Nous avons tenu mardi 3 novembre notre 3e Conseil d’arrondissement de la mandature dans des conditions pour le moins expéditives, même si je me félicite de sa première captation et diffusion audiovisuelle. Retour sur une séance d’à peine 30 mn.
Sur le fond, d’abord, notre ordre du jour était réduit à sa plus simple expression.
La mairie avait en effet invoqué initialement le couvre-feu de 21h pour abréger notre séance en présentiel et donc l’ordre du jour, refusant que des vœux et des questions puissent être déposés. Dont acte. J’avais alors adressé ce courrier à la maire du 8e pour obtenir des réponses aux questions que je ne pouvais plus lui poser en Conseil d’arrondissement sur l’avancement de l’amélioration de la “coronapiste” rue d’Amsterdam, l’avenir du bassin du collège Condorcet, l’organisation d’une concertation locale pour un réaménagement ambitieux de la place Saint-Augustin ou encore l’organisation d’une réunion publique (si besoin à distance) pour informer, conseiller et accompagner les acteurs économiques locaux confrontés aux conséquences de la crise sanitaire.
Puis la mairie décida de dématérialiser notre séance à la suite de l’entrée en vigueur du reconfinement. Elle n’y était pourtant pas obligée. La plupart des autres arrondissements ont tenu leur Conseil en présentiel, dans le respect des règles sanitaires. La majorité considère-t-elle que la démocratie locale ne serait pas une “activité essentielle” ? Le fait que la décision de la dématérialisation ne permette pas de restaurer un ordre du jour complet (y compris les questions et les vœux des oppositions), alors même que nous n’étions plus tenus par le couvre-feu, pourrait le laisser penser …
Sur la forme, ensuite, la séance s’est finalement tenue de façon dématérialisée. Une première, enfin ! Même si la tentation du huis clos n'était pas loin ...
Vous le savez, je réclamais de longue date une diffusion audiovisuelle en direct de nos séances du Conseil d’arrondissement, par souci d’accessibilité et de transparence de nos débats. Je me suis donc félicitée de cette indispensable évolution, en formant bien sûr le vœu qu’il s’agisse là d’une étape - à défaut d’une conviction, tant elle fut contrainte ... - et non d’une simple parenthèse numérique.
J’ai en revanche vivement déploré que nos administrés aient été prévenus moins d’une heure avant la séance qu’ils pouvaient y accéder en ligne. J’ai rappelé que cette publicité des séances du Conseil d’arrondissement n’était pas une option facultative mais une obligation prévue par l’article L. 2121-18-1 du code général des collectivités territoriales. Je m’étonne toujours de la volonté manifeste de la majorité de fuir les occasions de rendre compte de son action.
Je n’ai malheureusement pas eu la possibilité de rendre un hommage aux victimes du terrorisme islamiste. La France fait douloureusement face à cet ennemi depuis des années, encore récemment à Conflans-Saint-Honorine et à Nice, à l’instar de nos voisins européens, comme nous l’a rappelé l’attentat de Vienne lundi. Cet ennemi exècre nos racines judéo-chrétiennes, nos traditions, notre histoire, notre mode de vie et notre laïcité. L’heure n’est plus aux déclarations grandiloquentes, aux manifestations et aux bougies mais aux actes forts. En tant qu’élus de la République, nous avons tout particulièrement la responsabilité d’être courageux et de regarder cet ennemi en face. Trop de langue de bois, de clientélisme, de lâcheté voire de naïveté ont permis la montée en puissance de cette idéologie en France. N’ayons pas peur d’être courageux, il en va de l’ avenir de notre civilisation.
J’avais aussi prévu d’intervenir sur le principe de gratuité des autorisations d’occupation des cours d’école mais la délibération a été retirée in extremis de notre ordre du jour. Je suis a priori favorable à ce principe de “time-sharing” pour optimiser l’utilisation des équipements municipaux dans une ville et un arrondissement qui manquent de place pour nombre des activités physiques de nos enfants. Lorsque nous aurons enfin l’occasion de débattre du sujet, je mettrai en garde contre la construction d’une “ville du 1/4 h” qui serait agréable à vivre pour certains aux dépens de la pénibilité du travail de toutes celles et tous ceux qui doivent faire de nombreuses heures de transport en commun, tôt le matin et tard le soir, pour venir travailler au service des Parisiens dans une ville où ils n'ont pas les moyens de se loger. Attention à ne pas opposer une nouvelle fois inutilement les Parisiens aux non-Parisiens ! Et je poserai des questions pragmatiques pour identifier et surmonter les éventuelles difficultés de mise en oeuvre de l’occupation des cours d’école : quels critères présideront aux choix des établissements et des associations sportives ? Comment la sécurité des lieux sera-t-elle assurée et par qui ? Etc.
Je suis intervenue à plusieurs autres reprises au cours de notre séance, afin de nous féliciter de l’ouverture d’une nouvelle classe “ULIS” pour les élèves en situation de handicap au collège Chaptal (un dispositif qui a déjà fait ses preuves dans les établissements Fénelon Sainte-Marie, Louis de Funès et Surène), demander un point de situation sur les places de crèches dans l’arrondissement, ainsi que le centre de PMI, et connaître les intentions de la majorité pour accélérer les travaux de la ZAC Beaujon et améliorer l’information des riverains. Les réponses qui m'ont été apportées ne sont pas satisfaisantes. Je remonterai donc au créneau.
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