J’avais déjà eu plusieurs occasions de prendre position sur la réforme du stationnement payant des deux-roues thermiques à Paris au cours des différentes étapes de son élaboration - et encore récemment lors de notre conseil du 8e arrondissement le 16 mai 2022.
Tout en reconnaissant la nécessité pressante de réguler le stationnement des deux-roues thermiques dans la capitale, pour des considérations autant environnementales que sécuritaires, j’avais néanmoins alerté sur son fort impact négatif potentiel pour le pouvoir d’achat de tous les “pilotes”, parisiens mais aussi franciliens.
Son entrée en vigueur le 1er septembre, au pic d’une inflation inédite qui rogne déjà dangereusement le pouvoir d’achat, la rend à contretemps. Notamment pour ceux qui n’ont pas le choix de leur déplacement et ne sont pas éligibles aux offres de stationnement “avantageuses” (ou moins “désavantageuses”...) pour les résidents ou pour les professionnels. Le tarif “visiteur” s’échelonne en effet de 25 à 37,50 € pour 6 h (maximum) suivant les arrondissements… Quant au “Pass 2RM” pour le stationnement en sous-sol, son tarif est deux fois moins incitatif pour les deux-roues que pour les voitures…
Je déplore une nouvelle fois la mauvaise habitude prise par la majorité municipale de mener des politiques de mobilité 100% punitives et 0% incitatives, fondées exclusivement sur le bâton des inconvénients de l’inaction plutôt que sur la carotte des avantages de l’action. Pour l’Exécutif parisien, c’est pour ainsi dire une seconde nature… L’entrée en vigueur de la réforme aurait pu et dû être progressive, avec une période de transition pédagogique. Les tarifs auraient pu et dû être révisés à la baisse pour tenir compte du contexte inflationniste sans précédent. Et les alternatives aux véhicules thermiques individuels auraient pu et dû être davantage encouragées, avec notamment le développement de l’infrastructure de bornes de recharge adaptée pour les 2RM électriques et l’encouragement du développement de l’offre de scooters partagés.
Il n’est jamais trop tard pour mieux faire. A suivre.
Comments