacements des pollutions atmosphériques et sonores. Dans le 8e arrondissement, le pont de la Concorde, le pont Alexandre III, la rue Royale, la place de la Madeleine et la rue Tronchet pourraient être tout particulièrement impactés, notamment pendant les périodes de pointe du matin et du soir. J'ai d'ailleurs eu l'occasion de l'exprimer dans le journal télévisé et un article de France 3 Paris Île-de-France, ainsi qu' un article des Échos . C'est pourquoi je vous invite à prendre connaissance du projet et vous encourage à faire part de vos observations et suggestions en participant à l'enquête publique, en ligne ou en Mairie . Pour ma part, j'émettrai un avis défavorable sur un projet qui, en l'état, ne m'apparaît ni souhaitable ni opérationnel. Sommaire Le contenu et le calendrier du projet L'étude d'impact La "concertation" Ma position : un projet ni souhaitable ni opérationnel Le contenu et le calendrier du projet Une "ZTL" est une zone dans laquelle le trafic motorisé de "transit" - celui des véhicules qui ne font que traverser la zone sans s'y arrêter - est interdit , tandis que le trafic motorisé de "destination" - celui des véhicules qui s'arrêtent dans la zone - reste autorisé. Plusieurs grandes villes européennes ont mis en place un tel dispositif, notamment Madrid et Rome. Le projet de ZTL Paris Centre envisage " d’interdire le trafic de transit dans le centre de Paris et de réserver la circulation à des ayants droit afin de rééquilibrer le partage de l’espace public et d’améliorer le cadre de vie ". Les objectifs affichés par la Mairie de Paris sont à la fois de mobilité et environnementaux : " réduire la circulation motorisée, améliorer la sécurité routière en réduisant le risque d'accident ; réduire la pollution de l'air et le bruit ; rééquilibrer l'espace public pour faciliter et fluidifier les déplacements des piétons, des usagers des transports en commun et des cyclistes ; faciliter les déplacements des usagers qui se rendent et circulent dans la zone (résidents, visiteurs, personnes à mobilité réduite (PMR), artisans, commerçants, taxis, services publics, etc.) ; améliorer le cadre de vie et valoriser le patrimoine historique parisien ". En visant une baisse du trafic, le projet de ZTL est présenté par la Mairie de Paris comme complémentaire de la mise en place d'une zone à faibles émissions (ZFE)  qui concerne une évolution des motorisations. Selon la Mairie de Paris , entre 350 000 et 500 000 véhicules circulent chaque jour dans le secteur de Paris Centre et le trafic de transit représente environ 50 % du trafic total , suivant les jours et les heures. Ce trafic de transit est principalement composé de Parisiens, à 65%. Invoquant que ces Parisiens " disposent donc d'alternatives nombreuses à l'usage des modes motorisés ", la Mairie de Paris estime ipso facto " que seulement 30 % des transiteurs ont absolument besoin de la voiture pour effectuer leur trajet (port de charge, trajets complexes, absence de solutions en transport en commun). Pour les 70 % restants, la voiture est avant tout une commodité ". Les "ayants droit" qui seront autorisés à circuler et à stationner un véhicule motorisé dans la ZTL, car relevant du trafic motorisé de destination , sont les habitants, les commerçants, les véhicules d'intérêt général, les transports en commun, les taxis, les VTC, les livreurs, les médecins et les visiteurs. Pour tous ces ayants droit, la circulation devrait même être améliorée suite à la baisse de trafic attendue. A contrario , relevant du trafic motorisé "de transit", interdit, un véhicule motorisé ne pourra pas, par exemple, se rendre du 8e arrondissement dans le 12e arrondissement en traversant le centre de la capitale . Ce principe comporte des exceptions  pour certaines personnes et pour certains véhicules. Après plusieurs reports depuis sa première annonce en 2020 et le lancement d'une " consultation " en 2021, la ZTL Paris Centre devrait être mise en oeuvre à l'automne 2024 , après les Jeux olympiques et paralympiques puis la signature des arrêtés par la Maire de Paris et le Préfet de police de Paris. Un an de "pédagogie" devrait être observé avant que des contrôles ponctuels et ciblés, éventuellement à terme au moyen de la vidéo-verbalisation, permettent de faire respecter les restrictions de circulation. Travaillé par la Mairie de Paris en concertation avec la Préfecture de police de Paris, le périmètre de la ZTL Paris Centre devrait correspondre au secteur de Paris Centre, c'est-à-dire aux quatre arrondissements du centre de la capitale , soit un périmètre de 10 km, un ensemble de 5,4 km² et 131 km de voirie cumulée. Les discussions se poursuivent concernant l'inclusion, ou non, des îles et des quais hauts rive droite dans ce périmètre . La Mairie de Paris le souhaite. Mais la Préfecture de police de Paris hésite, notamment pour des considérations de circulation des services d'incendie, de secours et de sécurité, en cas d'urgence, sur les voies de contournement de la ZTL, lesquelles subiront des reports de circulation. Du fait du partage des compétences de voirie entre la Ville de Paris et la Préfecture de police, la réalisation de la ZTL nécessitera un accord formel des deux autorités . L'étude d'impact La Mairie de Paris a réalisé une étude d'impact dense (voir les nombreux documents du dossier de l'enquête publique ). Dans le périmètre de la ZTL, elle anticipe une baisse générale du trafic des véhicules motorisés, laquelle entraînerait une baisse de la pollution et du bruit. L'étude chiffre à 30 % la diminution du volume de circulation avenue de l'Opéra, 15 % boulevard de Sébastopol, 11 à 17 % quai Henri IV, 7 à 9 % rue Réaumur. Elle chiffre à 15 % la diminution du niveau de bruit avenue de l'Opéra, 10 % boulevard de Sébastopol, 5 % quai Henri IV. Et à 15 % la diminution de la pollution de l'air avenue de l'Opéra, 15 % boulevard Henri IV, 10 % boulevard de Sébastopol, 7 % quai de l'Hôtel de Ville, 5 % quai Henri IV. Dans son analyse des reports de trafic générés par la mise en place de la ZTL, l'étude d'impact anticipe logiquement que les diminutions de trafic seront principalement localisées à l'intérieur de celle-ci et que les augmentations de trafic seront localisées à l'extérieur, sur ses abords immédiats , ainsi que marginalement sur le boulevard Périphérique - intérieur et extérieur. Mais la Mairie de Paris préfère euphémiser dans sa synthèse des reports de circulation : " l'étude d'impact démontre qu'aucun report massif n'est attendu autour de la ZTL" . Elle poursuit : " les voies de contournement absorberont des impacts très limités et temporaires ". Le diable est toutefois dans les détails . D'abord, la formule " aucun report massif " n'exclut pas la survenance de reports ponctuels et significatifs. Ensuite, les " impacts très limités et temporaires " que les voies de contournement périphérique - autrement dit les voies des arrondissements voisins, dont le 8e arrondissement, bordant la ZTL - " absorberont ", méritent d'être plus précisément qualifiés, dans l'espace et dans le temps. Les reports de circulation et les rallongements des temps de parcours seront principalement localisés autour de Paris Centre avec des augmentations de volumes sur les ponts, les boulevards et les quais . Les cartes des reports de trafic montrent par exemple des augmentations de trafic de + 9 % sur le boulevard des Invalides et de + 5 % sur le boulevard Saint-Germain en période de pointe matinale. Dans le 8e arrondissement, le pont de la Concorde, le pont Alexandre III, la rue Royale, la place de la Madeleine et la rue Tronchet devraient être impactés, notamment pendant les périodes de pointe du matin et du soir. La mise en place de la ZTL entraînera aussi, mécaniquement, une dégradation de la qualité de l'air sur ses abords immédiats qui subiront les reports de circulation et les rallongements des temps de parcours . Pour autant, l'amélioration de la qualité de l'air à l'intérieur de la ZTL ne sera pas significative. L’amélioration de la qualité de l'air grâce à la ZTL restera localisée au niveau des seules voies de circulation et des habitations proches des axes à fort trafic, avec une baisse restant inférieure à 10 %. La "concertation" Par un arrêté municipal en date du 26 mars 2024 , la Ville de Paris a ouvert une enquête publique en ligne et en mairie , en l'occurrence dans les Mairies du 8e arrondissement, de Paris Centre et du 10ème arrondissements, depuis le jeudi 11 avril 8 h 30 jusqu'au lundi 13 mai 17 h. Cette enquête publique fait suite à un "dialogue préalable" lancé par la Ville en 2021 , avec une consultation sur l'instauration d'une ZTL, et qui avait donné lieu à un document de restitution en 2022. C'est ce que la Ville de Paris qualifie de "concertation". Il est possible de participer à l'enquête publique en ligne en se rendant sur le site dédié de la Ville de Paris . Il est aussi possible d'y participer en Mairie du 8e arrondissement en se rendant à l'une des permanences assurée par la Commissaire-enquêteur le mercredi 17 avril de 9 h à 12 h, le lundi 29 avril de 9 h à 12 h et le lundi 13 mai de 14 h à 17 h. Enfin, une réunion publique d'information sur la ZTL est organisée à la Mairie de Paris Centre (2 rue Eugène Spuller - 75003 Paris) le mardi 30 avril à 18 h. Ma position : un projet ni souhaitable ni opérationnel Je suis défavorable au projet de création d'une ZTL sur le périmètre du secteur Paris Centre. Il ne m'apparaît ni souhaitable ni opérationnel pour plusieurs raisons , certaines d'intérêt particulier propre au 8e arrondissement, d'autres d'intérêt général parisien, d'autres encore pour des motifs de faisabilité, d'autres enfin pour des considérations de principe. Premièrement, les externalités négatives seront nombreuses pour les habitants et les commerçants qui se trouvent sur les abords de la future ZTL . Les "effets de bord" potentiels sont multiples : reports de circulation, rallongements des temps de parcours, déplacements des pollutions atmosphérique et sonore. Dans le 8e arrondissement, le pont de la Concorde, le pont Alexandre III, la rue Royale, la place de la Madeleine et la rue Tronchet devraient être particulièrement impactés, notamment pendant les périodes de pointe du matin et du soir. Des externalités négatives seront aussi potentiellement nombreuses pour les habitants et les commerçants à l'intérieur même de la zone - laquelle reste un centre-ville qui appartient à tous les Parisiens : accentuation du sur-tourisme, raréfaction des commerces de proximité et de bouche, nuisances inhérentes à une économie davantage de loisirs tournée vers les bars et la restauration, assèchement du flux de clients potentiels, etc. Deuxièmement, il n'existe pas - pour le moment - d'alternatives crédibles aux véhicules motorisés pour tous les Parisiens . Compte tenu de la très - trop - faible accessibilité et adaptabilité des transports en commun parisiens, il n'existe pas d'alternatives crédibles aux véhicules motorisés pour toutes les familles, pour toutes les personnes âgées et pour toutes les personnes en situation de handicap. Nous attendons encore, par exemple, une "liaison à haut niveau de service" sur les quais hauts de la rive droite de la Seine, une amélioration des transports en commun promise depuis 2015 en contrepartie de la piétonnisation des voies sur berges. A Paris, les freins à la mobilité des seniors restent trop nombreux , dans l'espace public comme dans les transports collectifs . Troisièmement, les modalités concrètes de mise en oeuvre et de contrôle de la ZTL interrogent . Comment distinguer les véhicules de transit des véhicules de destination ? Comment contrôler les accès à la zone pour distinguer ces véhicules ? Comment la ZTL fonctionnera-t-elle au cours de la première année dite "de pédagogie", sans contrôle ponctuel et ciblé pour assurer le respect des restrictions de circulation ? Comment la ZTL s'articulera-t-elle avec les projets de réaménagement de la place de la Concorde, de réorganisation des abords de Notre-Dame, de reconfiguration de l'Hôtel-Dieu et de rénovation de l'ancien Palais de justice ? Enfin, quel est le budget d'investissement et de fonctionnement prévisionnel alloué à la ZTL ? Quatrièmement, le bilan coût / avantage de la création de la ZTL Paris Centre apparaît globalement négatif pour la capitale . Les coûts sont supérieurs aux avantages. Les reports de circulation et les rallongements des temps de parcours seront significatifs à l'extérieur de la ZTL, alors même que la réduction de la pollution sera négligeable à l'intérieur et a fortiori à l'extérieur. Cinquièmement, l'ambition et la vision de la Mairie de Paris pour la capitale sont préoccupantes . En postulant de façon dogmatique que la majorité des Parisiens disposent d'alternatives aux véhicules motorisés, la Mairie de Paris cherche à les priver de toute "commodité", autrement dit de tout ce qui est pratique et qui facilite leur vie quotidienne dans la capitale. Pour elle, commodité est synonyme de superflu. Pour moi, commodité est d'abord et avant tout synonyme de qualité de vie dans la capitale . De plus, l'étude d'impact développe de nombreuses considérations liées à la fréquentation commerciale de Paris Centre, comme autant de hors-sujet. A moins que l'un des objectifs de la création de la ZTL Paris Centre soit aussi et précisément d'accentuer la "touristicité" de l'hypercentre ? Mais la Mairie de Paris doit alors le dire... et surtout l'assumer ! Pour ma part, j'anticipe que la création de la ZTL Paris Centre va accentuer la "touristification" de l'économie et de l'habitat des arrondissements du centre de Paris . Or, celle-ci génère nombre d'externalités négatives pour la vie locale et quotidienne des habitants et des commerçants de proximité : inflation de tous les prix, raréfaction de l'offre de logements, hyper-uniformisation et ultra-spécialisation de l'offre commerciale, "airbnbisation" et "ubérisation" des modes de consommation, etc. Avec, in fine , un double effet : la gentrification du secteur et l'éviction des habitants les plus modestes. Chacun connaît le principe d'universabilité du philosophe Emmanuel KANT. Pour apprécier le caractère acceptable, ou non, d'une action ou d'une décision, il faut se demander si elle peut être universalisée. Si tout le monde peut l'accomplir, alors elle est moralement acceptable. Dans le cas contraire, elle ne l'est pas. Posons-nous maintenant la question dans le cas d'espèce. Que se passerait-il si les arrondissements du n°5 au n°12 décidaient eux-aussi de s'autoproclamer ZTL ? Comment les habitants de Paris Centre quitteraient-ils alors leur secteur ? De deux choses l'une. Soit les habitants de Paris Centre sont une espèce parisienne privilégiée qui peut seule s'autoproclamer ZTL, les arrondissements du 5 au 12 n'ayant pas le même privilège. Soit la Mairie de Paris et la Mairie de Paris Centre ouvre ici une boîte de Pandore qui porte en germe la recréation d'enclaves à Paris et donc la fin d'une certaine mobilité dans la capitale. En tout état de cause, nul ne devrait oublier que nous sommes tous, tour à tour, dans une situation de mobilité de destination et dans une situation de mobilité de transit. Sixième et dernièrement, le principe même de la multiplication égoïste des ZTL locales est contestable . Se déplacer, c'est aller d'un point A à un point B en passant par des points intermédiaires. Si chacun de ces points intermédiaires s'autoproclame ZTL, le risque est celui d'un "réenclavement" des arrondissements et des quartiers parisiens, synonyme de complication des déplacements et de la mobilité de tous dans la capitale. Comment les automobilistes de Paris Centre sortiront-ils de Paris si les arrondissements voisins décidaient à leur tour de devenir des ZTL ? Je pourrais éventuellement comprendre l'intérêt des quatre arrondissements du centre à devenir une ZTL. Mais leur intérêt particulier n'est pas conforme à l'intérêt général parisien supérieur, lequel devrait prévaloir.

  • Conseil du 8e arrondissement du 22 janvier 2024 : je vous rends compte

    Nous avons tenu lundi 22 janvier 2024 notre 26e Conseil du 8e arrondissement de la mandature . J'ai concentré mes principales interventions sur les dossiers prioritaires pour les habitants du 8e et pour l'arrondissement. Je me suis d'abord opposée à ce que la Maire de Paris mobilise l'argent du contribuable parisien pour réaliser un aménagement non-prioritaire dans l'arrondissement, celui de la rue du Faubourg Saint-Honoré , à des fins purement commerciales. Ces crédits budgétaires seraient bien mieux utilisés pour améliorer l'entretien de la voirie dans le 8e arrondissement, par exemple sur l'avenue de Messine ou la place de la Madeleine. J'ai ensuite demandé à la Maire du 8e que l'avenir de l'Espace Cardin , avec la volonté de la Maire de Paris de l'exploiter à des fins idéologiques, soit débattu en Conseil d'arrondissement et en Conseil de Paris. Pour ma part, je suis opposée à toute programmation artistique et culturelle militante et prosélyte de la part d'une institution publique. Puis j’ai voté contre l'aménagement de la place de la Concorde . Ma position pourrait être résumée ainsi : l'aménagement de la place de la Concorde est une chose trop importante pour être confiée à Mme HIDALGO. Je suis ouverte au principe d'un aménagement à vocation historique et patrimoniale de la place, qui aille aussi dans le sens d'une réduction raisonnée et raisonnable - c'est-à-dire strictement nécessaire, adaptée et proportionnée - de l'espace occupé par la circulation. Mais je n'ai pas confiance en Mme HIDALGO. J'ai enfin défendu deux vœux et posé une question orale. Mon premier vœu avait pour objectif que la Maire du 8e révise sa position initiale et abandonne la "fan zone" projetée dans le parc Monceau pendant les Jeux Olympiques. Mon second vœu visait à ce que la Mairie du 8e mette en place un Comité local d'évaluation, de contrôle et de réduction des nuisances sonores dans l'arrondissement , à l'instar de l'initiative réussie dans le 17e arrondissement voisin. Enfin, ma question orale adressée à la Maire du 8e avait pour objet d'obtenir des détails sur la question d'intérêt local propre à notre arrondissement mise au vote lors de la votation du 4 février 2024, notamment sur les voies, autres que la rue de Monceau et la rue de Liège, qui pourraient être concernées par une accélération de la piétonnisation et de la végétalisation. Vous trouverez ici l'ordre du jour de la séance , ici le compte rendu intégral du Conseil et ci-dessous le résumé synthétique de mes principales interventions . L'aménagement à finalité commerciale de la rue du Faubourg Saint-Honoré n'est pas une priorité budgétaire dans l'arrondissement La délibération 2024 DVD 9 concernait la convention d'offre de concours entre la Ville de Paris et le comité Saint-Honoré relative à l’aménagement de la rue du Faubourg Saint-Honoré entre la place Beauvau et la rue Royale . Ce projet est cavalier, déplacé, voire choquant, sur le fond comme sur la forme . Sur le fond, la Maire de Paris voudrait que les contribuables parisiens prennent financièrement en charge une partie significative des études et de la réalisation d'un projet d'aménagement et de végétalisation de l'espace public de la rue du Faubourg Saint-Honoré qui n'est utile ni aux habitants ni aux commerçants de cette voie qui ont véritablement besoin d'être aidés . En effet, ce projet ne répond aucunement à la demande prioritaire des habitants et des commerçants du tronçon de la rue du Faubourg Saint-Honoré qui se trouve au droit du palais de l'Elysée . Au contraire, la délibération tend à entériner le refus de toute amélioration de leur situation... Comme vous le savez, puisque j'ai déjà eu l'occasion d'intervenir à plusieurs reprises sur ce sujet, la liberté d'aller et de venir des riverains du Palais de l'Elysée est entravée. L’arrêté préfectoral n°2016-01162 du 14 septembre 2016 autorise la circulation des piétons sur le trottoir côté pair de la rue du Faubourg Saint-Honoré au droit du Palais de l’Élysée, entre la rue des Saussaies et la rue de Duras. Mais les consignes, ou plutôt les absences de consignes, données aux forces de l’ordre qui surveillent les abords du Palais de l’Élysée aboutissent à ce que la circulation des piétons - riverains et passants - soit régulièrement compliquée, voire interdite, sans que cela apparaisse strictement nécessaire, adapté et proportionné à la situation sécuritaire - par ailleurs évidemment bien compréhensible. Concrètement, les habitants connaissent des difficultés pour se faire livrer ou pour recevoir leurs invités, les commerçants subissent des pertes de chiffre d'affaires et une perte de valeur de leur fonds de commerce, les entreprises peinent à recevoir leurs fournisseurs et leurs clients. Ces complications récurrentes s’apparentent à une atteinte grave et répétée à la liberté d’aller et de venir, ainsi qu’à la pleine jouissance du droit de propriété. Elle dégrade significativement le cadre et la qualité de vie et de travail dans le secteur. En revanche, le motif pour lequel le Comité du Faubourg Saint-Honoré souhaite la réalisation de cet aménagement est évident. Ce n'est pas un motif de sécurité. Ce n'est pas un motif de fluidité. C'est un motif exclusivement commercial . Réduire la voie de circulation, requalifier les revêtements, végétaliser les trottoirs, autant de réaménagements qui doivent augmenter la commercialité de la voie et celle des locaux. Dans ces conditions, je m'interroge sur l'intérêt à agir de la Ville de Paris : est-ce le rôle des contribuables parisiens que de financer l'augmentation de la commercialité " de l'une des plus somptueuses artères du luxe parisien " , pour reprendre la propre description du Comité du Faubourg Saint-Honoré ? Alors que le budget dédié à l'entretien de la voirie a encore baissé de - 39% en 2022 selon le dernier rapport de la Chambre régionale des comptes sur la politique de la mobilité menée par la Maire de Paris, ne serait-il pas préférable de mobiliser ces crédits budgétaires de la Ville de Paris pour financer l'entretien et la maintenance du patrimoine de voirie existant dans le 8e arrondissement , par exemple sur la partie occidentale de la rue du Faubourg Saint-Honoré, l'avenue de Messine ou encore la place de la Madeleine ? Les habitants du 182 rue du Faubourg Saint-Honoré ne sollicitent ainsi "que" quelques dizaines de milliers d'euros pour rehausser une bouche CPCU problématique en termes d'usage. En utilisant ces crédits budgétaires pour d'autres voies qui en ont véritablement besoin, la Mairie de Paris pourrait même épargner à la Ville d'avoir à verser chaque année plus de 2 millions d'euros d'indemnités aux près de 500 victimes d'accidents de voirie causés par les nids-de-poule, les poteaux mal placés et autres trottoirs bosselés... Le budget primitif 2024 pour le 8e arrondissement s’élève à 2 560 882 € . Il se décompose en trois lignes budgétaires : la dotation d’animation locale, la dotation de gestion locale et la dotation d’investissement. Parmi les projets d'investissements sur l'espace public, mentionnons notamment 40 000 € pour le square Marcel Pagnol, 50 000 € pour la reprise de la piste cyclable du boulevard de Courcelles devant le parc Monceau, 50 000 € pour la reprise de pieds d’arbres et la remise en place de grilles, 60 000 € pour le square Louis XVI, 60 000 € pour divers aménagements de sécurité, 102 000 € pour la réfection des trottoirs du boulevard Haussmann et de la rue du Faubourg Saint Honoré, 200 000 € pour la mise en sécurité du platane remarquable et la rénovation de la piste à patins du parc Monceau, 610 000 € pour la rénovation des avenues Ruysdaël, Van Dyck, des rues Cambacérès, d’Édimbourg, Vernet, de Berne, et de Madrid, 921 000 € pour l’opération "Embellir votre quartier". Source : site de la Mairie du 8e arrondissement . Le projet de délibération est aussi cavalier, déplacé, voire choquant, sur la forme . Nous apprenons en effet que, " par courrier du 7 décembre 2023, le comité de commerçants de la rue du Faubourg Saint-Honoré [...] a manifesté auprès de la Ville son intérêt au réaménagement de la rue, dans sa partie située entre la place Beauvau et la rue Royale ". Autrement dit, lorsque les grandes marques du luxe formalisent après études une demande par courrier à la Maire de Paris, elles reçoivent immédiatement de sa part une réponse positive, quoique coûtant plusieurs millions d'euros . Le vulgum pecus des Parisiens subissant un dommage matériel ou corporel à la suite d'une chute causée par le défaut d'entretien de la voirie, devra, au contraire, s'armer de patience et de pugnacité pour éventuellement obtenir la réparation partielle du préjudice subi. C'est une énième illustration du "deux poids, deux mesures" de Mme HIDALGO. Compte tenu de ce qui précède, j'ai émis un avis défavorable sur ce projet de délibération. Je regrette que la majorité ait voté pour, sans émettre la moindre réserve sur la bonne utilisation des crédits budgétaire dans le domaine de la voirie. Non à l'exploitation idéologique de l'Espace Cardin La délibération 2024 DFA 5 concernait la concession de travaux relative à la rénovation et à l'exploitation du restaurant Laurent. J'ai voté pour cette délibération. J'en ai profité pour évoquer brièvement - avant d'être interrompue - le sort réservé à l'un de ses voisins, l'Espace Cardin, également situé dans les jardins des Champs-Elysées. Lors de la cérémonie de ses vœux aux élus le 10 janvier dernier, la Maire de Paris a en effet annoncé, je la cite, qu'elle allait transformer l'Espace Cardin en une " grande université populaire " rebaptisée "Théâtre de la Concorde", un " lieu de débat et de création artistique " autour de la thématique de la démocratie, un " rempart contre l'obscurantisme " face à " la montée des populismes " . Vaste programme ! La réouverture du site de l'Espace Cardin, fermé depuis la réouverture du Théâtre de la Ville place du Châtelet, s'effectuera progressivement à compter de février 2024, dans l'attente d'une inauguration à l'automne. La programmation prévoit des spectacles vivants en lien avec cette thématique de la démocratie : théâtre, stand-up, musiciens résidents, ateliers de danse ou d'éloquence, etc. S'agirait-il là d'un nouvel abri pour le "catéchisme municipal" ? La Mairie de Paris a déjà transformé les bâtiments de trois des anciennes mairies des quatre arrondissements du centre de Paris en des lieux de débat et de création thématiques : la "jeunesse" dans le 1er arrondissement, la "solidarité" dans le 2e arrondissement et "l'environnement" dans le 4e arrondissement. Les résultats sont pour le moins mitigés, sur l'intérêt comme sur l'affluence... Pour ma part, je suis très réservée sur toute programmation artistique et culturelle militante et prosélyte de la part d'une institution publique . Je considère en effet qu'il ne relève pas de la compétence des pouvoirs publics de promouvoir et d'entraîner à une forme d'engagement pour une cause, quelle qu'elle soit. C'est pourquoi j'ai demandé à la Maire du 8e arrondissement de faire en sorte que notre Conseil du 8e arrondissement et le Conseil de Paris puissent préalablement délibérer sur ce dossier . Place de la Concorde : un aménagement trop important pour être confié à la Maire de Paris La délibération 2024 SG 4 avait pour objet le projet d’aménagement de la Maire de Paris pour la place de la Concorde . Il y a un an, début 2023, dans le cadre de la présentation du projet de transformation des Champs-Elysées, les Parisiens apprenaient qu'une " réflexion [était] en cours sur une continuité entre le Jardin des Tuileries et le Jardin des Champs-Elysées ". Puis, plus rien, plus de son, plus d'image : ni concertation, ni consultation, ni même information régulière des élus et des habitants sur l'avancement de cette réflexion et les modalités de la continuité piétonne… Jusqu'à ce que Mme HIDALGO daigne annoncer dans la presse, le 14 janvier dernier, que la moitié de la surface de la place de la Concorde ne serait pas rendue aux automobilistes après les Jeux Olympiques et Paralympiques (JOP) de Paris 2024. " La moitié de sa surface ne sera pas rendue aux automobilistes après les Jeux. Elle sera offerte à la promenade depuis les Tuileries jusqu'à ­l'Obélisque.  On a déjà l'expérience du fonctionnement de la place en demi-jauge avec la Coupe du monde de rugby. Les faits sont là, la circulation est plus fluide quand la moitié de la Concorde est fermée. Je suis très soucieuse de conserver son caractère patrimonial exceptionnel et minéral, tout en adaptant la ville aux pics de chaleur qu'on va connaître, jusqu'à 50 degrés. Je veillerai aussi à respecter sa symétrie, qui fait partie de la vision des architectes de l'époque classique. Je vous le dis, la place accordée à la voiture dans ce lieu emblématique n'aura été qu'une parenthèse dans l'Histoire. " (Anne HIDALGO, La Tribune Dimanche , 14 janvier 2024) Comme l'a rappelé la Fédération nationale des associations d'usagers des transports (FNAUT) Île-de-France dans une étude de 2018 réalisée pour la Ville de Paris sur la requalification des places parisiennes , le projet d'une transformation de la place de la Concorde n'est pas nouveau . Il y a 25 ans, en 1999, l'ancien Maire de Paris (1995-2001) Jean TIBERI avait ainsi choisi une option de transformation qui revenait à " rendre 80% de l'espace de la place aux piétons ". Dans son étude réalisée en 2018, la FNAUT Île-de-France proposait de piétonniser l'intégralité de la place de la Concorde, à l'exception de l'axe de circulation occidental, qui aurait pu comprendre deux voies pour les bus et deux à trois voies pour la circulation générale. Soit dit en passant, j'observe que Mme HIDALGO, pourtant Première adjointe de M. DELANOË de 2001 à 2014, Maire de Paris depuis 2014, n'aura donc donné aucune suite au choix de M. TIBERI pendant près d'un quart de siècle... La place de la Concorde est l'une des cinq places royales parisiennes, la plus vaste et l'une des plus emblématiques de la capitale. Elle est intégralement classée Monument historique depuis 1937 et située dans le périmètre des rives de la Seine inscrit au Patrimoine mondial de l'UNESCO. La circulation motorisée générale y est importante : elle occupe la moitié de l'espace. Elle fait de la place, c'est vrai, un carrefour relativement inhospitalier, voire hostile, pour la plupart des autres usagers. Elle contribue à dégrader les éléments architecturaux et patrimoniaux classés qui s'y trouvent. Elle gêne les cheminements des piétons. Elle gâche le point de vue des flâneurs. Résultat : la place de la Concorde est aujourd'hui un espace "frontalier" qui tend à séparer, plutôt qu'à relier, les jardins des Tuileries et les jardins des Champs-Elysées. Ma position pourrait être résumée par la formule suivante : l'aménagement de la place de la Concorde est un aménagement trop important pour être confié à Mme HIDALGO . Certes, je suis ouverte au principe d'un aménagement à vocation historique et patrimoniale de la place, qui aille aussi dans le sens d'une réduction raisonnée et raisonnable - c'est-à-dire strictement nécessaire, adaptée et proportionnée - de l'espace occupé par la circulation motorisée générale. Mais je n'ai absolument pas confiance en Mme HIDALGO et je voudrais donc que nous soyons très vigilants sur les modalités de tout aménagement. En effet, jusqu'à présent, Mme HIDALGO n'a guère brillé par un savoir-faire particulier dans le domaine du réaménagement et de la requalification des grandes places emblématiques de la capitale... Au contraire ! Son historique est une suite de fiascos, dysfonctionnels en termes d'usages et inesthétiques en termes patrimoniaux. La place de la Madeleine a perdu en attractivité et connaît une vacance commerciale navrante . Les fontaines Bouroullec du Rond-Point des Champs-Elysées choquent. La place de la République est devenue un lieu d'attroupements des professionnels de la manifestation et du désordre. Quant à la prise de conscience par la Maire de Paris des enjeux de l'esthétique du paysage parisien, avec la parution en 2022 d'un "manifeste pour la beauté de la capitale" , elle est bien trop tardive pour être crédible et rassurante... C'est pourquoi des garde-fous doivent impérativement être prévus , de sorte que tout éventuel aménagement de la place de la Concorde soit strictement concerté, étayé, soigné et encadré. Tout aménagement, c'est la base, devra être précédé d' un entretien ou d'une restauration préalable des trop nombreux éléments patrimoniaux classés de la place de la Concorde qui restent dans un état de dégradation préoccupant, en dépit de plusieurs rénovations récemment effectuées, sous la "pression" du pétitionnaire Baptiste GIANESELLI , et avec la contribution de mes vœux dédiés . Je rappelle que la responsabilité de la conservation de la place incombe à la Ville de Paris, à l’exception des deux hôtels de Jacques-Ange GABRIEL et de l’obélisque. Tout aménagement devra être concerté, avec l'ensemble des parties prenantes , à commencer par les élus locaux, les membres des Conseils de quartier mitoyens (Elysée-Madeleine et Triangle d'Or) et, bien sûr, la Commission du Vieux Paris et le Préfet de police de Paris. Ces parties prenantes doivent pouvoir exercer un droit de regard vigilant et être pleinement concertées, et non pas simplement consultées, sur la qualité du contenu du projet. Tout aménagement devra ensuite être étayé, avec une solide étude d'impact préalable des reports de circulation et des rallongements des temps de parcours , laquelle anticipera aussi les évolutions des flux de la circulation générale induites par la mise en place de la Zone à trafic limité (ZTL) dans le centre de Paris . Tout aménagement devra également être "soigné", avec la conservation de l'ensemble des perspectives actuelles : sur les deux jardins des Tuileries et des Champs-Elysées, sur l'Hôtel de la Marine, sur les pavillons Gabriel, sur l'Arc de Triomphe, sur l'Assemblée nationale. Le pavement et les travaux de voirie devront être d'une excellente qualité, à la hauteur de la patrimonialité du site. Tout aménagement devra être strictement encadré, avec des garanties fermes et précises quant à l'absence d'occupations événementielles des espaces devenus piétons. Il est hors de question que ces nouveaux espaces piétons fassent l'objet d'une occupation événementielle, qu'elle soit commerciale ou non ! Je m'oppose ainsi d'emblée à l'objectif " d'offrir une nouvelle expérience et de nouveaux usages ", ainsi qu'au projet d'" une alternance de grands événements, de manifestations culturelles et sportives " mentionnés dans la délibération. Tout aménagement devra enfin être porteur d'améliorations très significatives des traversées piétonnes de la place de la Concorde. Pour conclure, les contours du projet d'aménagement sont encore très flous concernant à la fois le contenu patrimonial et le cadrage budgétaire (36 millions d'euros TTC). Pour ma part, je serais favorable au contre-projet proposé par le directeur de la publication "La Tribune de l'Art" , Didier RYKNER, qui préconise plutôt de réduire de moitié les voies actuelles de part et d'autre du terre-plein central, afin de réduire l'espace occupé par la circulation sans pour autant renoncer à une circulation giratoire , laquelle conserve tout son sens en termes de mobilité urbaine. Compte tenu de ce qui précède, je me suis opposée - à titre conservatoire - sur ce projet de délibération , car il m'apparaît à ce stade irresponsable de donner carte blanche à la Maire de Paris. La Maire du 8e et les élus de sa majorité, aux côtés de la Conseillère socialiste de l'arrondissement, ont voté en faveur du projet d'aménagement de Mme HIDALGO... "Fan-zone" dans le parc Monceau : enfin des informations rassurantes Mon premier vœu avait pour objectif que la Maire du 8e arrondissement révise sa position initiale et abandonne la "fan zone" projetée dans le parc Monceau pendant les Jeux Olympiques et Paralympiques (JOP) de Paris 2024. La Ville de Paris a présenté le 24 juillet 2023 les "sites de festivités" gratuits et ouverts au public qui seront aménagés dans la plupart des arrondissements de la capitale pendant les JOP, pour proposer la retransmission des épreuves, des animations sportives et culturelles, ainsi que des espaces de restauration. Dans le 8e arrondissement, sur la proposition de la Maire, le choix a été fait de retenir le parc Monceau . Or, les habitants du 8e arrondissement prennent déjà largement leur part à l'organisation des JOP de Paris 2024 , en accueillant dans la partie Sud du territoire de nombreuses épreuves sportives sur les trois sites de la place de la Concorde, du Grand Palais et du pont Alexandre III. De plus, la probabilité est élevée que ce "site de festivités" projeté dans le parc Monceau soit une simple "fan zone" , avec les externalités négatives inévitables de ce type de site événementiel pour les riverains, notamment en termes de troubles à l'ordre public. Les riverains du parc Monceau n'avaient toujours pas obtenu de garanties concernant les mesures qui seront prises pour maintenir l'ordre public , dans toutes ses composantes (sécurité, tranquillité, salubrité), à l'intérieur et dans les environs immédiats du parc Monceau, pendant toute la durée de son occupation. Ces riverains n'avaient toujours pas obtenu, non plus, de garanties concernant les protections renforcées qui seront dédiées au patrimoine architectural et paysager du parc , pour prévenir certaines externalités négatives inhérentes aux affluences et aux usages exceptionnels. Ces riverains n'avaient toujours pas obtenu, enfin, de garanties concernant les modalités suivant lesquelles ils pourront continuer de bénéficier du parc pour leurs activités quotidiennes ludiques et sportives pendant toute la durée de son occupation. En conséquence, les riverains du parc Monceau sont très réservés, voire opposés, au projet de "site de festivités" projeté dans le parc Monceau. Pour ma part, je crois qu'une clarification progressive et objective d'une situation justifie une évolution de positionnement sur cette situation. C'est pourquoi j'ai proposé que la Mairie du 8e arrondissement révise sa position initiale et abandonne le "site de festivités" projeté dans le parc Monceau pendant les Jeux Olympiques. Dans la réponse qui m'a été faite, nous avons enfin obtenu des informations . La superficie du parc Monceau allouée à la "fan-zone" sera très limitée, aux alentours de 500 m². Les animations seront principalement sportives et familiales. Le site sera protégé en permanence, avec deux agents de sécurité et un maître-chien dédiés. Et la consommation d'alcool sera interdite. Ces informations rassurantes vont dans le bon sens . J'ai toutefois maintenu mon vœu, pour prendre date et rester vigilante, tout en considérant que le parc Monceau n'était pas le site adapté. Pour un Comité sur les nuisances sonores dans le 8e arrondissement Mon second vœu visait à ce que la Mairie du 8e arrondissement mette en place un Comité local d'évaluation, de contrôle et de réduction des nuisances sonores dans le 8e arrondissement . La réduction des nuisances sonores est un enjeu décisif de santé publique et de qualité de vie en zone urbaine, tout particulièrement à Paris, l’une des capitales les plus denses au monde . Le bruit routier reste la principale source de nuisances sonores à Paris et il fait perdre aux Parisiens plus de 8 mois d’espérance de vie en bonne santé, selon la propre communication de la Ville de Paris. Le bruit de voisinage, notamment celui des terrasses bruyantes et des établissements de nuit, est l'autre source de nuisances sonores dans la capitale. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) juge que des effets extra-auditifs du bruit se manifestent pour des niveaux d’exposition supérieurs à 40 dB(A) la nuit et à 50-55 dB(A) en journée : troubles du sommeil, gêne, risques cardiovasculaires accrus, difficultés de concentration et retards dans les apprentissages. L’OMS juge qu’un risque pour l’audition se manifeste pour des niveaux d’exposition supérieurs à 80 dB(A). Or, Bruitparif cartographie la quasi-totalité du territoire du 8e arrondissement à des niveaux d’exposition supérieurs à 40 dB(A) la nuit et à 50-55 dB(A) en journée, et certains axes à des niveaux d’exposition supérieurs à 80 dB(A). Parmi les mesures déjà prises, un "Plan parisien d’amélioration de l’environnement sonore" a été adopté par le Conseil de Paris au cours de la séance du 12 octobre 2021. Différents dispositifs contre le bruit routier ont été mis en place pour améliorer l’environnement sonore à Paris, notamment l’abaissement général à 30 km/h de la vitesse de circulation des véhicules, sauf sur certains grands axes du 8e arrondissement à l’instar de l’avenue des Champs-Elysées et du boulevard Malesherbes. Différents dispositifs contre le bruit routier ont été expérimentés pour améliorer l’environnement sonore à Paris, notamment les revêtements acoustiques - à l’instar de celui expérimenté rue de Courcelles dans le 8e arrondissement - et les radars sonores - à l’instar de ceux expérimentés dans les 17e et 20e arrondissements. Dans le 8e arrondissement, la police municipale est par ailleurs équipée d'un sonomètre pour mesurer le niveau de pression acoustique. Enfin, des cahiers d’informations sur le bruit ont été diffusés aux mairies d’arrondissement. J'ai donc proposé que la Mairie du 8e arrondissement mette en place un Comité local d'évaluation, de contrôle et de réduction des nuisances sonores dans le 8e arrondissement , à l'instar de l'expérience réussie dans le 17e arrondissement voisin. Ce Comité serait chargé de suivre la mise en œuvre du "Plan parisien d'amélioration de l'environnement sonore" dans le 8e arrondissement, de prioriser dans l’arrondissement les espaces stratégiques en termes de nuisances sonores routières, et de formuler des propositions - en concertation avec les membres des conseils de quartier concernés - pour contribuer à améliorer l’environnement sonore dans l’arrondissement. Ce Comité serait notamment destinataire d'un premier bilan, puis de bilans périodiques, sur l'utilisation du sonomètre par la police municipale dans le 8e arrondissement. La Maire du 8e arrondissement et les élus de sa majorité ont rejeté ce vœu , au motif que le maximum serait déjà fait pour réduire les nuisances sonores dans l'arrondissement et qu'un énième " comité Théodule " serait inutile dans le 8e... Dont acte ! Votation du 4 février : une question d'intérêt local bienvenue mais qui interroge Enfin, ma question orale adressée à la Maire du 8e arrondissement avait pour objet d'obtenir des détails sur la question d'intérêt local propre au 8e arrondissement mise au vote lors de la votation du 4 février 2024 . Sur la proposition de la Maire du 8e arrondissement, la votation va en effet mettre au vote des électeurs du 8e une question d'intérêt local propre à l'arrondissement, formulée ainsi : " Pour ou contre accélérer la piétonisation et la végétalisation des voies du 8e arrondissement et plus particulièrement certaines portions de la rue de Monceau et de la rue de Liège ? " Si je me réjouis de la nouveauté démocratique qu'est la mise au vote de questions d'intérêt local dans le cadre des votations organisées par la Mairie de Paris, ainsi que de la prise en considération dans le cas d'espèce des rues de Liège et de Monceau, la formulation de la question posée le 4 février 2024 soulève d'autres questions et appelle des précisions : quelle a été la marge de manœuvre de la Maire du 8e arrondissement dans la formulation de la question, puisque l'article 2 du Règlement de la votation dispose que " cette question ne doit pas entrer en contradiction avec une politique publique menée par la Ville de Paris " ? quels tronçons de la rue de Monceau et de la rue Liège seraient concernés par une accélération de la piétonnisation et de la végétalisation ? quelles autres voies seraient concernées par une accélération de la piétonnisation et de la végétalisation ? des réunions publiques de concertation avec les riverains seront-elles organisées en amont des différents projets de piétonnisation et de végétalisation ? quel est l'état final recherché par la Mairie de Paris et la Mairie du 8e arrondissement, en termes de plan de circulation, pour le quartier Europe, et des études d'impact ont-elles été réalisées pour en assurer la cohérence d'ensemble, y compris avec les arrondissements voisins, à commencer par le 9e arrondissement ? En effet, le plan de circulation du quartier Europe a déjà fait l'objet de nombreuses modifications ces quatre dernières années dans le cadre de la démarche municipale "Embellir votre quartier" : "vélorue" rue d'Amsterdam, piste cyclable rue de Londres, deux "rues aux écoles" rue de Florence et rue de Moscou, mise en voie unique de la rue de Saint-Pétersbourg, végétalisation des rues de Clapeyron et de Turin, divers aménagements sur la place de Dublin et à la sortie du métro Liège, fermeture du "barreau" de la rue de Madrid où se trouve l'accès au métro, déviations de plusieurs lignes de bus. Or, la réalisation de ces aménagements se traduit désormais par un véritable "gymkhana" et de nombreux embouteillages dans le quartier, tout particulièrement au niveau de la rue de Liège, depuis la place de l'Europe et jusqu'à son carrefour avec les rues d'Amsterdam et de Moscou. J'ai donc demandé à la Maire du 8e arrondissement de détailler la question d'intérêt local propre au 8e arrondissement mise au vote lors de la votation du 4 février 2024 et d'apporter des réponses à ces autres questions qu'elle soulève. Dans sa réponse, la Maire indiqua notamment qu'un projet de "rue aux écoles" est en cours d'élaboration sur le tronçon de la rue de Monceau entre la rue de Courcelles et le boulevard Haussmann, à la demande des parents d'élèves pour sécuriser le cheminement de leurs enfants.

  • Retour sur la réunion publique de lancement de la concertation sur le projet de réaménagement de la place de la Concorde

    La réunion publique de lancement de la concertation sur le projet de réaménagement de la place de la Concorde s'est tenue jeudi 4 avril au Théâtre de la Concorde (ancien Théâtre la Ville - Espace Cardin). Devant un public d'environ 80 personnes, sont intervenus des élus - le Premier adjoint à la Maire de Paris, l'Adjoint à la Maire de Paris en charge de la transformation de l'espace public, l'Adjoint à la Maire de Paris en charge de la végétalisation de l'espace public, la Maire du 8e arrondissement, le Maire de Paris Centre - ainsi que des représentants de la Direction des affaires culturelles (DAC) de la Ville de Paris et de l'Atelier parisien d'urbanisme (APUR). Vous trouverez ici le document projeté au cours de la réunion publique. Au terme de la présentation des différents enjeux de patrimoine, de mobilité et d'usage, je maintiens ma position sur le projet de réaménagement de la place de la Concorde, mais avec un assouplissement sur la végétalisation et un durcissement sur l'événementiel. Sommaire La place de la Concorde n'a pas toujours été aussi minérale La place de la Concorde est définitivement sur-occupée par des événements Position maintenue avec un assouplissement et un durcissement RAPPEL | Après la marche exploratoire du 11 avril et l'atelier "patrimoine" du 24 avril, participez aux prochains ateliers thématiques de la concertation sur le réaménagement de la place de la Concorde (inscrivez-vous préalablement à l'adresse concorde@ville-ouverte.com) : l'atelier "mobilité" mardi 30 avril à 19 h et l'atelier "usages et résilience" jeudi 16 mai à 19 h, tous deux en présentiel au Théâtre de la Concorde. L'atelier concernant les usages sera notamment l'occasion de faire connaître et valoir votre position sur les occupations événementielles de la place de la Concorde. La place de la Concorde n'a pas toujours été aussi minérale Parmi les aménagements passés de la place de la Concorde figurent une vue de la place Louis XV (non datée) et une vue panoramique de Pierre COURVOISIER (vers 1830) relativement "contre-intuitives". Sur ces deux visuels apparaissent en effet des fossés arborés et des parterres végétalisés qui indiquent que la place de la Concorde n'a pas toujours été aussi minérale qu'aujourd'hui. Cette végétalisation passée avait d'ailleurs déjà amené la Ville de Paris à envisager des options de revégétalisation de la place à la fin des années 1990, dans le cadre de réflexions sur des possibilités d'aménagement. La place de la Concorde est définitivement sur-occupée par des événements Dans la présentation des différents usages de la place de la Concorde, l'APUR a pu objectiver par les chiffres le constat, déploré par les habitants et les "amoureux du patrimoine", d'une sur-occupation événementielle de la place de la Concorde. En 2023, 10 événements ont ainsi été organisés, aboutissant à une occupation totale ou partielle de la place de 182 jours, soit la moitié de l'année. C'est inacceptable ! Bien sûr, certains événements populaires ont une vocation durable à être organisés sur la place de la Concorde. Je pense d'abord au défilé militaire du 14 Juillet et à l'arrivée du Tour de France. D'autres événements sportifs commerciaux ne font que passer par la place. En revanche, je conteste l'occupation événementielle et commerciale de la place de la Concorde par des défilés de mode, des zones d'animations sportives ou certains salons professionnels. Position maintenue avec un assouplissement et un durcissement Au terme de la réunion publique du 4 avril, je maintiens ma position sur le projet de réaménagement de la place de la Concorde : d'une part, des garde-fous doivent être prévus pour que ce réaménagement soit d'abord et avant tout une réhabilitation à vocation historique et patrimoniale ; d'autre part, la circulation giratoire de la place doit être conservée. Mais, compte tenu de ce qui précède, j'y ajoute un assouplissement et un durcissement. L'assouplissement a trait à la possibilité de (re)végétaliser une partie de la place, comme elle a pu l'être jusqu'à la première moitié du 19e siècle : je pourrais y être favorable, à condition que toute végétalisation soit basse et à très haute qualité environnementale, puis entretenue avec le souci de l'excellence. Le durcissement concerne l'occupation événementielle de la place : je plaide l'interdiction des occupations événementielles commerciales de la place, de sorte de n'y autoriser que des occupations non commerciales et d'intérêt national. Pour conclure, la végétalisation partielle de la place de la Concorde pourrait s'avérer être une façon efficace de la prémunir contre certaines occupations événementielles commerciales indésirables.

  • Tribune (Atlantico) | L'aménagement de la Concorde est trop important pour être confié à Hidalgo !

    Cette tribune a été publiée sur le site d'information indépendant Atlantico le vendredi 26 janvier 2024. Pour la conseillère divers droite du 8e arrondissement, la maire de Paris n'a guère brillé par un savoir-faire particulier dans le domaine de la requalification des grandes places de la capitale… La maire de Paris a annoncé que la moitié de la surface de la place de la Concorde ne serait pas rendue aux automobilistes après les Jeux Olympiques. La place est l'une des cinq places royales parisiennes, intégralement classée Monument historique, la plus vaste et emblématique de la capitale. C'est vrai, la circulation motorisée y est importante. Elle fait de la place un carrefour relativement inhospitalier pour la plupart des autres usagers. Confiance rompue Mais jusqu'à présent, Mme Hidalgo n'a pas brillé par un savoir-faire particulier dans le domaine de la requalification des grandes places de la capitale. Son historique est une suite de fiascos, dysfonctionnels en termes d'usages, inesthétiques en termes patrimoniaux. La place de la Madeleine a perdu en attractivité et connaît une vacance commerciale navrante. Les fontaines Bouroullec du rond-point des Champs choquent. La place de la République est devenue le lieu d'attroupements des professionnels de la manifestation et souvent du désordre. Ma conviction est que l'aménagement de la place de la Concorde est une chose trop importante pour être confiée à Mme Hidalgo. Je suis ouverte au principe d'un aménagement à vocation historique et patrimoniale de la place, qui aille aussi dans le sens d'une réduction raisonnée et raisonnable - c'est-à-dire strictement nécessaire, adaptée et proportionnée - de l'espace occupé par la circulation. Mais je n'ai pas confiance en Mme Hidalgo. Gardes-fous C'est pourquoi des garde-fous doivent être prévus. Tout aménagement, c'est la base, devrait être précédé d'une restauration préalable des nombreux éléments patrimoniaux classés de la place de la Concorde qui restent dans un état de dégradation préoccupant, en dépit de plusieurs rénovations récemment effectuées sous la pression du pétitionnaire Baptiste Gianeselli. Je rappelle que la responsabilité de la conservation de la place incombe à la Ville de Paris, à l’exception des deux hôtels de Jacques-Ange Gabriel et de l’obélisque. Tout aménagement devrait être concerté, avec l'ensemble des parties prenantes, à commencer par la Commission du Vieux Paris, l'architecte des bâtiments de France, le Préfet de police de Paris, les élus locaux. Tout aménagement devrait ensuite être étayé, avec une solide étude d'impact des reports de circulation et des rallongements des temps de parcours, laquelle anticiperait aussi les évolutions des flux de la circulation induites par la mise en place de la future Zone à trafic limité dans le centre de Paris. Tout aménagement devrait également être soigné, avec la conservation de l'ensemble des perspectives actuelles : sur les jardins des Tuileries et des Champs-Elysées, sur l'Hôtel de la Marine, sur les pavillons Gabriel, sur l'Arc de Triomphe, sur l'Assemblée nationale. Le pavement et les travaux de voirie devraient être d'une excellente qualité, à la hauteur de la patrimonialité du site. Tout aménagement devrait enfin être encadré en termes d'occupations : il est hors de question que les nouveaux espaces piétons fassent l'objet d'une occupation événementielle, qu'elle soit commerciale ou non. "Projet Rykner" Les contours du projet d'aménagement de Mme Hidalgo sont encore trop flous concernant le contenu patrimonial et le cadrage budgétaire. A ce stade, il m'apparaît irresponsable de lui donner carte blanche. C'est pourquoi j'ai voté contre l'aménagement en conseil du 8e arrondissement. Une piste raisonnée et raisonnable mériterait d'être étudiée, celle du contre-projet proposé par le directeur de la publication "La Tribune de l'Art". Didier Rykner préconise de réduire de moitié les voies actuelles de part et d'autre du terre-plein central, afin de réduire l'espace occupé par la circulation sans pour autant renoncer à une circulation giratoire, laquelle conserve tout son sens en termes de mobilité urbaine. Le cas échéant, je recommanderais que soient supprimées les voies les plus proches de ce terre-plein central, afin d'élargir l'espace où se trouvent l'obélisque et les deux fontaines des Fleuves et des Mers. Cette option permettrait aussi de contribuer à réduire la vitesse de circulation sur la place en "cassant" la ligne droite qui la traverse depuis le pont de la Concorde jusqu'à la rue Royale. Catherine Lécuyer Conseillère du 8e arrondissement de Paris (divers droite)

  • Entretien | "Catherine Lécuyer n'a pas confiance en Anne Hidalgo pour le réaménagement de la Concorde" (publié sur le site des Affiches Parisiennes)

    Cette entretien a été publié sur le site d'information Affiches Parisiennes le lundi 5 février 2024. L'introduction de l'entretien (version intégrale ci-dessous) Conseillère divers droite du 8e arrondissement de Paris, Catherine Lécuyer est très attachée aux sujets patrimoniaux sur lesquels elle intervient régulièrement lors des conseils municipaux. A la veille du Conseil de Paris qui se déroulera du 6 au 8 février, l’ancienne conseillère de Paris durant la mandature 2014-2020, pendant laquelle elle était notamment intervenue sur la restauration des Fontaines Bouroullec sur le rond-point des Champs-Élysées, nous a fait part de sa position et de ses propositions sur un projet de délibération à l’ordre du jour : l’aménagement de la place de la Concorde. La délibération 2024 SG 4 sur le projet d'aménagement de la place de la Concorde. Affiches Parisiennes : dans quel état se trouve actuellement la place de la Concorde ? La place de la Concorde est absolument magnifique. Elle a une histoire très forte et fait partie des cinq places royales parisiennes. C'est une place qui donne le sentiment, quand on en fait le tour, d'avoir été laissée à l'abandon pendant des décennies. Elle est dans un état assez pitoyable, bien que depuis deux ans, il y ait un renouveau. Je pense que ce renouveau est lié à une mobilisation d'habitants qui se sont vraiment manifestés pour faire un peu "bouger les lignes". Ils ont activé le processus de restauration qui était de la compétence de la Ville de Paris, puisqu’elle est chargée de l'entretien et de la restauration de la place de la Concorde. Donc, effectivement les fontaines ont été restaurées, elles sont magnifiques. Deux guérites l’ont également été. Il y a un certain nombre d'éléments patrimoniaux de cette place qui ont été restaurés, mais il reste beaucoup à faire. Anne Hidalgo a récemment indiqué que la place de la Concorde resterait en grande partie piétonne après les Jeux olympiques, qu'en pensez-vous ? Lors du prochain Conseil de Paris qui se tient demain, une grosse délibération concerne la place de la Concorde. Comme quand je dis "grosse", ce n'est pas qu'elle soit très longue en lecture, mais qu'elle est très importante en termes d'enjeu puisqu'il s'agit de lancer le projet de réaménagement de la place de la Concorde. Mais cette délibération, à mon sens, est très légère, avec très peu de points concrets développés. Pourquoi ? Le projet de délibération parle de patrimoine, d'entretien, et de restauration, qui sont la base et le point numéro un. La circulation est aussi évoquée, c’est un point important puisque, effectivement, c'est une place qui est devenue assez inhospitalière, avec une circulation assez importante, même si elle a beaucoup baissé avec la fermeture de la rue de Rivoli à la circulation générale. Un réaménagement est à envisager. Mais pour moi, le point numéro un, l’enjeu majeur, c’est l’entretien et la restauration du patrimoine de cette place, puisque quand on est Paris, une ville extrêmement visitée, un "phare" en Europe, je me demande : "Comment en est-on arrivé à laisser la Concorde vieillir à ce point ?". C’est un réel questionnement qui me fait dire que la Ville de Paris n’était pas très soucieuse. Le projet de réaménagement de la place de la Concorde vous inquiète ? Je suis extrêmement méfiante puisqu'on parle de la ville de Paris et du patrimoine parisien. Il faut un réaménagement, une restauration et des travaux d’entretien de cette place. Pour autant, je mets des warnings. Beaucoup de garde-fous sont à prévoir, parce qu’Anne Hidalgo n’a pas brillé dans le domaine de la requalification des grandes places historiques de la capitale. Je pense en particulier aux places de la République, de la Bastille et de la Madeleine. Aucun de ces lieux n’est une réussite. Je considère même que pour certaines, c’est un fiasco avec une énorme dépense d’argent. Je n’ai absolument pas confiance en Anne Hidalgo et je considère qu’en l’état, nous ne pouvons pas voter cette délibération. J’ai même fait savoir en Conseil d’arrondissement qu’à titre conservatoire, je vote contre. D’ailleurs, un autre point m’interpelle. Il s’agit de l’objectif annoncé dans la délibération d’offrir de nouveaux usages. Qu’est-ce que cela signifie ? Nous n’avons aucune explication et il est impératif de ne pas laisser faire n’importe quoi sur cette place qui a une place importante dans l’histoire de France. Je rappelle que Louis XVI, Malesherbes et Danton y ont notamment été décapités. C'est quand même une place qui a une histoire très forte. Elle a un côté "sacré". De votre côté, à l’avenir, comment la verriez-vous la place de la Concorde ? Nous avons travaillé sur plusieurs propositions. En termes de circulation, à mon avis, il serait intéressant de maintenir un sens giratoire autour de l'obélisque et des deux fontaines en élargissant l’espace autour de ces monuments pour en profiter davantage. Ainsi, les voitures passeraient à nouveau des deux côtés de l’obélisque. Cela permettrait aussi de rétablir la symétrie historique entre l'Assemblée nationale et la rue Royale qui mène à la Madeleine, ainsi qu’entre le Jardin des Tuileries et l’Arc de Triomphe. Il faut vraiment avoir une réflexion pour reconfigurer cette place et remettre en valeur l’Obélisque et les deux fontaines. Cette idée de sens giratoire n’a pas été retenue pour les places de la Bastille et de la République… Non, et je trouve cela catastrophique. Je pense en particulier à la place de la République qui était magnifique quand nous regardons les images d’avant et qui maintenant n’a plus rien à voir. Le résultat pour ces places de la Bastille, de la République et même de la Madeleine n’est pas à la hauteur des enjeux et surtout des annonces qui avaient été faites, pourtant des millions d’euros ont été investis et de long mois de travaux ont eu lieu. Le projet de la place de la Concorde n'est-il finalement pas la suite "logique" du chantier de végétalisation et de piétonnisation des Champs-Élysées et de l'Arc de Triomphe, prévu pour 2030 ? Quand nous regardons la délibération pour le réaménagement de la place de la Concorde, nous avons l'impression qu'elle s’inscrit dans la rénovation d’un certain nombre de lieux emblématiques parisiens. Mais, le problème est que cette délibération est extrêmement vide. Elle ne développe aucun sujet et n’évoque pas le réaménagement des Champs-Élysées et de l’Arc de Triomphe. Il s’agit vraiment d’un projet indépendant, même si nous considérons qu’il s’inscrit dans l’entre-guillemets "réenchantement" des Champs-Élysées. Pourquoi entre guillemets ? Il y a : réenchanter et réenchanter. Je suis très méfiante sur cette expression. C'est un peu comme Photoshop. Nous avons des présentations et des vues d'artistes absolument extraordinaires, mais en général le résultat n’est pas du tout à la hauteur de ce qui a été dévoilé. La place de la Concorde accueillera les épreuves de BMX freestyle, de breaking, de skateboard et de basket-ball 3x3 des Jeux olympiques. Quel est votre avis sur ce choix ? Dans cette idée, ce qui me semble être positif, c’est que les projecteurs se sont braqués sur la place de la Concorde et cela a accéléré la rénovation de ces guérites, des deux fontaines et de l’Obélisque. Les Jeux olympiques ont été à l’origine de l’accélération de la restauration de cette place qui avait besoin qu’on s’occupe d’elle parce qu’elle était à l’abandon. Votre mobilisation est vraiment sur la réhabilitation de la place de la Concorde ? Oui, et il ne faut pas oublier que la zone à trafic limité entrera prochainement en vigueur dans Paris Centre et plusieurs paramètres seront à avoir en tête pour la circulation. Il faut rappeler à Anne Hidalgo que même si son projet est voté au Conseil de Paris, tous les garde-fous doivent être prévus pour une place intégralement classée Monument historique. Tout aménagement devrait être concerté avec l’ensemble des parties prenantes, à commencer par la Commission du Vieux Paris, l’architecte des bâtiments de France, le préfet de Police de Paris et les élus locaux. Madame Hidalgo ne pourra pas porter ce projet toute seule et heureusement, malgré son poste de maire de Paris et ses compétences en matière d’urbanisme. La vidéo intégrale de l'entretien

  • Concertation sur le projet de réaménagement de la place de la Concorde le 4 avril : participez pour exiger une réhabilitation à vocation historique et patrimoniale

    Après que la maire de Paris a annoncé dans la presse le 14 janvier que la moitié de la surface de la place de la Concorde ne serait pas rendue aux automobilistes après les Jeux Olympiques, la Ville de Paris organise du 2 avril au 29 mai 2024 une concertation sur le projet de réaménagement de la place de la Concorde, lequel interviendra après les Jeux Olympiques et Paralympiques (JOP) de Paris 2024, suivant un calendrier qui reste à définir. Une réunion publique de lancement est prévue le jeudi 4 avril à 19h au Théâtre de la Concorde. Puis se tiendront plusieurs "ateliers participatifs thématiques" : un atelier "patrimoine" mercredi 24 avril à 19h à distance, un atelier "mobilité" mardi 30 avril à 19h au Théâtre de la Concorde et un atelier "usages et résilience" jeudi 16 mai à 19h au Théâtre de la Concorde. Ma position sur le projet de réaménagement de la place de la Concorde est la suivante : je veux d'abord et avant tout que ce réaménagement soit une réhabilitation à vocation historique et patrimoniale, que des garde-fous soient prévus, notamment sur la non-occupation événementielle des nouveaux espaces piétons, et que la circulation giratoire de la place soit conservée. Le réaménagement projeté par la maire de Paris La maire de Paris projette de piétonniser la partie Est de la place de la Concorde, depuis le jardin des Tuileries jusqu'à l'obélisque central. Cette configuration est celle qui a prévalu, par exemple, pendant la fan-zone du village de la Coupe du monde de rugby puis pendant le "Concorde park" d'initiations aux sports urbains. "La moitié de sa surface ne sera pas rendue aux automobilistes après les Jeux. Elle sera offerte à la promenade depuis les Tuileries jusqu'à ­l'Obélisque. On a déjà l'expérience du fonctionnement de la place en demi-jauge avec la Coupe du monde de rugby. Les faits sont là, la circulation est plus fluide quand la moitié de la Concorde est fermée. Je suis très soucieuse de conserver son caractère patrimonial exceptionnel et minéral, tout en adaptant la ville aux pics de chaleur qu'on va connaître, jusqu'à 50 degrés. Je veillerai aussi à respecter sa symétrie, qui fait partie de la vision des architectes de l'époque classique. Je vous le dis, la place accordée à la voiture dans ce lieu emblématique n'aura été qu'une parenthèse dans l'Histoire." (Anne HIDALGO, La Tribune Dimanche, 14 janvier 2024) Oui au principe d'une réhabilitation de la place J'ai déjà eu l'occasion de prendre position sur le projet de réaménagement de la place de la Concorde. Comme le rappelle l'expertise patrimoniale de la Direction des affaires culturelles (DAC) de la Ville de Paris, la place est l'une des cinq places royales parisiennes, la plus vaste et emblématique de la capitale. Elle est intégralement classée Monument historique depuis 1937 et située dans le périmètre des rives de la Seine inscrit au Patrimoine mondial de l'UNESCO. Riche d'une histoire qui se confond souvent avec celle de la France, la place a notamment été le lieu principal des exécutions publiques pendant la Révolution française, dont celles de Louis XVI et de Marie-Antoinette d'Autriche. La place a changé de nom au gré des soubresauts de la vie politique nationale : place Louis XV, place de la Révolution, place de la Concorde, place Louis XVI et, de nouveau, place de la Concorde depuis 1830. Aujourd'hui, c'est vrai, la circulation motorisée est très importante sur la place de la Concorde. Elle fait de la place un carrefour relativement inhospitalier pour la plupart des autres usagers, à commencer par les piétons. Je suis donc ouverte au principe d'un réaménagement qui aille dans le sens d'une réduction raisonnable de l'espace occupé par la circulation. Pour autant, je n'ai pas confiance en la maire de Paris. Jusqu'à présent, c'est peu dire qu'elle n'a pas brillé par un savoir-faire particulier dans le domaine de la requalification des grandes places de la capitale. Son historique est une suite de fiascos, dysfonctionnels en termes d'usages, inesthétiques en termes patrimoniaux. La place de la Madeleine a perdu en attractivité et connaît une vacance commerciale navrante. Les fontaines Bouroullec du rond-point des Champs choquent. La place de la République est devenue le lieu de tous les attroupements de professionnels de la manifestation et souvent du désordre. Les places de la Bastille et de la Nation ne sont pas davantage réussies... Prévoir des garde-fous au projet Si je suis favorable au principe d'un réaménagement, c'est à la condition sine qua non qu'il soit d'abord et avant tout une réhabilitation à vocation historique et patrimoniale. La création par la maire de Paris, le 13 mars, d'une commission de réflexion sur la transformation de la place de la Concorde pourrait constituer une première garantie. Présidée par l'ancien ministre de la Culture Jean-Jacques AILLAGON, elle comptera dans ses rangs l'animateur audiovisuel, écrivain et défenseur du patrimoine Stéphane BERN, la Directrice des affaires culturelles de la Ville de Paris et ancienne ministre de la Culture Aurélie FILIPPETTI, ainsi que le président du Comité des Champs-Elysées et secrétaire général de LVMH Marc-Antoine JAMET. Dans cette perspective, des garde-fous doivent être plaidés et prévus dans le cadre de la concertation de la Ville de Paris. Premièrement, tout réaménagement, c'est la base, doit être précédé d'une restauration préalable des nombreux éléments patrimoniaux classés de la place de la Concorde, lesquels restent dans un état de dégradation préoccupant, en dépit de plusieurs rénovations récemment effectuées, sous la pression du pétitionnaire Baptiste GIANESELLI. Les fontaines, la chaussée, les candélabres et une partie des sculptures ont depuis été restaurés. Je rappelle que la responsabilité de la conservation de la place incombe intégralement à la Ville de Paris, à l’exception des deux hôtels de Jacques-Ange Gabriel et de l’obélisque. Tout réaménagement doit ensuite être étayé, avec une solide étude d'impact des reports de circulation et des rallongements des temps de parcours qui seront occasionnés par la réduction de l'espace occupé par la circulation. Cette étude d'impact doit aussi intégrer, par anticipation, les évolutions des flux de la circulation induites par la mise en place de la future Zone à trafic limité dans le centre de Paris, a priori début 2025. Tout réaménagement doit également être soigné, avec la conservation de l'ensemble des perspectives actuelles, sur les jardins des Tuileries et des Champs-Elysées, sur l'Hôtel de la Marine, sur les pavillons Gabriel, sur l'Arc de Triomphe, sur l'Assemblée nationale. Le pavement et les travaux de voirie doivent être d'une excellente qualité, à la hauteur de la patrimonialité du site. Tout aménagement doit évidemment être porteur d'améliorations très significatives des traversées piétonnes de la place de la Concorde, puisque c'est la raison d'être du projet. Tout réaménagement doit enfin être strictement encadré en termes d'occupations événementielles. Il est hors de question que les nouveaux espaces piétons créés fassent l'objet d'une occupation événementielle, qu'elle soit commerciale ou non. Conserver la circulation giratoire de la place Une piste raisonnée et raisonnable mériterait d'être étudiée dans le cadre de la concertation de la Ville de Paris, celle du projet alternatif proposé par le directeur de la publication "La Tribune de l'Art", Didier RYKNER. Celui-ci préconise de réduire de moitié les voies actuelles de part et d'autre du terre-plein central, afin de réduire l'espace occupé par la circulation sans pour autant renoncer à une circulation giratoire, laquelle conserve tout son sens en termes de mobilité urbaine. Je suis, moi aussi, favorable à cette option de réaménagement qui a le mérite de préserver la nature originelle de la place. Je recommanderais alors que soient supprimées les voies les plus proches du terre-plein central, afin d'élargir l'espace où se trouvent l'obélisque et les deux fontaines des Fleuves et des Mers. Cette option permettrait aux piétons de bénéficier d'un meilleur recul à proximité immédiate de l'obélisque et des fontaines. Elle contribuerait aussi à réduire la vitesse de circulation sur la place en "cassant" la ligne droite qui la traverse depuis le pont de la Concorde jusqu'à la rue Royale.

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