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Convention avec La Croix-Rouge pour une aide d'urgence aux populations déplacées de Mossoul



Déplacés à Mossoul en Irak


Conseil de Paris des 12-13-14/12/2016


2016 DGRI 104 - DPE - Subvention (100.000 euros) et convention avec l'association

"La Croix-Rouge française" pour une aide d'urgence aux populations déplacées de Mossoul.


M. Bernard JOMIER, adjoint, président. - Nous allons maintenant examiner le projet de délibération DGRI 104 - DPE: subvention avec la Croix-Rouge française pour une aide d'urgence aux populations déplacées de Mossoul.


Madame LECUYER, vous avez la parole.


Mme Catherine LECUYER. - Monsieur le Maire, mes chers collègues.
Nous soutenons bien entendu cette subvention. En effet, à l'heure où les forces irakiennes progressent chaque jour dans la reconquête de Mossoul, tombée aux mains de l'état islamique, la situation des civils est plus préoccupante que jamais. Les nombreux déplacés ne pourront regagner leur maison avant plusieurs mois, car les djihadistes ont miné les bâtiments avant de partir.
En juillet 2014, à l'occasion d'un voeu, je vous alertais sur la situation préoccupante des minorités d'Irak, menacées par l'avancée meurtrière de l'Etat islamique. Sensible à l'élan de solidarité internationale qui s'était alors manifesté partout à travers le monde, la Ville de Paris avait su répondre à l'urgence humanitaire en mobilisant son fonds d'urgence à hauteur de 90.000 euros. Cette aide précieuse a permis à la Croix-Rouge de répondre aux crises médicales et sanitaires les plus pressantes en pourvoyant aux besoins essentiels des familles déplacées : eau, hygiène, santé. Persécutées, pourchassées, les minorités irakiennes ont été sensibles aux gestes d'humanité provenant du monde entier.
Cependant, la situation humanitaire ne cesse d'empirer, et je pense en particulier au sort des minorités chrétiennes, qui est plus que jamais préoccupant. Pris dans un étau depuis mille ans entre l'Islam et l'Occident, victimes des nationalismes, puis de l'islamisme radical - l'attentat contre une église copte dimanche vient hélas de le rappeler -, aujourd'hui otages de la guerre entre sunnites et chiites, voués à l'éradication par les djihadistes et abandonnés par la communauté internationale, les chrétiens d'Orient cèdent à l'exode. Ces populations s'effacent peu à peu de cette terre, qu'ils habitent depuis des siècles. Leur disparition semble inéluctable, alors que le fanatisme et d'intolérance ne cessent de progresser.
Pour échapper à la mort, la communauté chrétienne, soient 300.000 individus, doit payer une taxe pour acheter le droit de vivre, ou bien s'arracher à sa terre natale, en voyant tous ses biens confisqués. Un certain nombre d'entre eux ont d'ores et déjà trouvé refuge en Occident.
Si tous les chrétiens d'Orient fuyaient leur pays, ce serait une catastrophe humanitaire considérable, mais aussi une perte civilisationnelle immense pour le Moyen Orient, qui doit rester multiculturel et multiconfessionnel.
Consciente de la gravité de la situation, la communauté internationale s'organise désormais pour faire face à la montée de l'obscurantisme. Or, si l'engagement militaire et politique incombe aux états, notre Ville doit jouer son rôle en termes de solidarité. Nous ne pouvons rester insensibles au véritable nettoyage ethnique, selon les termes d'Amnesty International, qui se déroule à 5 heures d'avion de Paris. Nous nous devons donc de poursuivre et d'amplifier notre action en Irak.
Les minorités opprimées qui ont choisi de rester malgré les menaces doivent pouvoir compter sur notre assistance. Les réfugiés et les populations déplacées doivent pouvoir espérer le soutien de Paris, ville des Droits de l'Homme. Les O.N.G. et travailleurs humanitaires doivent pouvoir s'appuyer sur l'engagement solidaire de notre Ville. Les besoins sont certes immenses, mais notre contribution, si minime soit-elle, viendra en aide à des personnes qui ont tout perdu et attendent tout de la solidarité internationale.
Comment rester insensible alors que des hommes sont décapités, des innocents torturés, des femmes violées et vendues sur les marchés ? Comment ne pas réagir lorsque des populations entières sont réduites à l'état de citoyens de second rang ? Comment ne pas dépasser nos désaccords lorsque des sociétés sombrent dans le fanatisme et l'intolérance ?
Ainsi, au-delà des clivages politiques, nous en appelons à l'union des élus de Paris pour que notre Ville exprime pleinement sa solidarité, en répondant avec fraternité au peuple qui l'appelle à l'aide. Et bien sûr, nous sommes très heureux de cette subvention. Merci.

M. Bernard JOMIER, adjoint, président. - Merci, Madame LECUYER.

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