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Restauration des fontaines des Champs-Elysées : interpellation de la maire du 8ème arrondissement



Projet de fontaines des Champs-Elysées
Projet de fontaines des Champs-Elysées


Conseil du 8ème arrondissement du 28/06/2017.


Madame le Maire,


Nous avons appris avec surprise par le biais de votre bilan de la mi- mandature 2014/2017, que vous vous réjouissiez de la restauration des six fontaines des Champs-Elysées pour laquelle vous aviez œuvré, nous dites-vous. Vous évoquez d'ailleurs de nombreux entretiens avec la Maire de Paris pour y parvenir.


Je souhaite donc savoir pourquoi les élus du 8ème arrondissement n'ont pas été associés à cette réflexion, quel a été le mode de sélection des artistes et en quoi vous avez été partie prenante de ce projet qui se révèle, au final, loin de la restauration des fontaines d'origine initialement annoncée.


Il s'agit en effet une fois de plus d'une création comme la Maire de Paris en a l'habitude (on pense en particulier aux kiosques) c'est-à-dire sans aucune envergure, pas à la hauteur de l'avenue des Champs-Elysées, pour un budget conséquent de 4 millions d'euros, soit l'équivalent d'1/3 du budget investi dans la restauration de nos églises du 8ème.


Mme d'HAUTESERRE : Merci, Madame LECUYER.


Mesdames et Messieurs, je me réjouis de la restauration des six Fontaines des Champs-Elysées et je dirai même : enfin !


Oui, j'y ai œuvré, comme mon prédécesseur depuis 1998 cela ne vous a pas échappé, date où elles ont été vandalisées lors de la Coupe du Monde de foot. Pour mémoire, ce projet faisait partie de nos propositions de campagne, liste sur laquelle vous figuriez, il me semble.

Enfin, il me semble nécessaire aussi de vous rappeler que notre Conseil, dans sa séance du 23 mars 2016, a été saisi d'un projet de délibération, la DPA 13, qui portait sur la restauration des Fontaines avec une convention mécénat de compétence avec Eau de Paris. Cette délibération a été votée par notre Conseil à l'unanimité.


Vous qualifiez la qualité de l'oeuvre retenue de « sans envergure » ! C'est votre point de vue. La Commission des Sites appréciera votre jugement.


Depuis mon élection, j'ai effectivement saisi à plusieurs reprises la Maire de Paris pour lui demander de procéder à la restauration de ces fontaines. Souvent, j'ai été interpellée, à chaque sortie, dans le quartier là-bas, par une personne ici présente, qui me demandait quand ces fontaines allaient pouvoir être remises en eau.


En mai 2015, la ville de Paris a créé un fond de dotation qui s'appelle le Fonds pour Paris, dédié à la recherche de financements privés pour la restauration du patrimoine parisien et l'émergence de l'art contemporain. D'ailleurs, dans le compte rendu de la séance du 23 mars 2016, vous avez remercié chaleureusement les mécènes.


Parmi les projets qui ont été choisis par le Conseil d'Administration du Fonds pour Paris et suite à mes entretiens avec la Maire de Paris, le projet de restauration des Fontaines a été validé. Le Fonds pour Paris est une structure privée : cela ne vous a pas échappé. Il a donc cherché les mécènes et les artistes pouvant répondre à cette commande. L'objectif du Fond est bien de dynamiser le patrimoine en le faisant dialoguer avec l'art contemporain.


De plus, l'histoire des Fontaines du rond-point des Champs-Elysées sur laquelle il est basé a toujours montré qu'au fur et à mesure des années, elles ont été le lieu de démonstration d'un savoir-faire moderne. Lorsque les Fontaines d'origine, créées à la fin du XIXe siècle par Alphand ont été détruites, c'est Lalique, designer contemporain de l'époque qui a réalisé les nouvelles Fontaines. Histoire qui s'est répétée à la fin des années 1950 avec les nouvelles Fontaines de Max Ingrand, venant remplacer celles de Lalique. C'est donc tout naturellement que le Fonds s'est tourné vers des designers contemporains.


Le choix a été fait par le Conseil d'Administration, qui a tout pouvoir sur cette question, et validé ensuite par la Maire de Paris. J'ai été informée immédiatement de cette validation par les services de la Mairie de Paris le 23 mars 2017. Le Préfet de Paris a réuni une Commission des Sites à laquelle j'ai participé. Le projet des Fontaines a été validé par la Commission des Sites qui regroupe 30 personnes dont les Architectes des Bâtiments de France, l'Inspection des Sites, le Préfet de Paris, des élus de la Ville et des membres d'associations du patrimoine. Cette proposition a été validé à la quasi-unanimité, avec une abstention.


Mme LECUYER : Quatre abstentions et deux votes contre : j'ai le rapport sous les yeux.


Mme d'HAUTESERRE : Personnellement, c'est ce que l'on m'a indiqué le jour du vote. Quoi qu'il soit, le projet a été voté.


Enfin, il est important de rappeler que l'intégralité des fonds nécessaires à cette restauration et création, à savoir 4 millions d'euros, ont été levés par le Fonds pour Paris auprès de mécènes privés dont les Galeries Lafayette, Dassault et Eau de Paris.


Le calendrier des travaux sera la suivant :

- de septembre 2017 à 2018: 12 mois de travaux de canalisations souterraines,

- Automne 2018 : normalement, nous devrions inaugurer ces fontaines.


Merci de votre attention.


Mme LECUYER : J'ai un droit de suite. Je voulais juste dire que je suis surprise du projet en tant que tel. Je trouve que l'on a manqué d'ambition pour ces fontaines qui, à l'origine, étaient absolument magnifiques. En lisant le rapport de la commission des Sites, il est très étonnant de voir que finalement, la plupart des intervenants n'ont pas du tout été associés au choix du designer qui a réalisé le projet. Vous avez l'architecte des Bâtiments de France, Madame COMBIN, qui dit qu'elle n'a pas été associée, pas plus que l'inspecteur des sites.


Mme d'HAUTESERRE : Ni moi d'ailleurs comme je l'ai dit lors de cette commission.


Mme LECUYER : Parmi les cinq candidats. Elle dit que c'est à une réunion à l'Hôtel de Ville qu'elle a découvert le projet. Vous avez également un autre intervenant qui dit : « bien que membre de l'observatoire de Paris, j'ai découvert le projet par la presse etc. ». Tout le monde témoigne du fait que... Mme d'HAUTESERRE : Tout le monde a voté pour.


Mme LECUYER : Non, tout le monde n'a pas voté pour.


Mme d'HAUTESERRE : A la majorité, le dossier a été voté.


Mme LECUYER : Mais, Madame le Maire, il faut que vous ayez de l'ambition, dans notre arrondissement.


Mme d'HAUTESERRE : Ah bon ? Et vous, quelle est-elle votre ambition ?


Mme LECUYER : Ces fontaines, ce qu'on a vu, le rendu de ce qui va être produit n'est pas à la hauteur. Vous-même avez dit dans la presse que vous aviez été déçue du résultat quand vous avez vu les photos. Mme d'HAUTESERRE : Non, je n'ai pas dit que j'étais déçue : j'ai dit que je n'avais pas été consultée et que la Mairie de Paris n'avait pas l'intention de me consulter...


Mme LECUYER : Vous avez...


Mme d'HAUTESERRE : Ecoutez, je n'ai pas de leçon à recevoir de vous, Madame. Si vous devez être une bonne conseillère, vous ferez le travail d'une conseillère.


Mme LECUYER : Mais, Madame, je fais le travail d'une conseillère : nous avons de l'ambition dans notre arrondissement : c'est le patrimoine du 8ème.


Mme d'HAUTESERRE : Dans ce cas, si vous avez autant d'ambition pour l'arrondissement dans lequel vous n'habitez pas, vous devriez faire des vœux ...


Mme LECUYER : Quel est le rapport ?


Mme d'HAUTESERRE : Parce que vous ne connaissez pas l'arrondissement, Madame.


Mme LECUYER : Mais Madame le Maire, vous le connaissez ?


Mme d'HAUTESERRE : Oui.


Mme LECUYER : Allez rencontrer les habitants du 8ème.


Mme d'HAUTESERRE : Oui, je vous montrerai les courriers qu'ils m'envoient.


Mme LECUYER : J'en suis ravie mais je ne vois pas le rapport : là on parle du fond.


Mme d'HAUTESERRE : Moi, je dis simplement quant au fond, qu'il y a une commission des sites, qu'une réunion a été faite devant le Préfet : même s'il y a deux voix contre, le projet a été voté. Nous sommes en démocratie, à partir du moment où le projet a été voté, il faut l'accepter ! Ce n'est pas de l'argent public, c'est de l'argent privé. Cela fait depuis 1998 qu'on attend cette réfection.


Mme LEÇUYER : Je suis ravie que l'on mette à la main à la pâte pour ces fontaines : ce n'est pas le problème.


M. BALADI : Je peux vous dire qu'à l'époque, Lalique, comme Haussmann, étaient considérés comme de l'art moderne... Je pense qu'il ne sert à rien de polémiquer et qu'on serait preneurs d'avoir peut-être un contre-projet concret.


Mme LECUYER : Tout à fait : il serait intéressant que l'on puisse débattre ici du projet en tant que tel.

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