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Mes réponses au questionnaire du mouvement #SaccageParis


Le "mouvement #SaccageParis" a adressé un questionnaire à tous les candidats aux élections législatives à Paris. Les réponses à ce questionnaire sont rendues publiques afin de permettre aux Parisiens de choisir en pleine connaissance de cause.


Vous trouverez ci-après mes réponses à ce questionnaire en tant que candidate aux élections législatives dans la 1ère circonscription (1er, 2e, 8e, 9e arrondissements).


QUESTION 1


A Paris, aux élections municipales, les électeurs ne votent pas directement pour une liste municipale, mais pour des listes dans chacune des dix-sept zones électorales (une par arrondissement, à l’exception de Paris-Centre qui regroupe les quatre premiers arrondissements). La loi attribue à chacune de ces dix-sept zones électorales un certain nombre de conseillers de Paris, ces derniers votant lors d’un “troisième tour” pour élire le/la Maire de Paris.

Lors des dernières élections municipales, de nombreuses voix se sont élevées pour critiquer ce mode de scrutin particulier à Paris, Lyon et Marseille issu de la loi dite "PLM" votée en 1982.

En effet, à l'heure où la demande de démocratie directe va croissante et où l'abstention augmente, ce mode de scrutin n'est incontestablement pas assez transparent et pas assez démocratique. Les électeurs devraient pouvoir élire directement leur maire, en charge des décisions quotidiennes qui impactent leur vie.


Candidat(e) aux élections législatives, êtes-vous favorable au maintien de la loi dite "PLM" (Paris Lyon Marseille), ou vous engagez-vous, comme nous le souhaitons, pour un retour au droit électoral commun pour ces trois villes ?


Ma réponse


Je suis très favorable à une réforme du statut de Paris pour que l’élection du maire de la capitale se déroule dans une circonscription territoriale unique et non plus dans 17 secteurs différents (20 secteurs jusqu’à la précédente réforme entrée en vigueur en 2020). C’est pourquoi je propose dans mes priorités - et ce depuis plusieurs années - de “permettre aux Parisiens d’élire directement le maire de la capitale”.


Cette réforme du mode de scrutin parisien est en effet indispensable pour mettre un terme à deux “déformations” ou “distorsions” de la démocratie de proximité à Paris :

  1. La première distorsion démocratique est territoriale : aujourd’hui, du fait de la “territorialisation” du scrutin, le maire de Paris peut-être élu après avoir recueilli la majorité des voix des conseillers de Paris (issus des scrutins dans chaque arrondissement) bien qu’il soit minoritaire en voix chez les Parisiens.

  2. La seconde distorsion démocratique est matérielle : aujourd’hui, pour la résolution de leurs problèmes, les Parisiens interpellent leurs élus d’arrondissement et non les élus du conseil de Paris. Ainsi, ils tiennent pour responsables les élus qui ne sont pas investis d’un pouvoir de décision mais ils n’interpellent pas les élus qui disposent de ce pouvoir, faute d’être “à portée d’interpellation”, à l’instar de la maire de Paris…


QUESTION 2


La Métropole du Grand Paris est entrée en phase opérationnelle en décembre 2017.

Pourtant, plus de cinq ans après, cette intercommunalité, ainsi que ses actions et ses élus restent quasi inconnue des plus de sept millions d'habitants qui peuplent ce territoire.


Candidat(e) aux élections législatives, êtes-vous favorable au maintien ou à la suppression de la Métropole du Grand Paris et pourquoi ? Dans l'hypothèse du maintien, quelle est votre vision à dix ans du Grand Paris, et de la place particulière que doit occuper Paris au sein de la Métropole ?

Enfin, plus généralement, pensez-vous que la gouvernance des collectivités Grand Paris, Région, Métropole, Ville de Paris (entre elles, dans leurs rapport avec l'État et dans la gestion des services publics et des établissements publics) doit être revue et si oui dans quel sens ?


Ma réponse


Ancienne conseillère de la Métropole du Grand Paris (2016-2020), je suis favorable à la modification d’un statu quo qui n’est pas satisfaisant : aujourd’hui, s’il est évident que la Métropole du Grand Paris (MGP) est un niveau de plus en plus pertinent pour la mise en oeuvre des politiques publiques qui intéressent le noyau urbain de l’agglomération parisienne, elle n’en demeure pas moins privée de nombre de compétences significatives et privée de la reconnaissance des “Grands Parisiens”.


La réforme de la MGP fait partie des promesses institutionnelles non tenues par le président Emmanuel MACRON au cours du quinquennat 2017-2022. La présidente de la région Île-de-France Valérie PÉCRESSE et feu le président du conseil départemental des Hauts-de-Seine Patrick DEVEDJIAN ont de leur côté proposé la suppression de la MGP et le transfert de ses compétences à la Région Île-de-France.


Au cours de la 16e législature 2022-2027 qui s’ouvre, il faudra enfin mener la réforme de la gouvernance des collectivités qui interviennent en Île-de-France. Les 5 niveaux de collectivités intervenant actuellement (État, Région, MGP et autres intercommunalités, Ville de Paris et autres communes, mais aussi divers agences départementales…), souvent de façon peu coordonnée et parfois même contradictoire, forment un maquis politico-administratif coûteux et dysfonctionnel qui n’est plus tenable pour les Grands Parisiens !



QUESTION 3


Le Boulevard Périphérique (qui fait l’objet depuis le 15 mai 2022 d’un “Plan de transformation progressive et concertée”) relève du domaine public de la Ville de Paris qui en assure la compétence à titre principal. Pourtant, avec un trafic journalier de 1,2 million de véhicules journaliers (Parisiens, Franciliens, provinciaux et étrangers) l'autoroute urbaine la plus empruntée d'Europe dépasse les seuls enjeux parisiens.


Candidat(e) aux élections législatives, êtes-vous favorable au maintien du Boulevard périphérique parisien dans la voirie communale ?


Ma réponse


Être une élue parisienne ne m’exonère pas de la recherche de l’intérêt général pour le plus grand nombre, au-delà des seuls Parisiens.


J’ai la conviction qu’il faut davantage penser, concevoir et réaliser les mobilités franciliennes dans leur ensemble pour fluidifier les déplacements et améliorer l’intermodalité. Je suis donc favorable à faire du syndicat “Île-de-France Mobilités” le pilote de l’ensemble des mobilités franciliennes, au-delà de la seule gouvernance des transports en commun, en y ajoutant la gestion de l’ensemble des infrastructures de mobilités. Il faudra aussi intégrer au syndicat les acteurs privés de la mobilité (autopartage, loueurs, transporteurs, etc.) et réintégrer les représentants des employeurs, qui sont les premiers contributeurs du budget transports.


C’est pourquoi je suis favorable à la “régionalisation” de la gouvernance du périphérique.



QUESTION 4


Annoncée en 2019, la mise en œuvre de la Zone à Trafic Limité (ZTL) de Paris Centre, a été reportée à 2021, puis 2022, puis 2024. Cette mesure vise essentiellement à interdire le trafic de transit (200 000 à 250 000 véhicules journaliers) et dépasse donc le seul enjeu parisien. Au-delà, la ZTL, dont la motivation est de participer à la lutte contre le réchauffement climatique, pose la question essentielle de la liberté constitutionnelle d'aller et venir.


Candidat(e) aux élections législatives, êtes-vous favorable ou défavorable à la ZTL de Paris Centre ? Si vous êtes favorable, dans quelles conditions ? Si vous êtes défavorable, pourquoi ?


Ma réponse


Je suis très réservée sur le projet de création d’une zone à trafic limité dans le centre de Paris en raison des questions en suspens (ayants droits, VTC, transports en commun, etc.) et des externalités négatives potentielles pour les habitants comme les acteurs économiques (reports de circulation - notamment dans les arrondissements du pourtour de la zone tels que le 8e qui pourraient être des “victimes collatérales” de l’aménagement -, difficultés d’approvisionnement et de livraison, accentuation du coût du logement et du sur-tourisme, etc.).


D’autant que j’ai demandé à plusieurs reprises à l’Hôtel de Ville la réalisation d’une étude d’impact, dont nous attendons toujours la publication, sur les reports de circulation et les rallongements des temps de parcours.


Dans l’hypothèse où le projet d’aménagement serait mené à son terme en dépit de plusieurs reports pour des motifs d’opportunité, je partagerais alors la position pragmatique prise publiquement dès 2021 par une association du centre de Paris, l’Association pour la défense des riverains et l’animation du quartier des Halles (ADRAQH), de sorte de ne pas insulter l’avenir : “afin de pouvoir adapter et corriger si besoin certains aménagements qui se révéleraient préjudiciables à l’usage, l’ADRAQH propose que l’ensemble du projet d’aménagement soit dès l’origine conçu et réalisé de façon à demeurer à tout moment réversible”.



QUESTION 5


Un récent décret publié le 23 février 2022 détaille la mise œuvre des Haltes soins addictions (HSA), aussi connues sous le nom de Salles de consommation à moindre risque (SCMR) ou "Salles de shoot". Leur installation au sein des villes, et notamment celle de Paris, au plus proche de zones d'habitation, de commerces et de vie inquiète de nombreux habitants, parfois réunis en associations et collectifs. Ils craignent en effet légitimement les conséquences en termes de sécurité de personnes et des biens et plus généralement d'apaisement de leur cadre de vie. La salle Lariboisière est à ce titre un exemple éclairant de cohabitation en échec de ce type de dispositif dans des zones densément peuplées.


Candidat(e) aux élections législatives, quelle est votre position sur les HSA ou SCMR installées au plus près des zones d'habitation ?


Ma réponse


Je suis résolument opposée à l’installation de salles de shoot dans les zones d’habitation à Paris.


Je suis en revanche favorable au recours aux injonctions de soins prévues par la loi pour venir en aide aux personnes ayant malheureusement perdu leur libre-arbitre.


Je soutiens la demande faite par Rachida DATI depuis 2020 pour créer des dispositifs médicalisés en structures hospitalières avec une prise en charge globale (médicale, psychiatrique et sociale) pour traiter de façon “exhaustive” les situations complexes des toxicomanes.



QUESTION 6


Le Mouvement #SaccageParis dénonce depuis des mois la détérioration rapide et parfois inéluctable du patrimoine mobilier historique parisien (bancs, kiosques, fontaines, ...). Or ce patrimoine, du fait de sa localisation dans la ville capitale, appartient à l'ensemble des Français.


Candidat(e) aux élections législatives, êtes-vous favorable à une intervention plus large du ministère de la Culture pour préserver ce patrimoine historique ? Si oui dans quelles conditions ?


Ma réponse


La question du renforcement des facultés d’intervention du ministère de la Culture pour préserver le patrimoine du mobilier urbain parisien mérite d’autant plus d’être posée qu’elle répondrait à un besoin non satisfait, tant la Maire de Paris manque au devoir de sa charge dans ce domaine.


Cette question se pose aussi, plus largement, pour certains éléments du patrimoine architectural et historique parisien. Je pense par exemple à la place de la Concorde. Dans le même état d’esprit que la pétition en cours pour sauvegarder la place de la Concorde, j’ai d’ailleurs déposé un voeu que je défendrai en conseil d’arrondissement ce 20 juin 2022 “pour que la Maire de Paris prenne d’urgence plusieurs mesures conservatoires pour la sauvegarde de la place de la Concorde”. Je pense aussi à la sauvegarde des lavatories de la place de la Madeleine, des grilles du parc Monceau ou des fontaines du rond-point des Champs-Elysées, quelques exemples parmi d’autres des dossiers sur lesquels j’ai dû me mobiliser à de nombreuses reprises ces dernières années…


Cet abandon par la Mairie de Paris du mobilier urbain patrimonial s’inscrit dans le cadre plus large de la capitulation municipale pour entretenir et réguler l’espace public et de son renoncement à améliorer le cadre et la qualité de vie des Parisiens.

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