Nous avons tenu mardi 27 septembre 2022 notre 17e conseil du 8e arrondissement de la mandature. Au menu, notamment : l'héritage des JO 2024 pour les Parisiens, la réforme du stationnement payant des deux-roues motorisés, l'inclusion numérique, la réglementation de l'éclairage nocturne, l'emprise de la logistique urbaine sur l'espace public ou encore l'audit de l'école élémentaire Louis de Funès. Vous trouverez ici l'ordre du jour de la séance, ici son compte rendu intégral et ci-dessous la synthèse de mes principales interventions et prises de position.
Quel héritage des JO pour les Parisiens ?
J'ai soutenu la délibération concernant l’appel à projet “Impact 2024” lancé dans le cadre de l’héritage des JO et prévoyant que plus de 70 associations parisiennes soient accompagnées financièrement pour des projets mobilisant le sport à des fins sociales. Cette délibération a été adoptée à l'unanimité du Conseil d'arrondissement. Je me réjouis aussi que la Mairie du 8e prévoie de nombreuses initiatives en partenariat avec les écoles et l'OMS Paris 8 sur le thème "sport et santé".
Mais j'ai appelé à ce que Paris se donne enfin véritablement les moyens de son ambition olympique ! A 650 jours des épreuves, la capacité de la Maire de Paris à réussir l’organisation des JO inquiète. L’insécurité et la saleté font toujours de la capitale un repoussoir. La situation des finances municipales est alarmante. Le contexte inflationniste pourrait accentuer une dérive budgétaire. La cérémonie d’ouverture annoncée sur la Seine n’est pas encore bien calibrée...
Si Anne HIDALGO ne fait pas rapidement preuve de plus de professionnalisme et de transparence, nous risquons un fiasco !
Oui aux "MAM" pour enrichir l'offre de garde d'enfant à Paris
Tout en exprimant une nouvelle fois mon vif regret suite à la suppression de l'unique PMI du 8e arrondissement, laquelle manque à de nombreuses familles modestes de l'arrondissement, j'ai soutenu la délibération renouvelant le soutien financier de la Ville de Paris aux "MAM", ces maisons d'assistantes maternelles qui accueillent collectivement les enfants au lieu de les accueillir à leur domicile particulier. Ces lieux innovants sont utiles pour enrichir l'offre de garde d'enfant, toujours insuffisante, dans la capitale.
Pour mémoire, la première “MAM” parisienne a ouvert fin 2018 dans notre arrondissement. Située 22 rue Laure Diebold, elle est gérée par l’association Ô Rêves d’enfants. Elle regroupe 4 assistantes maternelles agréées par le département de Paris qui assurent un accueil individuel de 12 enfants de 2 mois à 3 ans.
Lutter avec énergie contre les exclusions numériques
J'ai également soutenu une délibération prévoyant de soutenir financièrement les associations parisiennes mobilisées en faveur de l'inclusion numérique. Dans un monde de plus en plus dématérialisé, y compris pour l’accès à nombre de services publics désormais exclusivement en ligne, la lutte contre les exclusions numériques et “l’illectronisme” doit être menée avec énergie, pour favoriser l’accès de tous aux outils informatiques et l’autonomie de chacun dans l’utilisation des nouvelles technologies. Cette inclusion numérique des plus éloignés d’entre nous est un enjeu global, tout à la fois économique, politique et social majeur.
Parmi les associations soutenues par la délibération figure notamment “Les Astroliens”, une association de notre arrondissement qui accompagne les seniors dans leur utilisation du numérique et forme des “aidants numériques” afin de démultiplier le bénéfice de son action.
Vélo à Paris : n'oublions pas la sécurité et le civisme !
Si je me réjouis du retour du vélo à Paris, je n’oublie pas les attentes des Parisiens. Ils attendent toujours des pistes cyclables unidirectionnelles séparées / protégées des voitures comme des deux-roues motorisés, et continues, ainsi que des stationnements et des parkings sécurisés. Pour leur part, les habitants du 8e arrondissement attendent que soient aménagés les grands axes du boulevard Haussmann et du boulevard Malesherbes, et que soient sécurisées les pistes cyclables de la rue de la Pépinière et du boulevard des Batignolles. Ils attendent aussi la prise en compte des suggestions qu'ils ont pris la peine de formuler pour améliorer la sécurité des coronapistes, notamment au carrefour des rues d'Amsterdam - de Moscou et de Liège.
C’est pourquoi j'ai rappelé la nécessité d'une mise en oeuvre rapide du Plan vélo 2021-2026, qui prévoit de créer 130 km de pistes sécurisées, de sécuriser les carrefours, d’augmenter de moitié le nombre d’arceaux d’accroche et de déployer 100 000 nouvelles places de stationnement.
Je n’oublie pas non plus les enjeux de responsabilité et de civisme à l’égard des autres usagers de l’espace public. C’est pourquoi j'ai renouvelé ma demande d’un “code de la rue” qui sensibilise les cyclistes à la condition des piétons et des personnes à mobilité réduite.
Et je déplore vivement, enfin, l'annonce par la Maire de Paris d'une réduction des aides municipales à l'achat de véhicules électriques. Cette conséquence directe de la mauvaise gestion d'Anne HIDALGO va à rebours de l'histoire de la décarbonation progressive des transports et impactera une nouvelle fois les classes moyennes.
En dépit de ces réserves, j’ai émis un avis “favorable” sur le projet de délibération qui nous était soumis pour soutenir les associations qui aident et promeuvent l'utilisation du vélo en ville.
Stationnement payant des 2RM thermiques : une réforme 100% punitive, 0% incitative
Une fois n'est pas coutume, j'avais prévu de soutenir le vœu de ma collègue Sophie SEGOND visant à étendre les professions éligibles au Pass 2RM pour les deux-roues motorisés. Ce vœu apportait en effet de l'eau à mon moulin argumentaire contre les modalités de cette réforme, tout en me permettant de rappeler ma position. Mais l'élue l'a finalement retiré en séance.
La réforme du stationnement payant des deux-roues est emblématique de l’écologie punitive mise en oeuvre par la Mairie de Paris. Certes, il était nécessaire de réguler le stationnement des deux-roues thermiques dans la capitale, pour des considérations autant environnementales que sécuritaires. Mais la réforme impacte le pouvoir d’achat de tous les “pilotes”, parisiens et franciliens, au plus mauvais moment, au pic d'une inflation inédite. Notamment pour ceux qui n’ont pas le choix de leur déplacement et ne sont pas éligibles aux offres de stationnement “avantageuses” pour les résidents ou pour les professionnels. Le tarif “visiteur” s’échelonne en effet de 25 à 37,50 € pour 6 h (maximum) suivant les arrondissements… Quant au “Pass 2RM” pour le stationnement en sous-sol, son tarif est deux fois moins incitatif pour les deux-roues que pour les voitures… En l'état, la complexité de la nouvelle réglementation en fait une véritable usine à gaz !
L’entrée en vigueur de la réforme aurait pu et aurait dû être progressive, avec une période de transition pédagogique. Les tarifs auraient pu et auraient dû être révisés à la baisse pour tenir compte du contexte inflationniste sans précédent. Et les alternatives aux véhicules thermiques individuels auraient pu et auraient dû être davantage encouragées, avec notamment le développement de l’infrastructure de bornes de recharge adaptée pour les 2RM électriques et l’encouragement du développement de l’offre de scooters partagés.
Il n’est jamais trop tard pour mieux faire. Le vœu de ma collègue aurait pu y contribuer.
Régulation de l'éclairage nocturne : passons enfin des paroles aux actes
J'ai défendu un premier vœu pour que la Maire de Paris fasse enfin respecter la réglementation de l'éclairage nocturne des bâtiments publics et des magasins.
En théorie, la réglementation en vigueur depuis 2013 interdit l’éclairage nocturne des bâtiments publics en façade de 1h à 7h du matin, interdit l’éclairage nocturne des bureaux une heure après le départ du dernier salarié, et interdit l’éclairage nocturne des magasins de 1h à 7h du matin, ou bien une heure après la fermeture si elle est tardive.
En pratique, toutefois, cette réglementation reste toujours peu, voire pas, respectée. Les contrôles et les verbalisations sont très insuffisants, faute de réelle volonté politique - jusqu’à présent - de la part de la Préfecture de police de Paris et de la Ville de Paris.
Or, la situation énergétique en Europe et en France rend indispensable la sobriété énergétique, avec notamment l’objectif d’économiser 10% de la consommation électrique habituelle. Et les enjeux de l’éclairage nocturne concernent aussi l’environnement, la santé et la préservation des paysages nocturnes.
C’est pourquoi j'ai demandé que la Maire de Paris fasse enfin respecter la réglementation de l’éclairage nocturne des bâtiments publics, des bureaux et des magasins à Paris, en mobilisant pour cela la police municipale afin de renforcer les contrôles et les verbalisations.
La majorité d'arrondissement a excipé des nombreuses autres missions de la police municipale pour voter contre mon vœu. Ma collègue Sophie SEGOND l'a soutenu. Qu'elle en soit ici remerciée.
Logistique urbaine : les riverains devraient être concertés sur le déploiement de mini-entrepôts
J'ai défendu un second vœu afin que la Maire de Paris organise l’information et la concertation préalable des riverains pour le déploiement de mini-entrepôts de logistique urbaine sur l'espace public.
Plusieurs tendances lourdes d’évolution des modes de production, de distribution et de consommation en ville ont été accélérées par les restrictions sanitaires avec le développement du e-commerce et celui des livraisons en centre-ville. S’il ne s’agit pas de s’opposer au principe de la livraison à domicile, les habitants se plaignent des nuisances résultant de la transformation des trottoirs en plateforme de logistique improvisée par certains grands distributeurs, notamment avenue de Messine et boulevard Malesherbes dans notre 8e arrondissement, ce qui pose la question de la bonne insertion de ces activités de logistique urbaine sur l’espace public parisien.
La stratégie municipale de la logistique urbaine adoptée par le Conseil de Paris en juillet 2022 prévoit d’expérimenter des “micro-hubs” ou mini-entrepôts sur l’espace public pour matérialiser et circonscrire la logistique du dernier kilomètre, au besoin en transformant des places de stationnement. Mais ce déploiement de mini-entrepôts sur des places de stationnement a démarré dans certains arrondissements sans information ni concertation préalables des riverains. Cette méthode n’est pas acceptable !
C’est pourquoi j'ai proposé que notre Conseil du 8e arrondissement demande à la Maire de Paris d'organiser l’information et la concertation préalables des riverains pour le déploiement de mini-entrepôts de logistique urbaine sur l’espace public.
Quoique manifestement gênée par sa posture inconfortable consistant à s'opposer à toutes mes propositions, la majorité d'arrondissement a retoqué mon vœu. Davantage soucieuse de l'intérêt général, Sophie SEGOND l'a en revanche voté.
Pour un audit global de fin de garantie décennale de l'école élémentaire Louis de Funès
J'ai enfin posé une question orale à la Maire du 8e arrondissement concernant la réalisation d'un audit global de fin de garantie décennale de l’école élémentaire Louis de Funès.
Quoique constatés dès l’ouverture de l’école élémentaire, plusieurs dysfonctionnements originels se sont aggravés depuis. C’est le cas du mauvais état de l’isolation thermique et de certains éléments extérieurs de la construction. C'est aussi le cas d'autres bâtiments et je pense notamment aux panneaux solaires installés sur certains toits mais qui, faute d'avoir été raccordés, n'ont jamais fonctionné. La mise en place récente, à la demande de la Maire du 8e arrondissement, de rideaux thermiques et de films protecteurs sur les vitrages n’a pas suffi à compenser la multiplication des épisodes de canicule.
Or, l’audit de l’isolation thermique de l’école dont j’avais fait voter le principe en Conseil de Paris en octobre 2019 n’a pas été réalisé depuis, ce qui n’a pas permis de mener toutes les actions curatives et préventives indispensables pour permettre aux élèves et aux enseignants de travailler dans de meilleures conditions. En revanche, l’approche du 10e anniversaire de la livraison du bâtiment pourrait justifier la demande d’un audit global de fin de garantie décennale pour examiner et contrôler ses conditions de fonctionnement.
Ma question était donc la suivante : "pouvez-vous, s’il vous plaît, nous indiquer si vous avez l’intention de remobiliser le Conseil de Paris pour que soit enfin réalisé un audit de l’école élémentaire, audit qui pourrait être global et de fin de garantie décennale à l’approche du 10e anniversaire de la livraison du bâtiment ?".
Dans sa réponse, la Maire du 8e arrondissement a admis que la situation de la ZAC Beaujon en général et de l'école Louis de Funès en particulier était inadmissible. Après avoir déjà investi plus de 100 000 € ces dernières années pour corriger des anomalies, la Ville de Paris aurait engagé une procédure judiciaire contre les entreprises responsables.
Vous trouverez ci-après l'inventaire des équipements de proximité dans les arrondissements parisiens :
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