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Réforme du stationnement : une pseudo écologie punitive et antisociale



Nous avons débattu au cours de notre Conseil d’arrondissement du 22 juin de la nouvelle tarification du stationnement de surface voulue par la Maire de Paris.

Une fois n’est pas coutume : cette réforme du stationnement dans la capitale avait été annoncée par la Maire avant les dernières élections et confirmée depuis. Concrètement, garer sa voiture sur une place de stationnement dans la rue coûtera 50 % de plus dès le 1er août, sauf pour ceux qui ont une carte de résident. Les contraventions vont passer de 50 à 75 € dans le centre de Paris, de 35 à 50 € dans les arrondissements extérieurs. Le stationnement dans les bois de Vincennes et de Boulogne va devenir payant à l’automne. Début 2022, enfin, les possesseurs de motos et de scooters devront eux aussi payer pour laisser leurs véhicules sur la voie publique, sauf s’ils sont électriques. Si nous ne sommes pas pris au dépourvu en apprenant cette réforme dans la presse… je n’y suis pas moins résolument opposée !

Sur le principe ou le fond, toute politique du stationnement doit s’inscrire dans une politique plus large des déplacements. Or, la politique de la mobilité de la Maire de Paris est un échec patent. L’Institut des politiques publiques (IPP) a démontré en mai dernier les limites, voire le caractère tout simplement contre-productif, des mesures anti-voitures déjà imposées par les coups de force de la majorité rose-verte-rouge : la fermeture des voies sur berges n’a fait que déplacer la pollution… sans la réduire aucunement ! Gageons que ce mauvais bilan des voies sur berges sera aussi celui de la “zone apaisée Paris Centre - Saint Germain” dont la création est prévue dans les prochains mois, et qui pourrait avoir des conséquences très négatives pour notre arrondissement, ainsi que de la réforme du stationnement dont nous sommes aujourd’hui saisis.

Tout se passe en fait comme si la Maire de Paris continuait de mener une politique de l’ostracisme en luttant, non contre les pollutions atmosphérique et sonore, mais contre la place de la voiture à Paris, les automobilistes et les conducteurs de deux-roues. Figurent pourtant parmi eux des personnes âgées ou à mobilité réduite, des familles et des professionnels nomades… Cette exclusion de certains Parisiens et Franciliens est d’autant plus préoccupante qu’elle s’ajoute à l’exclusion des ménages franciliens les plus modestes qui résulte du durcissement de la “zone à faible émissions” (ZFE) entré en vigueur le 1er juin (les voitures portant une vignette Crit’Air 4 n’ont plus le droit de circuler en semaine entre 8 h et 20 h à l’intérieur de la boucle que forme l’autoroute A86 autour de la région parisienne), alors que les aides à la conversion restent très insuffisantes pour ces ménages…

Réforme du stationnement de la Maire de Paris et ZFE du Gouvernement : un même combat d’exclusion contre des catégories d’électeurs qui n’auraient pas l’heur de plaire au trio PS-EELV-PCF d’un côté et à la très esseulée LREM de l’autre !

Sur les modalités ou la forme, la Maire de Paris confond vitesse et précipitation dans la mise en œuvre de cette réforme du stationnement. Une nouvelle fois, elle interdit ou dissuade sans avoir préalablement développé une offre de transports alternative pensée au niveau francilien, plutôt que seulement parisien. Ainsi, par exemple, les deux-roues motorisés ne bénéficient toujours pas d’un stationnement sécurisé et d’une infrastructure de bornes de recharge adaptée…

Pour conclure, je déplore vivement cette écologie dogmatique, punitive et anti-sociale qui, j’en ai la conviction, dessert la cause d’une écologie pragmatique et positive à laquelle les Franciliens pourraient majoritairement adhérer…

Telles sont les raisons pour lesquelles j’ai voté résolument “contre” cette délibération.


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