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La Maire de Paris asphyxie un peu plus la démocratie parisienne



Pour la première fois hors période électorale, seules trois séances du Conseil de Paris - et donc du Conseil du 8e arrondissement - sont programmées au 1er semestre 2023 : les assemblées délibérantes de la Ville de Paris ne seront ainsi réunies qu'en mars, juin et juillet…

Or, ces assemblées délibérantes sont les principaux lieux de la vie démocratique parisienne. Mandatés par les Parisiens, les élus peuvent y interpeller l'Exécutif, débattre des projets qui leur sont soumis, et formuler des propositions sur les voies et les moyens d'améliorer la vie présente et future des millions de personnes qui vivent et travaillent à Paris.

Ce programme d'une démocratie locale "allégée" ou "intermittente" est en contradiction lourde avec la logorrhée municipale, confinant parfois à l'incontinence, sur la démocratie participative. A longueur de communications municipales, il n'est en effet question que de "budget participatif", "e-pétition", "idees.paris", "intelligence collective", "imagination collective", "participation citoyenne", "démarche d'écoute participative", "logique collaborative", "opération de nettoyage participatif", etc.

La volonté de Mme HIDALGO de raréfier les séances du Conseil de Paris (et donc du Conseil du 8e arrondissement) s'ajoute à d'autres actes de "maltraitance" de la démocratie parisienne. D'abord, lorsque le Conseil de Paris siège, la Maire fuit autant que possible la confrontation dans l'hémicycle et le compte rendu de ses responsabilités. Le Groupe Changer Paris a ainsi calculé un temps de présence moyen en séance du Conseil de Paris ces dernières années de moins de… 30% ! Ensuite, les Parisiens attendent toujours depuis 2020 de connaître le "programme d'investissement de la mandature" (PIM) qui les aurait utilement informés, en toute transparence, sur les intentions budgétaires de l'Exécutif pour le financement des projets structurants dont la réalisation s'inscrit sur plusieurs années de la mandature. Au lieu de quoi, la Maire décide de façon discrétionnaire de mettre l'Hôtel de Ville de Paris "en grève" le 31 janvier 2023, faisant ainsi payer la participation aux manifestations de certains fonctionnaires par les impôts des contribuables parisiens…

Alors pourquoi Mme HIDALGO veut-elle raréfier les séances du Conseil de Paris ? Idéalement, pour elle, toute la vie politique parisienne devrait être docilement participative… Mon hypothèse explicative est donc que la Maire de Paris cherche par tous les moyens à contourner cette démocratie représentative incarnée par les élus de Paris, et ce d'autant plus que sa "majorité" municipale s'étiole au fil de la mandature. Et pour cela, elle actionne deux leviers. Elle "joue" la démocratie participative (les Parisiens) contre la démocratie représentative (leurs élus), en valorisant la première pendant qu'elle dévalorise la seconde. Et elle réduit le rythme des séances du Conseil de Paris, "l'asphyxiant" ainsi un peu plus faute de "respirations".

Heureusement, ce n'est pas en cassant le thermomètre du Conseil de Paris que Mme HIDALGO fera retomber la fièvre des Parisiens. Ces derniers auront bientôt l'occasion de s'exprimer sur la façon dont elle a abîmé Paris et dont Paris s'abîme. Quant au rythme des séances du Conseil de Paris et de notre Conseil du 8e arrondissement, il serait au contraire utile de l'accroître, par exemple à une fréquence mensuelle, de sorte d'oxygéner une démocratie locale aujourd'hui dangereusement "en apnée".


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