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Tribune collective (Le Figaro) | Paris ne doit plus être une anomalie démocratique !

Dernière mise à jour : 28 mars


"La révision par le Parlement de la loi PLM est emblématique".
"La révision par le Parlement de la loi PLM est emblématique".

Dans un texte collectif que j'ai cosigné, une quarantaine d’élus et cadres Les Républicains de la capitale soutiennent la proposition de loi dite "PLM" qui prévoit de changer le mode de scrutin à Paris, Lyon et Marseille. Le vote par arrondissement altère le lien entre les citoyens et l’édile, estimons-nous. Cette tribune a été publiée par Le Figaro le 18 mars 2025.


La démocratie représentative traverse une crise profonde dans notre pays et la démocratie locale n’est plus épargnée. Défiance des électeurs à l’égard de leurs représentants, déprime des maires livrés à eux‑mêmes, multiplication des agressions à l’encontre des élus, abstention galopante aux élections… les symptômes du mal sont malheureusement connus. Non seulement Paris ne fait pas exception à cette dégringolade, mais une particularité y nourrit le recul citoyen : la fameuse loi PLM (pour Paris, Lyon, Marseille).

Dans la capitale, un système à double détente altère le lien de proximité entre les citoyens et le maire de Paris. Le vote par arrondissement y précède la désignation du maire de la ville par le Conseil de Paris. À chaque scrutin municipal, ce hiatus provoque l’incompréhension d’une majorité d’électeurs. Il entretient aussi le sentiment d’une inutilité du bulletin de vote. En effet, déposer un bulletin supplémentaire dans l’urne restera très souvent sans incidence notable sur la répartition des conseillers de Paris. Au lendemain de l’élection, la perversion du système continue de saper le sens de l’intérêt général : dans la conduite de ses politiques municipales, le maire de Paris peut ainsi être tenté de récompenser les arrondissements lui ayant apporté leur soutien… et de sanctionner les autres.


Salubrité démocratique

Par un étrange retournement d’argumentation, ceux qui souhaitent aujourd’hui remettre à l’endroit le mode de scrutin de la capitale, et offrir à Paris un système électoral plus juste, sont soupçonnés de tripatouillage. Or, s’il y a lieu de parler de manigance, c’est bien au contraire pour caractériser l’inspiration initiale de la loi PLM. Adopté en 1982, ce texte dérogatoire au droit commun visait à faciliter l’élection de Gaston Defferre à Marseille. De fait, l’objectif a été parfaitement atteint, puisque celui‑ci a même triomphé avec un nombre total de voix inférieur à son concurrent. Paris n’est pas non plus passée loin de cette aberration, Anne Hidalgo devenant maire en 2014 après avoir été battue dans son propre arrondissement.

Dans ces conditions, on comprend les arrière-pensées des plus farouches opposants à l’alignement sur le même mode de scrutin que toutes les autres communes de France. Certaines oppositions sont tout aussi attendues, dès lors que le changement prévu remet en question des rentes de situation. De manière évidente, il apparaît parfaitement illusoire d’imaginer que le système parisien puisse s’autoréformer.

C’est pourquoi, loin d’être anecdotique, la révision par le Parlement de la loi PLM est au contraire emblématique. L’enjeu n’est pas partisan, qui d’ailleurs pourrait préjuger du résultat des élections demain à Paris, même avec un changement des règles du jeu ? Il relève en revanche d’un esprit de salubrité démocratique : garantir le principe fondamental qu’"un électeur égale une voix" comme dans toutes les communes de France.


Volonté réformatrice

Un consensus écrasant se dégage : 88 % des Marseillais réclament l’application de ce principe, 81 % des Lyonnais et assurément tout autant de Parisiens. Il faut les entendre.

Le vote de cette révision représente un test grandeur nature de la volonté réformatrice des forces politiques. En tant que « Républicains » (LR) de Paris, nous connaissons l’attachement de notre famille politique à cette ville. Depuis l’élection du maire de Paris au suffrage universel en 1977, la droite parisienne a tant apporté à la capitale qu’elle ne peut qu’avoir à cœur de tourner maintenant la page d’une anomalie démocratique choquante.


Les signataires

  1. David Alphand, coprésident du groupe Changer Paris

  2. Jean-Pierre Lecoq, maire du 6e arrondissement, conseiller régional

  3. Nelly Garnier, vice-présidente Les Républicains, membre du bureau politique et de la commission nationale d’investiture, conseillère de Paris, conseillère régionale

  4. Inès de Raguenel, vice-présidente du groupe Changer Paris, conseillère de Paris, membre du bureau politique des Républicains

  5. Habib Shoukry, vice-président de la fédération Les Républicains de Paris, conseiller régional, conseiller d’arrondissement

  6. Jean-Christophe Martin, conseiller d’arrondissement, secrétaire départemental adjoint de la fédération Les Républicains de Paris

  7. Corinne Atlan-Tapiero, conseillère d’arrondissement

  8. Véronique Baldini, conseillère de Paris

  9. Alexandre Barrat, conseiller d’arrondissement

  10. Antoine Beauquier, conseiller de Paris

  11. Anne Biraben, vice-présidente du groupe Changer Paris, conseillère de Paris

  12. Philippe Bouchet, conseiller d’arrondissement, chargé de la vie économique, de l’emploi, de l’apprentissage et du tourisme

  13. Dominique Boyajean, conseiller d’arrondissement

  14. Florent Brunetti, candidat aux élections législatives de 2024

  15. Marguerite Chevreul, adjointe au maire, chargée des affaires sociales, intergénérationnel et aux relations avec les cultes

  16. François-Marie Didier, conseiller de Paris

  17. Éric Ehlers, conseiller d’arrondissement

  18. Mireille Estienne, conseillère d’arrondissement

  19. Charles Flobert, adjoint au maire chargé de la sécurité et de la prévention de la délinquance

  20. Josiane Gaude, adjointe à la maire, chargée de la coordination de l’action municipale, de toutes les questions relatives aux commerçants, aux relations avec les usagers et aux anciens combattants

  21. Anne Giudicelli, conseillère d’arrondissement

  22. Rudolph Granier, vice-président du groupe Changer Paris, conseiller de Paris

  23. Chantal Lambert-Burens, première adjointe au maire, chargée de la petite enfance, du cadre de vie, des parcs et jardins et de la santé environnementale

  24. Catherine Lécuyer, conseillère d’arrondissement

  25. Sophie Mallet, conseillère d’arrondissement

  26. Franck Margain, conseiller de Paris

  27. Paul Maria, conseiller d’arrondissement, délégué au développement économique et commercial

  28. Pierre Menuet, adjoint au maire, chargé du commerce et de l’artisanat

  29. Angélique Michel, conseillère d’arrondissement

  30. Valérie Montandon, conseillère de Paris, conseillère régionale

  31. Aurore Mouysset-Nozerand, conseillère d’arrondissement

  32. Jean-Baptiste Olivier, vice-président du groupe Changer Paris, conseiller de Paris

  33. Aurélie Pirillo, conseillère de Paris

  34. Bénédicte Renhas, conseillère d’arrondissement, déléguée à la solidarité et aux associations caritatives

  35. Julien Rouet, conseiller d’arrondissement

  36. Valentine Serino, déléguée du 9e arrondissement, candidate aux élections législatives de 2024

  37. Antoine Sigwalt, conseillère d’arrondissement

  38. Jérôme Sterkers, membre de la commission nationale des recours des Républicains

  39. Christel Toriello, conseillère d’arrondissement

  40. Aurélien Véron, porte-parole du groupe Changer Paris, conseiller de Paris



Voir ma précédente prise de position en faveur d'un changement de mode de scrutin à Paris :

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