Sursaut ou déclin ? Sauvons Paris de la faillite !
- Catherine Lécuyer
- 26 sept.
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 28 sept.

La gestion municipale est à la dérive. Le rapport au vitriol de la Chambre régionale des comptes (CRC) d’Île-de-France confirme sans détour ce que je dénonce depuis longtemps : une dette abyssale de 9,3 Mds €, des dépenses incontrôlées et une fuite en avant fiscale qui étrangle les Parisiens. L'heure n'est plus au déni, mais à un sursaut de rigueur. Il faut sauver notre capitale du déclin !
Dette, déficit et déni, le triple KO de la majorité
La dette a augmenté de près de 20 % en trois ans. Cet endettement historique est le résultat d'un mélange explosif : dépenses inconsidérées, paris risqués sur l'immobilier et déni de réalité face à la chute des recettes. La majorité municipale a voulu financer ses ambitions via les transactions immobilières. L'effondrement du marché immobilier a créé un trou - évident nonobstant les dissimulations - de 120 M€ dans les comptes 2024.
Quelle réponse face à ce pari perdu ? Taxer davantage ! Au lieu d'anticiper, la mairie réagit dans l'urgence en relevant les droits de mutation à titre onéreux (DMTO) de 0,5 point pour espérer glaner 300 M€ supplémentaires en 2025. C'est une stratégie d'apprenti sorcier qui pénalise ceux-là mêmes qui font vivre la ville : propriétaires, accédants et investisseurs. Pire, notre capacité de désendettement s'est effondrée, atteignant plus de 32 ans en 2024 !
Plutôt que de faire preuve de courage politique en réformant, la majorité a choisi de sanctuariser les dépenses, quitte à creuser le déficit. La CRC relève que l’épargne brute se dégrade fortement, passant de 760 M€ en 2023 à seulement 268 M€ en 2024. Cette chute spectaculaire s'explique par la hausse des dépenses qui a effacé les effets de l’augmentation de la fiscalité. L'épargne ne couvre plus les investissements.
L'addition salée de l'obésité administrative et fiscale
Où va l’argent ? Subventions Clientélistes : des millions d’euros sont versés à des associations dont l’utilité est trop souvent questionnable. Dépenses de fonctionnement supérieures à l'inflation : les charges à caractère général ont augmenté de plus de 29% entre 2021 et 2024 ! Effectifs de cabinet pléthoriques : la Ville de Paris compte 145 collaborateurs au cabinet de la Maire et de ses adjoints, 208 dans les mairies d'arrondissement. Si l’on appliquait les règles de droit commun, ce chiffre serait respectivement de 45 et moins de 90. Paris ne peut se payer le luxe d'une administration politique aussi obèse !
Après avoir augmenté la taxe foncière en 2023, la majorité s'apprête à faire payer les propriétaires une fois de plus via les DMTO. Cette politique de matraquage fiscal transforme les Parisiens en "vaches à lait" et menace directement l’équilibre de notre ville. Les classes moyennes, déjà étranglées par le coût de la vie, sont les premières victimes. En augmentant les charges des propriétaires-bailleurs, la Mairie prend le risque d’aggraver la crise du logement avec une hausse des loyers ou le départ des propriétaires du marché locatif. Le résultat de cette fiscalité punitive est cousu de fil blanc…
L'illusion des économies et l'urgence de la bonne gestion
Pendant ce temps, la majorité prétend réaliser des économies. Mensonge ! Les effectifs restent pléthoriques et les grands projets sont maintenus. La fusion des services redondants, la digitalisation de l’administration ou la monétisation des 19 Mds € d’actifs immobiliers (écoles, bureaux, logements vacants) sont ignorées. On préfère taxer plutôt que bien gérer.
La situation financière de Paris est dégradée et le rétablissement d'une trajectoire soutenable passe par une double approche : la restauration de l'épargne brute et la maîtrise de la dépense. La Ville a déjà épuisé la plupart de ses marges de manœuvre en recettes, notamment le levier fiscal. La CRC nous le rappelle : il faut désormais maîtriser la dynamique des dépenses de gestion pour restaurer un niveau d'épargne suffisant. L'absence de stratégie financière à long terme, faute d'un plan pluriannuel d'investissement (PPI), est une négligence criante. Le maintien de l'endettement à un niveau soutenable est désormais un enjeu de première importance.
Paris mérite mieux qu’une gestion clientéliste et une fiscalité confiscatoire. Nous n'y sommes pas condamnés ! L'année 2026 sera l'année du choix pour les Parisiens, celui du "stop ou encore". Nous devons choisir l'audace de la rigueur et de la bonne gestion pour que Paris retrouve l’éclat de sa capitale.
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