Conseil du 8ème arrondissement du 2/02/2016.
Voeu de Mme Catherine LECUYER et M. François LEBEL relatif à la restauration du collège Condorcet
Considérant que des travaux importants de désamiantage et de mise aux normes du réfectoire du collège Condorcet ont été programmes de juin à décembre 2016;
Considérant que ces travaux vont, de fait, empêcher toute utilisation du réfectoire pendant 4 mois au moins;
Considérant que Condorcet est l'un des plus gros collèges de Paris avec plus de 700 rationnaires dont 200 élèves de 6ème environ;
Considérant que la décision d'engager les travaux a été prise sans qu'aucune solution viable n'aie été proposée au collège Condorcet pour assurer le déjeuner des élèves, alors même que ces travaux sont programmes depuis des mois ;
Considérant que la Ville de Paris a racheté en juin à l'État les locaux de l'INPI, 26 bis rue de saint Pétersbourg, qui accueillent aujourd'hui un centre d'hébergement d'urgence, géré par l'association Aurore, en attendant de les transformer en logements sociaux ;
Considérant que l'espace de restauration qui bénéficiait précédemment aux salariés de l'INPI et maintenant à l'association Aurore pour ses hébergés existe toujours, et qu'il se trouve à 400 m du collège Condorcet ;
Considérant qu'il est de la responsabilité de la Ville de Paris de répondre rapidement à ce problème majeur qui risque d'impacter directement le quotidien de centaines de familles et d'avoir de lourdes conséquences en terme de sécurité pour les collégiens.
François LEBEL, Catherine LECUYER demandent au Maire du 8ème arrondissement de solliciter la Maire de Paris afin que celle-ci permette au collège Condorcet de bénéficier de l'espace restauration du 26 bis rue de Saint Pétersbourg de septembre à décembre 2016 pour ses élèves, ou à défaut qu'elle propose une alternative crédible très rapidement.
M. LELLOUCHE constate que les locaux de l'INPI contiennent un important réfectoire qui a été utilisé par l'association Aurore pour servir des repas. Par conséquent, cet immeuble constitue une solution acceptable pour une durée de quelques mois.
Mme BARLIS rappelle que les travaux du collège Condorcet sont demandés depuis plusieurs années et que leur réalisation fait l'objet d'un large consensus. En ce qui concerne les locaux de (INPI, elle souligne que les services techniques de la Ville attestent de l'impossibilité de leur utilisation même temporaire. D'autres solutions doivent être recherchées, par exemple avec la SNCF et la gare Saint Lazare.
Réponse de Mme d'HAUTESERRE
En tout premier lieu, il me paraît utile de rappeler l'enjeu de ces travaux de mise aux normes du collège Condorcet dont le montant de l'opération s'élève à 1 350 000 euros et qui fait suite à des études préalables. Un diagnostic a fait apparaître la nécessité de travaux plus importants liés à des problèmes de désamiantage.
Le projet comporte donc la mise en conformité des locaux indispensable, la vétusté des faux plafonds qui nécessitent un désamiantage, et la mise aux normes des installations cuisines et des dalles du sol à effectuer.
Les travaux concernent donc la rénovation totale du réfectoire, de la laverie, la restauration et la rénovation du bac à graisse dans la cuisine, nécessitant une fermeture du réfectoire durant la période de juillet à décembre 2016 donc impactant la rentrée de septembre pour 4 mois.
J'ai évoqué à plusieurs reprises ce sujet avec les services de la DASCO, notamment concernant les précautions à prendre pendant les travaux de désamiantage et aussi, et surtout, les mesures d'accompagnement à mettre en place pendant les travaux.
J'ai proposé dans un premier temps d'utiliser les locaux du 1 rue de Saint-Pétersbourg où se trouvait l'ancien restaurant administratif de la SNCF qui n'étaient plus disponibles à partir d'octobre 2014, de prendre contact avec la Poste au 1 rue de Berne, et bien entendu d'utiliser les locaux de l'ancien immeuble INPI au 26 rue de Saint-Pétersbourg. Concernant cette dernière adresse, à l'issue d'une visite sur place, la configuration des lieux paraît peu compatible avec l'installation d'une cuisine satellite (surface limitée, avec des piliers cloisonnant les espaces et disposant d'une hauteur sous plafond inférieure à 2m40). Par ailleurs, les locaux ne disposent d'aucune des infrastructures techniques indispensables à l'installation d'une restauration scolaire :
- Le réseau électrique, conçu pour un usage de bureaux, est totalement sous-dimensionné et n'a pas la puissance nécessaire pour alimenter les installations de cuisine (réchauffage, stockage, laverie),
- L'absence de systèmes d'alimentation d'eau potable et d'évacuation des eaux sales,
- L'absence de système d'extraction pour évacuer les vapeurs de la cuisine et de l'installation de laverie
Donc, au vu de ces éléments, l'hypothèse d'un relogement provisoire de la restauration scolaire du Collège Condorcet dans les locaux de l'INPI, n'est pas envisageable.
Toutes ces questions ont été soulevées lors du Conseil d'Arrondissement du 19 janvier dernier auquel vous avez participé, Monsieur LEBEL. Aujourd'hui, et sur proposition du Proviseur, la solution retenue est d'accueillir 60 demi-pensionnaires, la moitié pour Jules Ferry, l'autre pour le lycée Chaptal.
Un questionnaire a été envoyé aux familles par le principal Monsieur CAGNIART afin de les informer de cette situation et recenser les familles susceptibles de bénéficier d'une organisation mise en place avec d'autres familles ou de prendre leurs repas en dehors du collège et de la maison sous la responsabilité des parents pendant cette période transitoire.
Au vu des éléments que je viens de vous énoncer, je vous demande de bien vouloir retirer votre voeu tout en sachant que je suis attentivement ce dossier dans l'intérêt des familles.
M. LELLOUCHE insiste sur l'urgence et la nécessité absolue de trouver, au plus vite, une solution de substitution pour permettre aux 700 élèves de pouvoir se restaurer à proximité de leur collège. Il s'oppose par conséquent à la suggestion, consistant à laisser les enfants se débrouiller tout seuls pour leur déjeuner, avec les risques que cette mesure comprend pour leur sécurité, en cette période de fort risque d'attentats que connaît notre pays. Pour ces raisons, il soutient IINPI comme solution de substitution, en rappelant que ces locaux rassemblent toutes les conditions nécessaires pour le bon accueil des élèves, et que les services de la Ville ne s'y opposent que pour des raisons bureaucratiques. Il insiste sur le fait que lorsqu'il était membre du gouvernement et qu'il voulait prendre une décision, les services techniques du Ministère ou des administrations lui signifiaient souvent que ses décisions étaient impossibles à mettre en cuvre. Il n'accepte pas que la Ville de Paris puisse proposer de déplacer des enfants d'un côté et de l'autre, d'autant plus durant l'état d'urgence. Ayant visité les locaux de 1INPI, il considère tout à fait possible d'y déplacer les élèves pour une durée de 4 mois. Il rappelle que sa fonction d'élu consiste notamment à être un intermédiaire entre les besoins des familles et les décisions de l'administration.
M. BALADI observe que IINPI concentre une nouvelle fois l'attention du Conseil. Il espère qu'une solution concrète et acceptable va être trouvée prochainement.
Mme BOYER CHAMMARD observe que la restauration au sein des locaux de l'INPI peut accueillir 200 personnes, qu'un café accueille des consommateurs et qu'il est envisageable de servir des plateaux repas aux enfants qui viennent de l'extérieur.
M. LEBEL considère que les arguments de la Ville de Paris sont peu crédibles. Il s'interroge sur le fait que le restaurant de I'INPI, qui servait il y a 2 ans plus de 650 repas par jour, et qui sert toujours des repas, ne puisse pas être envisagé comme solution au problème évoqué. Il souligne que les services techniques dépendent des décideurs de la Ville et que ceux-ci ne veulent pas que les enfants du collège Condorcet aillent déjeuner au sein de IINPI.
Mme d'HAUTESERRE prend acte des remarques des élus et annonce qu'elle va demander à Mme CORDEBARD, Adjointe aux affaires scolaires, de faire étudier à nouveau la faisabilité de créer un service de restauration temporaire à IINPI et, de ce fait, s'abstient sur ce voeu.
A L'UNANIMITE (10 voix), le conseil du 8ème arrondissement donne un AVIS FAVORABLE au texte du voeu énoncé ci-dessus.
Nombre de votants : 13 Suffrages exprimés POUR le projet : 10 (Mme Erika DUVERGER et le pouvoir de Mme Bérengère de REYNIÈS, M. Vincent BALADI, M. Grégoire GAUGER, M. Pierre LELLOUCHE, Mme Catherine LECUYER, M. François LEBEL, Mme Sophie BOYER CHAMMARD et le pouvoir de M. Marc PACHECO, Mme Eve DESBONNETS ABSTENTIONS : 3 (Mme Jeanne d'HAUTESERRE et le pouvoir de M. Charles BEIGBEDER, Mme Corine BARLIS)
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