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Code de la rue : donnons surtout la priorité aux sanctions pour faire respecter le Code de la route


Quoique usagers majoritaires, les piétons ont le sentiment de subir la "tyrannie" des autres usagers.
Quoique usagers majoritaires, les piétons ont le sentiment de subir la "tyrannie" des autres usagers.

Le "Code de la rue" présenté par Mme HIDALGO le 28 juin et adopté par le Conseil de Paris le 6 juillet reste largement au milieu du gué, faute de volonté politique pour renforcer la police municipale et donner la priorité aux sanctions pour faire respecter le Code de la route.


La sécurité piétonne est devenue l'une des premières préoccupations des Parisiens ces dernières années, alors que se sont multipliés les conflits entre usagers d'un espace public de plus en plus anarchique. La triste actualité du décès d'une enfant de 7 ans renversée par un taxi sur l'avenue de Wagram nous le rappelle. Entre 2019 et 2021, selon les chiffres du ministère de l'Intérieur, 3 642 piétons ont été accidentés sur la chaussée à Paris (parmi lesquels 52 décès et 273 blessés graves), les accidents sur les trottoirs ont doublé et ceux sur les pistes cyclables ont presque triplé (+ 165%). Depuis le début de l'année 2023, 10 piétons ont été tués à Paris. Usagers majoritaires (66% des déplacements à Paris) mais les plus vulnérables de l'espace public, les piétons ont le sentiment de subir la "tyrannie" des autres usagers : pour eux, les mobilités dites "douces" portent bien mal leur adjectif qualificatif, à commencer par le vélo et les trottinettes. Ce fut d'ailleurs l'un des déterminants du résultat de la votation négative qui aboutira au retrait de ces dernières fin août...


La densité des accidents des piétons à Paris entre 2019 et 2021 (source : Le Parisien du 29/06/2023).
La densité des accidents des piétons à Paris entre 2019 et 2021 (source : Le Parisien du 29/06/2023).

Mercredi 28 juin, accompagnée de son Premier adjoint Emmanuel GRÉGOIRE, de son Adjoint en charge notamment des mobilités David BELLIARD et de son Adjoint en charge de la police municipale Nicolas NORDMAN, la Maire de Paris Anne HIDALGO a donc enfin présenté - à mi-mandat - son "Code la rue" pour Paris (voir la page dédiée du site de la Ville de Paris et la délibération débattue en Conseil de Paris). L'objectif affiché est "de repenser et de clarifier les règles de partage de l’espace public parisien : savoir vivre ensemble dans l’espace public, en protégeant en priorité les piétons, particulièrement les plus jeunes, les plus âgés et les personnes en situation de handicap". Pour atteindre cet objectif, il est préconisé de s'appuyer sur trois leviers : "la sensibilisation, l’aménagement de voirie, la prévention et la régulation par la police municipale parisienne".

Ce "Code de la rue" présente notamment douze règles dites "essentielles".


Le "Code de la rue" édicte douze "règles essentielles".
Le "Code de la rue" édicte douze "règles essentielles".

Les principales règles doivent faire l’objet d’une campagne d’affichage dans les rues de la capitale.


Une campagne d'affichage est prévue dans les rues de Paris.
Une campagne d'affichage est prévue dans les rues de Paris.

Le "Code de la rue" a été adopté par les élus du Conseil de Paris le 6 juillet. Je crains qu'il ne soit doublement inefficace. Sur la forme, il est une simple "charte de bonne conduite" recyclant - sans oublier de les adoucir au passage... - les règles de base du Code de la route pour l'utilisation des voies publiques par les piétons, les cyclistes, les deux-roues, les automobilistes, etc.

Sur le fond, il reste au milieu du gué. Certes, j'appelais moi aussi de longue date des campagnes de responsabilisation des cyclistes et des "trottinettistes" vis-à-vis des piétons... Mais pas seulement ! Il n'y aura pas de pacification durable du chaos dans l'espace public parisien tant que n'existera pas la volonté politique de renforcer rapidement la police municipale pour donner enfin la priorité aux sanctions du non-respect des dispositions du Code de la route. N'oublions pas les vertus préventives de la répression afin de prévenir certains usages inacceptables trop souvent faits des mobilités dites "douces".

Or, plus de 18 mois après sa mise en place, la Ville de Paris peine à recruter et fidéliser pour sa police municipale, laquelle ne compte que 1 089 agents assermentés (dont 60 seulement dans le 8e arrondissement) sur l'objectif à atteindre de 3 400. Ce "Code de la rue" est d'autant plus incomplet qu'il aura finalement été adopté par le Conseil de Paris sans même avoir été préalablement débattu par les 17 Conseils d'arrondissement de la capitale, ce qui est regrettable pour notre démocratie locale...

Un bon point important, toutefois, avec l'adoption de ce "Code de la rue" : l'engagement pris de supprimer les pistes cyclables sur les trottoirs. C'est d'ailleurs sur ce fondement que je remonterai rapidement au créneau pour améliorer d'urgence la sécurité des pistes cyclables du boulevard des Batignolles et de la rue de la Pépinière.

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